III.4. BOUCLAGE DU MODELE
« Appelées aussi règles de bouclage
macroéconomique ou contraintes de système, ces conditions
d'équilibre doivent être satisfaites mais ne sont pas prises en
compte par les agents au moment de leur décision. Ces contraintes vont
influencer les signaux envoyés aux agents (les prix) de
54 Medium Knock Down : à l'état
sémi-démonté.
55 Badibanga Kabawu, Etude relative au TEC, Groupe
National de Travail de la RDC, Kinshasa, Octobre
2004, pp1-4.
manière à rendre leurs décisions
compatibles avec la cohérence macroéconomique du modèle.
En effet, puisque des rigidités ont été introduites dans
le modèle, les comportements microéconomiques sont naturellement
affectés et l'adoption de règles d'allocation des ressources
alternatives devient alors nécessaire en vue de maintenir la
cohérence macroéconomique. Plus concrètement, il
s'agit de déterminer quelles sont les variables qui vont s'ajuster pour
obtenir l'équilibre ex post. Par exemple, l'investissement peut
s'ajuster au montant de l'épargne ou alors l'épargne (ou les taux
d'épargne) peut s'ajuster à un investissement fixe en terme
réel. Ces règles de bouclage sont essentielles car elles
déterminent la manière dont l'économie va s'ajuster
à la suite d'un choc exogène quelconque. D'après Suwa
(1991), il y a quatre grands types de spécification :
Le bouclage keynésien
crée la possibilité de chômage. La demande de travail
devient alors endogène ;
L'optique kaldorienne suppose que
les facteurs ne sont pas payés à leur productivité
marginale et l'équilibrage [entre épargne et investissement]
passe par une redistribution des revenus influant sur le taux d'épargne
;
Johansen accorde au contraire un
rôle déterminant à l'investissement ; la consommation ou
l'épargne s'ajuste alors de manière résiduelle ;
Le bouclage néoclassique donne
un rôle moteur à l'épargne : l'investissement varie pour
assurer l'égalité ex post.»56
Toutes ces modalités de bouclage reposent
essentiellement sur l'équilibrage entre l'épargne et
l'investissement ainsi que sur le fonctionnement du marché des facteurs
de production. En outre, il s'agit également d'indiquer la façon
dont doivent s'ajuster la balance extérieure et le déficit
public.
56 Nicolas Hérault, op.cit., p 25
Pour notre cas, afin de mieux représenter
l'économie congolaise, nous faisons un bouclage de type
keynésien. Celui-ci est spécifié de la manière
suivante : Sur le marché des facteurs de production, le salaire nominal
est fixe, alors que le taux de salaire réel est flexible. L'offre de
travail est endogène, ce qui donne la possibilité de
chômage. Le travail est mobile entre les différentes branches. Le
facteur capital est spécifique à chaque branche ; l'offre est
alors fixe et le rendement flexible ;
En ce qui concerne l'équilibre Epargne-Investissement,
le volume de l'investissement est fixe ; l'ajustement se fait à travers
l'épargne qui est flexible ;
L'égalité entre emplois et ressources pour le
budget de l'Etat s'impose. L'ajustement se fait à travers le
déficit public qui fluctue pendant que les dépenses et les
recettes sont fixes ;
Pour ce qui et des échanges avec l'extérieur, le
taux de change est flottant et l'épargne étrangère
fixe.
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