3. Revue des méthodes de lutte
Face à l'ampleur des dégâts causés
par les coléoptères Bruchidae et curculionidae, une panoplie de
méthodes sont utilisées pour éradiquer le fléau ou
maintenir le niveau des attaques à un seuil économiquement
acceptable.
3.1. La lutte traditionnelle
Ces méthodes comprennent les pratiques endogènes
au milieu paysan acquises au cours de générations. Outre les
pratiques religieuses et magiques, ces méthodes comprennent les
techniques culturales, le triage de la récolte, la désinfection
des structures de stockage (Lienard & Seck, 1994). En absence d'un
programme approprié de contrôle, les cultures associées
assurent dans les fermes traditionnelles moins de perte (Kumar, 1984) en
rendant l'environnement défavorable pour les ravageurs ou en
réduisant les niveaux d'infestation au champ ou alternativement elles
fournissent un environnement favorable aux ennemis naturels. Au nombre des
méthodes préventives, on peut aussi citer l'utilisation de la
température et de l'humidité, l'addition de substances
minérales, l'addition des substances végétales et le
stockage hermétique.
3.2. Lutte Chimique
Les avancées de la chimie organique ont permis de
mettre sur le marché des Produits phytosanitaires dès les
années 1940. Ainsi, les insecticides de synthèse connurent une
utilisation massive pour la protection des cultures d'exportation (arachide,
coton. etc.). Aujourd'hui, plus de 80% des produits agrochimiques
importés sont encore appliqués sur les cultures de rente. Les
principaux produits utilisés peuvent être classés en deux
groupes suivant leur mode d'action : les insecticides de contact et les
fumigants.
3.2.1. Les insecticides de contact
Ces produits ont la particularité d'avoir une
dégradation beaucoup plus rapide en zone tropicale d'où la
nécessité de doubler la dose recommandée en climat
tempéré pour une plus Grande efficacité. Cependant, ils
donnent de bons résultats surtout chez les insectes adultes. Les
pesticides les plus couramment utilisés appartiennent aux familles
chimiques suivantes : les organochlorés, les organophosphorés,
les carbamates et les pyrethrinoides de synthèse (Annexe 1).
3.2.2. Les fumigants.
La fumigation est un traitement insecticide curatif qui consiste
à introduire un gaz dans une enceinte bien étanche et d'y
maintenir à une concentration suffisante pendant un temps donné
pour permettre la diffusion de celui-ci à travers toute la masse du
grain. Son grand pouvoir pénétrant permet d'éliminer les
formes cachées du ravageur. Au Sénégal, le Bromure de
méthyle (CH3-Br.) est très utilisé pour
la protection des stocks. Son inconvénient majeur nécessite de
disposer d'un matériel de gazage particulier et d'équipes
spécialisées. Le phosphure d'aluminium (phostoxin) est
très utilisé en Afrique sub-sahélienne. La phosphine s'est
montrée très efficace contre les ~ufs et larves de
C.maculatus (Seck, 1994). Toutefois, il est important de signaler le
caractère dangereux de ce produit qui est mortel pour l'homme. Son
utilisation est difficile dès que l'humidité de l'air devient
inférieure à 30%.
|