1.1.3. La base biologique de la fertilité d'un
sol.
L'échelle d'action de la biologie dans le sol va du
moléculaire au macroscopique (formation de termitière ou de
terrier). Elle permet à des sols de n'être fertiles que par son
action (sols des forêts équatoriales) en renforçant leur
structure et en améliorant le cycle biogéochimique des
éléments nutritifs. Il y a ainsi une action physique et une
action biochimique. L'action biochimique peut améliorer
considérablement les rendements (fixation de l'azote). Elle peut
également par l'apparition des phytopathogènes provoquer la
destruction complète d'une culture.
Le sol doit, dans ce cas, être regardé comme un
écosystème complexe, qui sert à la fois de réacteur
biologique pour les microorganismes aérobies et anaérobies, comme
substrat nutritif (ex: organismes géophages) et comme refuge vis
-à -vis des aléas climatiques. Il règne dans le sol un
microclimat stable, qui diminue l'impact des variations observées en
surface.
Cet écosystème va fonctionner au travers d'une
chaîne alimentaire diversifiée dont les sources nutritives sont la
matière organique pour les hétérotrophes et la
matière minérale pour les chimiolithotrophes. Selon les
équilibres écologiques que le sol engendre de par sa morphologie
et sa composition, une faune et une flore (fongique et bactérienne) vont
s'y développer. En fonction de la disponibilité en
éléments nutritifs, ces organismes pourront entrer en
compétition avec la plante ou favoriser par leur activité
trophique la redistribution des éléments nutritifs et la
synthèse des substances humiques.
Les éléments biologiques du sol seront
impliqués dans certains des mécanismes qui accroissent la
fertilité d'un sol, à savoir l'augmentation des surfaces
d'échanges, la mise en réserve et la remise en solution des
éléments nutritifs. Mais étant donné la
variabilité de l'amplitude de son action, il est difficile d'estimer
cette fertilité biologique. Son rôle dans le recyclage des
nutriments, bien que connu, n'est pas attribuable à une seule
espèces définie. Il est difficile d'effectuer des mesures comme
celles qui permettent d'évaluer la fertilité chimique ou physique
d'un sol car on restera limité dans les possibilités
d'interprétation des résultats obtenus. Ainsi, les
polysaccharides ou les filaments mycéliens semblent s'associer aux
colloïdes minéraux et en favoriser le maintien ( Hayes et Himes,
1986; Stotzky, 1986). La mesure de ce type d'action est difficile en raison de
l'absence d'une méthodologie pratique.
Seuls quelques paramètres sont d'un usage courant tels
les tests respirométriques ou le dénombrement des populations
de lombrics. Le renforcement de l'organisation structurale des
sols par l'intermédiaire des vers de terre étant
reconnu (Bachelier, 1973), l'estimation de leur population présente un
intérêt pratique.
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