2) Multiplication des sources de financement et image verte
: des garanties solides pour l'accessibilité du crédit
Comme nous l'évoquions précédemment, le
manque de retour d'expérience et de connaissance sur les financements de
navires verts pourrait bien agir comme un repoussoir a l'égard des
banques commerciales.
Il convient toutefois de souligner que si c'est le cas, le
temps pourrait bien jouer en la faveur des navires verts. En effet, il y a fort
à parier que les banques ne tarderont pas à financer, au moins
pour leurs clients historiques -et fiables-, quelques navires respectant les
exigences de l'EEDI ou incorporant une technologie destinée à
réduire la consommation de carburant.
De ce point de vue, si l'expérience s'avère un
tant soit peu concluante, les banques pourraient alors bénéficier
du retour d'expérience nécessaire a affiner le choix des produits
financiers a proposer a leurs clients dans le cadre de tels financements.
Un retour d'expérience concluant pourrait en effet
réduire l'évaluation des risques sur l'actif et la
société exploitante, et de fait réduire le taux
d'intérêt du client en même temps que la marge du banquier,
pour rendre les crédits plus accessibles.
a) La diversification des sources de financement garantie
de l'accès au crédit pour les armateurs
Nous le disions en introduction, la diversification des
sources de financement dans l'industrie maritime est un fait, les banques ne
représentant « plus que » 70% des besoins de financement de
l'industrie.
Cela signifie surtout que les armateurs ont un accès au
crédit facilité par la coexistence de plusieurs acteurs sur le
marché. On trouve désormais outre les banques commerciales les
Kommenditgesellschaft (KG) allemands, -surtout présents dans le secteur
du conteneur, mais qui montrent des velléités de diversification
et d'élargissement de leurs activités126- sortes de
fonds qui regroupent des particuliers soucieux d'investir pour
défiscaliser une partie de leurs revenus ainsi que leurs alter ego les
KS norvégiens, ainsi qu'un nombre croissant de fonds d'investissement,
d'agences de garantie des crédits export127.
126 E. Cihan Acka, Latest major developments in shipping finance,
Istanbul University, Institute of Marine Science and Management, 2007.
127 Ibid.
Mais un des plus grands changements est peut-être
l'accès direct aux marchés financiers pour certains armateurs
importants, qui peuvent désormais se financer par le biais
d'émissions d'obligations, voire par une introduction en bourse pour les
plus gros (Maersk, Tsakos Energy Navigation).
Cet accès quasi direct aux capitaux, qui
représente néanmoins un coût plus important que les
crédits financiers classiques128 vient concurrencer les
banques et constitue en ce sens la meilleure garantie de taux
d'intérêts revues a la baisse ainsi que d'un plus large
accès au crédit pour les armateurs, indépendamment de
l'actif a financer129.
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