En cours de l'exercice, l'entreprise a besoin de
liquidité pour couvrir des dépenses éventuelles. Mais pour
faire face à la concurrence, elle se doit d'accorder des délais
à ses clients, elle doit parfois subir des retards dans les
règlements.
En conséquent, l'entreprise se retrouve dans une
situation de besoin de trésorerie, cela va la conduire auprès de
son banquier, qui pourra lui proposer des crédits à court terme.
Ces crédits consentis à l'entreprise pour remédier
à des insuffisances temporaires de capitaux à court terme, leur
durée est inférieure à une année et correspond
à la nature des besoins financiers, financement des approvisionnements,
du stockage, de la fabrication ou de commercialisation.
On peut citer parmi ces crédits, « Le crédit
d'exploitation ». Ce dernier permet aux entreprises de couvrir en temps
leurs besoins de trésorerie, en finançant l'actif circulant du
bilan, plus précisément les valeurs d'exploitation et/ou
réalisables. Il sert généralement à lui procurer
des liquidités ; de façon à pourvoir assurer des paiements
à court terme, dans l'attente du recouvrement de créances
facturées.
Ces liquidités sont soumises aux variations
saisonnières ou conjoncturelles. Les crédits d'exploitations
peuvent être classés selon :
- Le degré du risque.
- Leur caractère spécifique ou global. - Leur
caractère mobilisable ou non. - Leur mode de réalisation.
On distingue généralement deux grandes
catégories de crédit d'exploitation :
A Les crédits par caisse : qui traduisent par une
immobilisation immédiate de capitaux.
A Les crédits par signature : qui n'engagent que la
signature du banquier.
Ils servent principalement à pallier les insuffisances
momentanées du fonds de roulement à couvrir le besoin en fonds de
roulement. L'utilisation de ce type de crédit se fait par le
débit du compte courant de l'emprunteur.
Ces crédits ne sont liés à aucune
garantie que la promesse de remboursement du
bénéficiaire, et
c'est ce qui leurs vaut le nom de crédits « en blanc » ou
« personnels ».
Dans ce registre, nous aborderons : la facilité de
caisse, le découvert, le crédit de compagne et le crédit
relais.
1.1-La facilité de caisse :
La facilité de caisse est accordée à une
entreprise qui se retrouve dans une situation de décalage de
trésorerie à très court terme. Ce décalage est
dû aux décaissements importants tels que le règlement des
fournisseurs ou le paiement des salaires. Cette facilité est
accordée par le banquier afin de laisser le compte de son client
évoluer en position débitrice à concurrence d'un plafond
déterminé à condition que le compte revienne
créditeur assez rapidement grâce aux recettes
réalisées.
Au plan de l'entreprise, un tel recours se justifie par son
cycle de rotation qui joue entre :
- L'actif circulant, amenant les valeurs d'exploitations en
valeurs réalisables, puis en valeurs disponibles.
- Le passif avec des échéances à court
terme à régler.
La fixation d'autorisation se fait annuellement en
référence avec le chiffre d'affaires mensuel, en tenant compte
des besoins pouvant être liés à des activités
cycliques ou saisonnières.
S'agissant d'un crédit bancaire, encourant un risque de
non remboursement, il convient de signaler :
- Qu'à première vue, ce risque est limité
(quelques jours par mois à surveiller). - Que le banquier partage avec
son client le risque commercial.
- Que la méfiance doit s'accentuer, en fonction de la
progression du temps d'utilisation dans le mois de cette facilité de
caisse.
1.2 -Le découvert :
Si la facilité de caisse est destinée à
combler des écarts temporaires, mais périodiquement
renouvelés de trésorerie, le découvert va servir à
compléter les moyens de financement de l'entreprise c'est-à-dire
de compléter le fonds de roulement qui, pour un temps, apparaît
insuffisant, à l'occasion par exemple : d'une opportunité
d'acheter un stock important (de marchandises, outils, matières
premières. etc ) à des prix avantageux ou à
l'occasion
de travaux à faire démarrer. Le recours au découvert est
aussi bien souvent la conséquence de l'absence de crédit
fournisseur. Dans ce type d'approche on peut donc dire que le découvert
est mis en place pour faire face à des besoins exceptionnels, à
la limite imprévus. Dans ce cas son remboursement intervient à la
conclusion de l'opération qu'il aura servie à financer.
Il peut exister cependant une autre approche qui est très
utilisée en Algérie, celle qui consiste à prendre en
considération le côté crédit global du
découvert excluant ainsi la recherche d'une cause très
précise aux besoins exprimés. Cette situation revient à
prêter à l'entreprise un volume de financement qu'elle utilisera
en fonction de ses besoins de trésorerie. Ce crédit peut
être renouvelé annuellement et la banque procèdera à
chaque fois à une étude très poussée de
l'activité et de la situation financière de l'entreprise.
