3.3. ADAPTATION AUX CONTRAINTES DE MAÎTRISE DE
L'EAU AGRICOLE : STRATEGIES PAYSANNES
Dans la basse vallée de l?Ouémé, les
agriculteurs sont victimes de la non maîtrise de l?eau agricole. A cela
s?ajoute la mauvaise gestion des ressources disponibles. Nous avons
examiné les différentes stratégies mises en oeuvre par les
producteurs agricoles pour contrecarrer les difficultés hydriques que
rencontrent leurs cultures. Les insuffisances de ces stratégies ont
été relevées et d?autres propositions sont venues les
corriger ou les substituer pour une agriculture durable dans la Commune de
Sô-Ava.
Parmi les stratégies endogènes
développées et mises en oeuvre par les producteurs agricoles pour
s?adapter aux contraintes hydriques, certaines sont liées aux techniques
agricoles et d?autres relatives aux techniques culturales et aux
aménagements ; d?autres encore sont liées aux activités de
substitution.
3.3.1. Techniques agricoles
Ces techniques ont rapport avec la préparation du sol.
Elles comprennent le labour en billons et le labour en planches.
> Le labour en billons : il consiste
à découper à la daba une pelletée de terre et
à la retourner sur son pivot. Ce retournement de la terre est
exécuté à une certaine profondeur selon les cultures
(photo 3). Par exemple, pour le maïs, il faut une
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profondeur de 15 à 20 cm alors que les billons de la
patate douce atteignent une profondeur d?au moins 30 cm.
Le labour en billons est effectué par 80 % des
producteurs de Sô-Ava. Les billons ont une longueur allant de 6 à
20 m. Un certain nombre de billons délimitant une bande longitudinale
est appelée « glégban ». Cette dernière est
l?unité de mesure des surfaces agraires employée par les
agriculteurs de la Commune de Sô-Ava.
Le labour en billons permet l?écoulement par
gravitation de l?eau ; la plupart des sols étant hydromorphes et de type
montmorillonite (photo 4).
> Le labour en planches : il
s?exécute de la même manière que le labour en billons
à la différence qu?il s?étale sur une superficie
relativement large (2 m x 6 m ; 1 m x 10 m).Ici, la profondeur est plus
importante : 40 à 50 cm. Il est effectué par trois pour cent (3
%) des producteurs. Il facilite le suintement des eaux en excès
grâce aux dérayures permettant ainsi une aération du sol
(photo 5).
> Paillage des billons ou des planches :
il consiste à couvrir la planche ou le billon déjà
confectionnée avec des pailles de culture ou d?herbes. L?objectif est de
limiter l?évaporation de l?eau au contact des rayons solaires (photo
6).
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![](Problematique-de-la-matrise-de-leau-agricole-dans-la-basse-vallee-de-lOueme--S-Ava125.png)
Photo 3: Billons déjà
confectionnés sur le périmètre de Gblon
(Cliché Kouhoundji, 2009)
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Photo 4: Fentes de dessiccation et de retrait d?eau à
la surface du vertisol
(Cliché Kouhoundji, 2009)
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![](Problematique-de-la-matrise-de-leau-agricole-dans-la-basse-vallee-de-lOueme--S-Ava126.png)
Photo 5: labour en planches à Gblon (Cliché
Kouhoundji, 2009)
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Photo 6a: Planches paillées à Gblon (Cliché
Kouhoundji, 2009)
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Photo 6b: Paillage d?un jeune plant de piment à Hounmey.
(Cliché Kouhoundji, 2009)
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