Paragraphe 2 : Analyse qualitative relative à
l'efficacité microéconomique des financements accordés aux
PMEB
La plupart des PMEB pensent que les crédits
reçus ont des effets positifs souhaités sur leur
développement, seulement que ces effets sont insignifiants. En effet, le
financement reçu augmente essentiellement leur FDC et, en
conséquence, le volume des affaires de la PME. Cependant, le coût
du crédit, la durée de traitement des dossiers, la modestie du
montant accordé limitent leurs croissances réelles (Figure
N°4). Par ailleurs, les PMEB ne connaissent vraiment pas le
capital-investissement et n'en profitent pas encore bien.
Au niveau des institutions financières, elles ont
presque toutes reconnu que plus elles financent les PME, plus leurs chiffres
d'affaires augmentent ; ce qui a un effet positif sur les résultats de
leurs entreprises. Mais, elles ont souligné également les grands
risques auxquelles leurs structures sont exposées et qui, une fois
survenus, pourraient anéantir l'effet positif attendu (annexe
5). Leurs problèmes essentiels sont les impayés qui
retardent la rotation de portefeuille, et donc un effet négatif sur le
résultat net et même des crédits irrécouvrables qui
constituent parfois une perte définitive à la structure, à
cause du faible degré de fiabilité du système juridique.
Ce dernier problème est plus cité en microfinance que chez les
banques où les garanties exigées sont plus facilement
réalisables que celles prises par les IMF. Un autre problème qui
limite leurs chiffres d'affaires et, par ricochet, leurs résultats, est
le manque de ressources longues pour les IMFs tandis que les banques
décrient les dispositifs d'accord de classement dont les ratios de
décision sont très contraignants et limitent l'accès aux
PME et dont le ratio de structure limite le développement de
portefeuille de crédit.
Quant aux capital-investisseurs, ils ne se plaignent pas trop
de rentabilité car ils sont très sélectifs : signalons que
seulement 03 moyennes entreprises béninoises sont clientes de la
société de capital-investissement I&P (la
société de capital-risque ayant servi de référence
dans notre étude). Toutefois, un environnement juridique et
macroéconomique favorable leur rendra davantage efficace.
Figure n°4 : Quelques limites courantes à
la croissance réelle des PMEB liées aux financements
Source : Issue de l'analyse qualitative
des entretiens.
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