b) Carburants alternatifs et surcoûts
Face a la hausse des prix du pétrole, les armateurs ont
également considéré l'utilisation de carburants
alternatifs.
Le gaz naturel liquéfié (GNL) s'est
progressivement imposé comme une alternative crédible au tout
pétrole, et est considéré par les observateurs du secteur
comme une solution d'avenir.
Son potentiel énergétique est
considérable et il n'émet quasiment pas de NOX, SOX ni de PM. En
outre, sa combustion rejette en moyenne 15% de Co2 en moins que le fioul
conventionnel31. Dernier avantage, son prix est moins
élevé que le fioul.
Toutefois, les navires a GNL restent aujourd'hui marginaux (10
navires en opération et 19 en commande en 200732) et leur
rayon d'action est limité par l'inexistence d'un véritable
réseau d'approvisionnement en GNL, condamnant ces navires à du
cabotage, en mer du Nord et en mer Baltique principalement33.
Ainsi, même si quelques projets ont vu le jour en
Norvège ou au Danemark, la technologie de propulsion au GNL est encore
chère, et il n'est pas un de ces projets qui n'ait fait l'objet de
subventions ou d'aides publiques34.
En parallèle, la possibilité d'utilisation d'un
carburant nucléaire a tenté certains armateurs, et s'est
progressivement affirmée comme une option plausible dans un contexte de
réduction des émissions de Co2. Une étude menée par
le Lloyd's Register35 concluait a la crédibilité d'une
telle option a l'avenir, malgré des surcoûts non
négligeables, notamment en matière de sécurité.
La catastrophe de Fukushima et les doutes qu'elle a
contribué a jeter sur l'énergie nucléaire semble cependant
avoir balayé une telle option.
31 Vilmar AEsoy, Per Magne Einang et Al., LNG-Fuelled
Engines and Fuel Systems for Medium-Speed Engines in Maritime Applications, SAE
Publications 2011.
32 AEA Energy and Environment, Greenhouse gas
emissions from shipping: trends, projections and abatements, September
2008.
33 Patrick Rondeau, Responsable Qualité,
Sécurité, Sûreté et Environnement au sein
d'Armateurs de France.
34 In Crunch looming on low sulphur fuel, Lloyd's List
28 janvier 2011.
35 Citée dans le Financial Times du 06
décembre 2010, Fuel restrictions steer shipping groups towards nuclear
options.
Enfin, l'utilisation de biocarburants revient souvent dans le
débat. Techniquement, leur utilisation est envisageable, seuls ou en
mélangés au fioul traditionnel36. Cela implique des
coûts de maintenance accrus destinés à éviter
l'encrassement des moteurs.
En outre, problème récurrent en matière
de biocarburants, leur utilisation massive réduit d'autant la production
de céréales destinées a l'alimentation, contribuant a
augmenter les prix de la nourriture37 : pour parodier la
célèbre formule, on peut dire à juste titre que
désormais, manger ou naviguer, il faudra choisir.
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