3.1.4. CONTRAINTES CLIMATIQUES
Les principales caractéristiques du climat de la
Commune de Sô-Ava sont basées sur les précipitations et les
températures. L?ETP qui est déterminée à partir de
la température est mise en jeu avec les précipitations. Nous
avons un bilan climatique (Bc) représenté par la figure 9.
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(mm)
350
300
250
200
150
100
50
0
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aou Sep Oct Nov
Déc
PLUIE ETP ETP/2
Figure 9: Bilan climatique de 1970-2008
Le bilan climatique est un indicateur de disponibilité
en eau du sol. Il traduit les apports et les pertes d?eau sur un espace
donné. Il exprime la quantité d?eau de pluie pouvant
véritablement atteindre le sol. Il peut être excédentaire,
déficitaire ou même moyen. Lorsque la courbe des
précipitations est au-dessus de celle de l?ETP sur une période
donnée, alors Bc est excédentaire sur cette période. Dans
le cas contraire, Bc est déficitaire. Sur la figure 9, le bilan
climatique est déficitaire sur la période de Juillet à
Avril. Ce déficit est plus prononcé sur la période de
Novembre à Avril et sur celle de Juillet à Septembre. Ces deux
périodes correspondent respectivement à la grande saison
sèche et à la petite saison sèche. Le recours à
l?irrigation s?avère nécessaire pendant cette période pour
combler les déficits hydriques des plantes. Par contre, sur la
période d?Avril à Juillet, on n?a pas besoin d?apporter d?eau aux
plantes car le bilan climatique est excédentaire. Il faut plutôt
se préparer à évacuer les surplus d?eau dans les
champs.
La courbe de l?ETP/2 couplée avec celle des
précipitations est analogue à la courbe ombrothermique de
Gaussen et Bagnouls. Elle permet de déterminer les saisons sèches
et
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celles humides suivant qu?elle se trouve au-dessus ou
en-dessous de la courbe des précipitations. Afin de voir les
comportements des précipitations dans les années
précédentes, nous avons construit la courbe des variations
interannuelles des précipitations de 1970 à 2008 (figure 10).
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Precipitations (mm)
2400
2200
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
Précipitations moyenne
limite supérieure de la normale limite inférieure
de la normale
Années
Figure 10 : Variations interannuelles des
précipitations de 1970 à 2008
La figure 10 montre les années excédentaires et
les années déficitaires de part et d?autre de la normale.
L?écart-type calculé est de 345 mm de
précipitations. Ce qui veut dire que les précipitations annuelles
enregistrées à Sô-Ava de la période de 1970 à
2008 sont de 345 mm en moins ou en plus de la moyenne annuelle. Ce qui nous
amène à retrouver la normale (figure 10). Donc les
précipitations annuelles se trouvant dans cet intervalle n?auront pas
assez d?influences sur les cycles culturaux ; encore faudrait-il qu?elles
soient bien réparties dans le temps et dans l?espace. L?intervalle de la
normale est peu influencé par le coefficient de variation qui est de 27
%. En effet, lorsque la moyenne pluviométrique varie d?1 mm,
l?écart-type varie de 0,27 mm. L?erreur-type de la moyenne, dont la
valeur est de 55 mm, signale que la moyenne pluviométrique est vraie
à quelque 55 mm près.
Sur la période 1970 à 2008, les années
excédentaires sont 1979, 1987, 1988, 1993, et 1997. Les années
déficitaires sont les années 1977, 1980, 1981, 1984, 1998, 2000,
2001 (figure 10). Ces années sont en dehors de la normale et
influencent négativement sur les
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productions agricoles. C?est cette même remarque qu?a
faite Hounsou (2004) à l?issue de son étude sur la
variabilité climatique et le développement agricole dans la
Commune de Tchaourou. Dans le sous-chapitre 3.4, les types d?aménagement
et de systèmes d?irrigation susceptibles de contenir un tant soit peu
ces influences climatiques seront examinés.
Depuis quelques années, l?on assiste à une
variation des paramètres climatiques. Cette variation, selon le Groupe
Intergouvernemental d?Experts sur les Changements Climatiques (GIEC), est due
aux gaz à effets de serre (GES) issus des activités humaines.
Elle comporte de nombreuses conséquences qui constituent des
contraintes. L?analyse de ces contraintes est présentée dans le
tableau VIII.
Tableau VIII : Analyse des contraintes climatiques
Nature de la contrainte
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Origine et cause
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Effets produits
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Conséquences pratiques
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Précocité des crues
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Accroissement des GES / changements climatiques
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- Inondation des cultures avant leur maturité
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- Réduction des terres à mettre en valeur
- Faibles rendements des cultures
- Précocité de la période de soudure
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Irrégularités des pluies
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Accroissement des GES / changements climatiques
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- Changement dans le déroulement de la saison agricole
- Inondation des cultures avant leur maturité
- Assèchement des tissus végétaux
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- Non maîtrise des périodes de soudure
- Réduction des terres à mettre en valeur
- faibles rendements des cultures
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Raccourcissement des saisons pluvieuses et concentration
spatio- temporelle des pluies
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Accroissement des GES / changements climatiques
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- Réduction du
nombre de jours de pluie
- Inondation des cultures avant leur maturité
- Assèchement des tissus végétaux
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- Abandon des
cultures à cycle long - Réduction des terres
à mettre en valeur
- Faibles rendements des cultures
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Augmentation de l?ETP
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Accroissement des GES / changements climatiques
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- Assèchement de certains cours d?eau
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- Impossibilité de pratiquer des cultures de
contre-saison
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Les effets induits par les contraintes climatiques sont des
effets dont l?échéance est imprévisible. Ils peuvent
survenir à tout moment ; en témoignent les variations
interannuelles des précipitations présentées sur la figure
10.
Lorsque les cultures sont inondées avant même
qu?elles ne soient matures, il y a une baisse des rendements escomptés.
Dans le même temps, cette situation impose une certaine prudence dans la
mise en valeur des terres inondables. D?où l?observation d?une
réduction des emblavures. Le manque d?eau qui cause l?assèchement
des tissus végétaux, et donc le flétrissement, induit
aussi les mêmes conséquences. Ces résultats sont analogues
à ceux obtenus par Ogouwalé (2004 et 2006) à partir des
scénarios climatiques. Ces situations entraînent la
précocité ou simplement la non maîtrise des périodes
de soudure. Ceci fausse les mesures de planification au niveau des structures
de protection civile.
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