3.2.2 La faiblesse de la Police
Judiciaire
L'efficacité de l'institution judiciaire résulte
de la volonté du personnel à la distribution d'une saine et
impartiale justice. Il est claire que la Police Judiciaire est l'organe de la
justice pénale chargée de rechercher les infractions en
rassemblant les preuves et de traîner les délinquants par devant
les tribunaux répressifs. En dépit des dispositions du Code
d'Instruction Criminel concernant la fonction de chaque entité dans le
maillon de la chaîne pénale, la plupart ont negligé leur
attribution. Les rapports de police sont souvent entâchés de
lacunes procédurales et ne sont pas reformulés tel que le CIC le
demande au juge d'instruction (art. 47).
Les juges de paix, juges de constat, ne se transportent jamais
sur les lieux de la perpétration des actes de violence populaire pour en
dresser le procès-verbal, sous prétexte qu'ils ne
perçoivent pas les frais de leurs vacations. Parfois des
difficultés de toutes sortes surgissent, lorsqu'il est convenu de mettre
l'action publique en mouvement contre des délinquants
présumés auteurs de tels actes. Parfois, il y a une certaine
négligence de la part des Officiers de Police Judiciaire qui ouvre
grandement la porte à l'impunité. Mais cela n'est-elle pas
liée à un problème de moyens et de matériels
locomotifs et autres ?
Le manque de moyens disponibles
à l'institution policière constitue un handicap majeur au
déploiement des policiers dans certaines zones face à certaines
circonstances. Sur le plan locomotif, logistique et en termes d'armement, la
police est dépourvue. Elle ne dispose pas de gaz lacrymogène ni
des armes neutralisantes, tandis que les bandits dissimulés dans les
foules sont mieux armés. En février 2004, des scènes de
violence ont bien eu lieu dans la ville des Cayes. A l'occasion, les bourreaux
ont saisi le seul sapeur pompier que possédait la police. Que pouvait
faire celle-ci pour le moment ? Mais, par la suite, rien n'a
été entrepris pour trouver et punir les criminels.
Grâce au gouverneur général du
Canada en la personne de Mme Michaëlle JEAN, la police des Cayes a pu
bénéficier des moyens de déplacement soit (4) quatre
voitures d'intervention. Enfin, tant d'autres matériels que
possèdent les OPJ proviennent de la MINUSTAH, de l'organisation
francophonie. En résumé, cette situation ne permet pas aux
officiers de police judiciaire de fonctionner avec efficacité.
Le manque de moyens locomotifs représente
un handicap quant il s'agit aux officiers de police judiciaire de
perquisitionner les lieux de non droit à la recherche des criminels en
cavale. Quelquefois si le moyen de déplacement est disponible, il n'a
pas de carburant. Imaginons donc, de la part du Ministère de la Justice
une allocation deux milles cinq cents (2500) gourdes comme frais au Cabinet
d'Instruction, c'est exécrable !
De cette analyse où nous avons
révélé les points faibles de l'Etat dans la
répression de la violence populaire, nous allons dégager quelques
pistes de solutions qui pourraient aider l'Etat à se renforcer et
à rendre plus efficace son système répressif pour le
bien-être de tous.
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