1.1.4. Système de
commercialisation des PFNL : définitions, acteurs et
caractéristiques du marché
Définitions
Selon FAO (1998), la chaîne de commercialisation est
considérée comme un mécanisme qui transforme les produits
des systèmes de production agricole et les intrants en produits
intermédiaires et produits de consommation répartis dans l'espace
et dans le temps. Cette approche considère la production des vivres, la
commercialisation et la consommation comme un seul système,
réparti en plusieurs sous-systèmes. Les interactions entre les
niveaux sont cruciales pour comprendre et améliorer la performance de
l'ensemble. Cette approche d'analyse est relativement proche de l'analyse des
filières.
Selon Cadilhon et al., (2002), Le système de
commercialisation des produits agricoles est le mécanisme primaire de
coordination des activités de production, de distribution et de
consommation. Dans ce contexte, le commercialisation inclut les
activités d'échange associées au transfert du droit de
propriété sur les produits, les arrangements institutionnels pour
faciliter ces activités.
Un système de commercialisation est un ensemble
opérationnel caractérisé par un flux de produits, un flux
d'argent et un flux d'informations, et le tout est lié et
interconnecté. Les liens de communication sont très importants
pour la coordination de la production et de la distribution des biens et des
services, et pour l'utilisation optimale des intrants. Des forces externes
d'ordre économique, politique, social et culturel influent sur le
système. Le système de commercialisation est subdivisé en
trois sous-systèmes: agriculteurs, commerçants et
transformateurs, et consommateurs. Les structures de production et consommation
déterminent la nature essentielle du problème de la
commercialisation des vivres. La population, les revenus et la consommation
sont des indicateurs importants des caractéristiques de la demande (FAO,
1998).
Le système de commercialisation des produits forestiers
non ligneux peut être défini comme un ensemble opérationnel
caractérisé par un flux de PFNL, un flux d'argent et un flux
d'informations. Cet ensemble traduit le mécanisme par lequel des acteurs
assurent les activités de récoltes/production, de transformation,
de distribution et de consommation.
Acteurs et caractéristiques du
marché
Plusieurs études ont été
effectuées sur la commercialisation des PFNL dans la zone humide au
Cameroun. Au Bénin, nous avons trouvé assez de documents sur les
PFNL et leur commercialisation. Sur la base de quelques études
effectuées au Cameroun, nous allons présenter les acteurs du
système de commercialisation des PFNL et les stratégies qu'ils
utilisent.
Les acteurs identifiés sont : les
récolteurs, les catégories d'intermédiaires qui
achètent et revendent les PFNL (Facheux et Tsafack, 2007). Ces
intermédiaires sont :
- des collecteurs qui sillonnent les villages à pied ou
en moto suivant l'approche du porte à porte pour acheter les PFNL et les
transférer dans les marchés urbains ;
- des grossistes, établis dans les marchés
urbains et dont les transactions s'opèrent en sacs ;
- des exportateurs ;
- des détaillants qui vendent aux consommateurs suivant
des mesures très petites (verre, boîtes, tas, etc.).
D'après Ruiz Pérez et al. (1999), les
PFNL dans la zone de forêt humide du Cameroun tendent à être
commercialisés par des vendeurs spécialisés qui
opèrent sur une base journalière ou hebdomadaire. Ces vendeurs
sont en majorité des femmes. Guy (1998) nous fait observer qu'au
Cameroun, les femmes sont engagées dans la vente au détail tandis
que les hommes tendent à dominer les marchés de gros et
particulièrement le secteur des exportations des produits forestiers.
Ruiz Pérez et al. (2002) ont
évalué en 1999, le marché Camerounais de quatre PFNL
importants (Irvingia. spp., Cola acuminata, Garcinia lucida, Garcinia
kola) et ont pu révéler que ces marchés sont
très instables. Cette instabilité des quantités vendues
ainsi que des prix serait causée, selon Sven Walter (2001), par la
fluctuation de la production et l'incertitude de l'approvisionnement qui sont
soumis à la pression due aux récoltes, aux sécheresses et
aux autres changements climatiques qui influencent la période de
floraison et fructification. Cependant Nnah (1999) fait observer que la
fixation des prix dans les marchés n'obéit à aucune
réglementation ; il est fonction de la situation générale
du marché, elle-même tributaire du libre jeu entre l'offre et la
demande. Il mentionne également que d'autres facteurs tels que le
coût du transport, la qualité du produit, les divers coûts
induits (taxes, manutention, stockage etc.) et la contenance des mesurettes
(boîtes, verres, seaux, sacs) influencent le prix pratiqué sur le
marché.
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