3.2. IMPACTS DE LA NON MAÎTRISE DE L'EAU SUR
L'AGRICULTURE
Parler des impacts de la non maîtrise des eaux sur
l?agriculture, c?est d?abord parler des potentialités agronomiques du
secteur d?étude, ensuite parler des réalisations actuelles, et
enfin dégager l?écart entre les deux.
Les différents facteurs physiques du milieu
conditionnant les rendements agricoles, de par leurs caractéristiques,
devraient permettre le rayonnement agricole de Sô-Ava, s?il n?existe pas
les deux extrêmes hydriques : abondance extrême et déficit
extrême. La combinaison de tous les facteurs du milieu, en l?occurrence
le sol et climat, permet de déterminer quelques potentialités
agronomiques du secteur d?étude, toutes choses étant
égales par ailleurs (figure 11):
( les cultures maraîchères, en l?occurrence la
tomate et le piment, qui sont déjàpratiquées,
donneront les meilleurs rendements sur les sols hydromorphes à
pseudo-gley sur matériau alluvial limoneux à
limono-argileux ;
( le palmier à huile est possible sur les sols
hydromorphes à pseudo-gley, notamment dans les arrondissements
d?Ahomey-Lokpo, de Houédo-Aguékon et de
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Dékanmey. En effet, la présence d?une nappe
à des profondeurs accessibles aux systèmes racinaires compense
largement les déficits pluviométriques observés ;
( les cultures vivrières (maïs,
niébé, arachide, etc.) et les légumes divers pourraient
mieux donner sur les mêmes unités pédologiques, sauf
quelques espaces restrictifs dans l?arrondissement de Dékanmey ;
( le riz, et surtout le riz de bas-fonds, donnera de bons
rendements surtout dans les arrondissements de Sô-Ava et d?Ahomey-Lokpo.
Le riz pluvial se portera mieux à Dékanmey ;
( La patate douce et le manioc donneront des rendements
meilleurs surtout dans la plaine d?inondation de la Sô
(arrondissements de Sô-Ava et d?Ahomey-Lokpo).
OAz EYACrALrs
Figure 11: Potentialités agronomiques du
secteur d?étude
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Faute d?une maîtrise de l?eau, les potentialités
agronomiques et climatiques ne sont pas exploitées à l?optimum
pour atteindre les productions idéales. En effet, la situation des
cultures pratiquées à Sô-Ava ainsi que leurs emblavures
sont décrites à travers les figures 12, 13 et 14.
8 000
6 000
Superficies en ha
4 000
12 000
10 000
2 000
0
Superficies potentielles Superficies emblavées 2009
Figure 12 : Emblavures des cultures à
so-ava
Rendements potentiels Rendements 2009
Rendements (Kg/ha)
45 000
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
Figure 13 : Rendements des cultures
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30 000
25 000
20 000
Productions en tonnes
40 000
35 000
productions potentielles Productions, 2009
15 000
10 000
5 000
0
Figure 14 : Productions des cultures à
Sô-ava
Les superficies potentielles constituent les superficies
disponibles et cultivables. Elles sont estimées à 14 206 ha.
C?est la somme de toutes les superficies que devraient occuper les cultures
présentées dans la figure 12. Sur ce total, seulement 1 031 ha
ont été emblavées en 2009, soit sept virgule vingt cinq
pour cent (7,25 %) (figure 12). Ces emblavures concernent les cultures
principales comme les produits vivriers (maïs amélioré et
local, niébé, arachide), les légumes divers (tomate,
piment, gombo, amarantes, célosies, autres légumes feuilles), le
manioc et la patate douce (figure 12) avec des rendements qui laissent à
désirer (figure 13).
En effet, hormis le fait que les superficies exploitées
par les cultures sont nettement inférieures à la
disponibilité en terre cultivable (figure 12), les rendements obtenus
sont médiocres (figure 13). Les cultures vivrières, par exemple,
subissent à chaque saison une perte de rendement de l?ordre de 44 %. Les
légumes divers, quant à eux, subissent chaque année une
perte de rendement de 82 % ! (figure 13). Certaines cultures répondant
aux caractéristiques agro-climatologiques du milieu ne se sont
même pas produites du fait
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soit de leur inondation avant maturité soit des
déficits en eau au cours de leurs cycles végétatifs. C?est
le cas du riz et du palmier à huile (figure 14). Signalons cependant que
des palmeraies naturelles existent à Dékamney. Actuellement un
projet dirigé par l?Association Suisse de Normalisation (SNV) est en
train d?envisager la gestion durable de cette ressource naturelle et de mettre
en place des plantations de plants sélectionnés.
Au regard des diverses pertes dues aux contraintes de
maîtrise de l?eau agricole succinctement analysées plus haut, les
producteurs agricoles ont développé des stratégies
d?adaptation dont certaines ne comblent pas toujours les attentes. Aussi,
faut-il les analyser pour en déduire les faiblesses et les forces, tout
en ayant une vue sur les menaces et les opportunités, afin de proposer
d?autres nouvelles stratégies plus adéquates.
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