Il y a lieu de distinguer entre deux formes de
découvert:
o Le découvert simple : le
client est autorisé à faire passer son compte en position
débitrice dans la limite du plafond autorisé qui dépasse
rarement les quinze (15) jours du chiffre d'affaire, les agios seront par la
suite décomptés sur le montant utilisé.
o Le découvert mobiisable :
dans ce cas le découvert accordé est mobilisé par un
Billet à Ordre de 90 jours renouvelables, la Banque pourra ensuite
réescompter l'effet auprès de la Banque d'Algérie (B.A).
En plus l'effet représente une garantie au profit de la Banque en cas de
défaillance du débiteur. Les agios seront décomptés
sur le montant utilisé.
1.3- Le crédit de campagne :
Les entreprises ayant des activités saisonnières
se retrouvent généralement dans un besoin de trésorerie
engendré par un besoin en fonds de roulement. Un besoin qui sera couvert
par la mise en place d'un crédit bien spécifique appelé
« crédit de compagne ». il s'agit d'un crédit sans
garanties apparentes avec des risques accrus, qui fait partager au banquier le
risque commercial de son client.
Cette nature de crédit permet au banquier :
- De fixer aisément le niveau des concours. - Se
suffire des données chiffrées générales. - Fixer la
durée du crédit et son rythme d'utilisation.
Le banquier procède à l'élaboration d'un
plan de trésorerie qui lui permettra de savoir les besoins de son
client, et fixer les termes d'utilisation du crédit.
Divers conditions sont rattachées à ce genre de
crédit :
- En matière de durée : généralement
d'une année mais toujours assorti d'un suivi du cycle (stock,
production, commercialisation).
- En matière de garantie : avec un suivi permanant des
stocks, de l'utilisation de
crédit, des produits à commercialiser, le tout
assorti d'un crédit d'assurances.
-
A Avantages du crédit de compagne :
· Le banquier connaît la période de besoin.
· En cas de non remboursement, le banquier prend la
marchandise (gage) et surveille les ventes.
· Une part est toujours autofinancée par le
client.
A Inconvénients du crédit de compagne
:
· Le risque commercial est supporté
conjoncturellement par la banque et le client. Le risque lié au
crédit de compagne peut avoir plusieurs causes.
· La forte concurrence, par conséquent le risque de
mévente du produit.
· La compagne peut être perturbé ou même
raté, si le produit est tributaire du climat.
· Risque de mévente de produit.
A Précautions de crédits de compagne
:
Faire preuve de vigilance accrue, notamment :
· En visitant souvent les stocks (volume, conditions de
stockage...).
· En s'assurant du rythme régulier de fabrication
· En s'assurant d'une vitesse d'écoulement
acceptable.
· Eviter le financement des produits périssables, et
éviter que les produits soient assurés.
· Procéder s'il y en a eu, à l'étude
des compagnes précédentes.
1.4 - Le crédit relais :
Le crédit relais ou de soudure concerne la
réalisation d'une opération hors exploitation. Il est consenti en
anticipation d'une rentrée certaine qui constitue l'issue. Cette
rentrée de fonds provient soit de la cession d'un bien (immeuble ou
fonds de commerce) soit d'une opération financière ou de
crédit. (Ex : Une société va émettre un emprunt
obligataire dans quelques mois pour financer la construction d'une usine. Pour
des raisons de calendrier de sortie de l'emprunt ou parce qu'elle serrera de
plus près aussi ses charges financières.
Elle demande à la banque un crédit relais dont
l'issue sera l'encaissement de l'emprunt obligataire. Aussi on prend le cas
d'une entreprise qui a un besoin urgent et important de fonds pour
acquérir un équipement par exemple. Elle ne peut attendre les
délais d'étude et de mise en place d'un crédit
d'équipements, dont elle n'a plus l'usage, or cette transaction
demande quelques délais pour trouver un acquéreur,
réaliser l'opération, procéder aux formalités
d'enregistrement...
Un accord donné par un établissement de
crédit à long terme pour le financement d'un programme
d'investissement, accord qui ne peut se matérialiser
immédiatement parce qu'il y a des garanties réelles à
prendre, ce qui retarde forcément la mise en place du crédit. On
sait donc que les actifs donnés en garantie sont bien là, que les
formalités hypothécaires sont longues. Alors pour gagner du temps
dans la réalisation de ce programme d'investissement, l'entreprise va
solliciter de sa banque un concours bancaire pour faire face à ce
décalage dans la mise en place du crédit.