3.3. Les alternatives à la lutte chimique
Face aux nuisances de la lutte chimique nonobstant les
succès enregistrés, il a été
développé plusieurs autres formes de lutte contre les insectes.
Nous ne citerons que les principales.
3.3.1. La lutte physique
Il s'agit, par divers procédés, de jouer sur la
sensibilité des ravageurs aux radiations, aux températures
extrêmes et à la concentration de l'atmosphère des
infrastructures de stockage en gaz (oxygène, dioxyde de carbone).
L'irradiation connaît beaucoup de succès ces dernières
années. Ses principaux avantages sont l'absence de résidus et de
résistance, sa capacité de pénétration dans des
denrées même emballées et la rapidité de son
application (Ahmed, 1990 In Seck, 2009). Aux doses prescrites,
l'irradiation n'altère aucune des propriétés physiques,
chimiques et organoleptiques de la denrée (Henon, 1983 In Seck,
2009). Quant à l'atmosphère contrôlé, les
infrastructures de stockage sont enrichies en azote ou en dioxyde de carbone
dans le but de réduire la teneur en oxygène et d'asphyxier les
insectes (Storey, 1975 ; 1978 In Seck, 2009). D'une manière
générale, cette technique s'avère inapplicable en milieu
villageois compte tenu de l'équipement et des connaissances
nécessaires pour sa mise en ~uvre.
3.3.2. La lutte biologique
Le principe consiste à introduire dans le milieu de vie
du ravageur un prédateur, un parasitoïde ou un micro-organisme
pathogène pour contrarier son développement ou le tuer. Les
insectes parasites ou parasitoïdes peuvent pondre à
l'intérieur ou sur le corps des ravageurs qu'ils tuent au terme de leur
développement. Des études réalisées au Niger
révèlent que Dinarmus basalis est un très bon
agent de lutte s'il est seul et peut parasiter jusqu'à 90% des larves de
C.maculatus (Camara, 1997). Toutefois en situation de
compétition, ce parasitoïde devient inefficace en présence
Eupelmus vuilleti qui manifeste un comportement agressif et dominant
contre ce dernier (Alzouma ,1995 In Camara, 1997). Les
prédateurs ou entomophages tuent leurs proies par une attaque directe.
Les phéromones et les hormones juvéniles sont également
utilisées dans la lutte biologique pour modifier le comportement de
l'insecte. La lutte biologique est prometteuse mais son application est encore
restreinte en milieu paysan.
3.3.3. La résistance variétale
L'obtention de variétés résistantes
à l'attaque des ravageurs pourrait contribuer à minimiser
l'importance des dégâts causés aux produits de
récoltes en stocks. Le mécanisme de la résistance est de
nature physique ou biochimique. En effet, les femelles de C. maculatus
préfèrent les graines lisses pour la ponte, celles-ci sont
en conséquence plus sujettes aux attaques que les graines ridées
(Camara, 1997). Les inhibiteurs de trypsine et de protéase sont à
la base de la résistance en empêchant le développement
larvaire de l'insecte (Camara, 1997). La création de cultivars qui
comportent à la fois une résistance des gousses et celle des
graines serait un bon moyen de lutte (Seck et al., 1992). La
résistance variétale peut constituer une bonne alternative
à la lutte chimique en milieu villageois car elle est moins
coûteuse et n'occasionne pas de nuisance chez les populations et
l'environnement.
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