3.3.2. Techniques culturales
Elles concernent la rotation et l?association des cultures.
> Rotation des cultures : c?est la
succession des cultures portées sur une même parcelle
appelée « sole » ; ici, elle s?appelle « glégban
». Les rotations généralement effectuées par les
paysans sont : tomate - maïs/gombo - patate douce ; tomate - piment -
légumes feuilles ; tomate - patate douce - maïs ; tomate - piment -
gombo ; tomate - patate douce - arachide/niébé ; manioc -
maïs - maïs/niébé.
Cinquante pour cent (50 %) des producteurs pratiquent la
rotation de tomate - maïs/gombo - patate douce ; 30 % font piment - patate
douce - maïs et 13 % pratiquent la tomate - patate douce -
arachide/niébé.
Soixante quinze pour cent (75 %) des producteurs de
Sô-Ava sèment la tomate comme première culture de la saison
tandis que les 14 % adoptent le maïs comme première culture.
La première saison des cultures est la saison de
décrue qui va de novembre à janvier. Les cultures
installées profitent des eaux de décrue en retrait. La
deuxième et la troisième saisons de culture profitent de la
grande saison pluvieuse qui a cours jusqu?en fin juillet, début probable
du phénomène de crue. Quelques fois, le maïs ou la patate
douce de la troisième saison est rattrapé par la crue avant sa
maturité.
> Association des cultures : c?est un
mélange de cultures sur un même glégban (sole). La
technique de l?association des cultures permet de réaliser à
l?échelon du glégban le même principe d?occupation de
l?espace que celui qui est réalisé dans le cas de l?assolement.
Les fréquentes associations qui sont pratiquées à
Sô-Ava sont : gombo + manioc, gombo + piment, tomate + gombo, manioc +
tomate, tomate + piment. Sur les billons, une culture est plantée sur la
crete et l?autre sur les flancs (photo 7). Quarante neuf pour cent (49 %) des
parcelles sont exploitées en association.
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Ces techniques culturales permettent de diversifier les produits
agricoles afin de faire des stocks pour supporter la période des crues,
étant donné que les crues sont surprenantes ces dernières
années.
3.3.3. Aménagements agricoles
Les aménagements réalisés par les
producteurs pour juguler les extrêmes hydriques sont constitués
des adductions, des puits à faible profondeur, du système de
pompage et des canaux de drainage.
> Adductions (bassins de
dérivation) : elles sont exécutées en surcreusant le sol
à l?aide de la daba. Ils permettent la dérivation de l?eau des
rivières par le truchement d?un canal à des fins d?irrigation.
Une fois l?eau parvenue dans le bassin, l?on utilise des arrosoirs pour la
prélever et exécuter l?arrosage manuellement. Ceci se fait pour
les cultures en déficit d?eau (photo 10) ou pour humecter le sol afin de
faciliter le labour (photo 9).
> Puits à faible profondeur : sur
les parcelles où il n?y a pas un cours d?eau proche, certains
producteurs, qui en ont les moyens, creusent manuellement des puits de cinq
à six mètres de profondeur. L?eau est prélevée et
l?arrosage est fait manuellement.
> Système de pompage : lorsque le
point d?eau est relativement éloigné du champ, la motopompe est
utilisée pour apporter l?eau aux cultures. Mais l?eau pompée est
d?abord recueillie dans un bassin et l?arrosage manuel prend le relai. L?eau
pompée peut être déversée directement sur la
parcelle dont le sol a durci afin de faciliter le labour (photo 8 et 9).
Lorsque le champ est inondé, le pompage sert aussi à
évacuer l?eau autant que faire se peut.
> Canaux de drainage : ce sont des drains
que les cultivateurs creusent pour évacuer les eaux en surplus dans les
champs. Ils sont orientés dans le sens de la pente. Ce système
est utilisé par quelques producteurs car le coût revient cher,
surtout qu?il y a rareté de la main-d?oeuvre.
L?arrosage manuel est effectué par 55 % des producteurs.
Trente deux pour cent (32 %) utilisent des adductions, cinq pour cent (5 %)
utilisent des puits à faible profondeur et 15 % utilisent des
motopompes personnelles ou louées. Environ deux pour cent (2 %) des
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![](Problematique-de-la-matrise-de-leau-agricole-dans-la-basse-vallee-de-lOueme--S-Ava131.png)
Photo 7 : Association du gombo et du manioc intercalés sur
billon (Cliché Kouhoundji, 2009)
Photo 8 : puits à même le sol à Dokpakpa Une
motopompe à côté qui fait le pompage. (Cliché
Kouhoundji, 2009)
agriculteurs réalisent des drains pour l?évacuation
des eaux ! Ceci montre le faible niveau d?aménagement des parcelles
agricoles.
![](Problematique-de-la-matrise-de-leau-agricole-dans-la-basse-vallee-de-lOueme--S-Ava132.png)
Photo 9: Humectation du sol pour le labour à l?aide du
système de pompage. (Cliché Kouhoundji, 2009)
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Photo 10: un plant de tomate fructifiant, en déficit d?eau
à Gbêkpa (Cliché Kouhoundji, 2009)
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