1.2. Synthèse
bibliographique
1.1.3. Produits forestiers non ligneux
(PFNL) : définitions et importance
Définitions
De Beer et Mc Dermott (1989) cités par Tassé
(2006) définissent les PFNL comme étant toutes les ressources
forestières en dehors du bois d'oeuvre dont l'exploitation ne
nécessite aucun investissement particulier et dont l'usage et la
commercialisation profitent directement aux riverain de la forêt. Ce sont
les produits végétaux et animaux tangibles autres que le bois
industriel issus de la forêt naturelle, incluant les forêts
secondaires enrichies (Ros-Tonen et al., 1998). Le MINEF (2001)
considère comme non ligneux, les produits de forêt autres que le
bois d'oeuvre, destinés à l'alimentation, à la
pharmacopée, à l'artisanat, l'ornement et aux pratiques
religieuses ou socioculturelles. Un élément clé dans les
définitions de PFNL est qu'elles excluent le bois d'oeuvre et que le
produit, bénéfice ou service, doit provenir d'une forêt ou
d'un arbre sur des terres non forestières (Wong et al., 2001).
D'après Falconer (1990), l'une des caractéristiques propres
à ces PFNL réside dans leur accessibilité, même aux
personnes ne disposant pas de terre cultivable et/ou de revenu suffisant.
Au sein de cette catégorie de produits forestiers, on
distingue :
- les PFNL d'origine végétale qui sont des
parties des plantes et les champignons : écorces, feuilles, fruits,
tiges, racines, résines, sève, etc.
- les PFNL d'origine animale : peaux, plumes, cornes, sang,
organes et animaux eux même, etc.
- les PFNL dits non palpables qui concernent les services
offerts par la forêt : séquestration du carbone, air,
stabilisation des sols contre les dégradations, recréation,
etc.
Le concept des PFNL a subi une évolution au cours du
temps. Au début des années 80, les auteurs employaient le plus
souvent la terminologie «produits forestiers mineurs» ou
«produits forestiers secondaires» pour designer les PFNL par
opposition au bois d'oeuvre qui était «un produit majeur»
(MINEF, op. cit.). Toutefois, ces termes péjoratifs ont
été remplacés au début des années 90 par les
expressions «Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL)» ou
«Produits Forestiers Autres que le Bois d'oeuvre (PFAB)» (Tchatat et
al., 1999) car selon Peters (1996), il est de plus en plus reconnu que
ces produits sont d'une double importance pour la survie des populations des
forêts, autant pour leur subsistance que pour l'amélioration de
leur bien être à travers un supplément de revenus.
Ainsi, PFNL et PFAB sont employés respectivement pour
traduire les termes anglais «Non Wood Forest Products (NWFP)» et
«Non Timber Forest Products (NTFP)».
Dans la présente étude, nous entendons par
Produits Forestiers Non Ligneux, les biens et les services commerciaux ou de
subsistance destinés à la consommation humaine et industrielle et
provenant de la biomasse des forêt, des friches et des jachères.
Le PFNL qui fait l'objet de cette étude, est le fruit de Voacanga
africana qui est collecté par les population dans la forêt et
les jachères.
Importance
Dans la plupart des pays africains, les produits forestiers
non ligneux jouent un rôle prépondérant dans la vie de la
population car ils fournissent des produits-clés de subsistance et de
revenu (Sven Walter, 2001). Ils sont considérés comme une source
alimentaire directe et facilitent la consommation des autres aliments. Les
revenus tirés de leurs ventes permettent l'acquisition d'autres produits
alimentaires et non alimentaires nécessaires pour la « survie
» du ménage à l'exemple du pétrole, du savon et du
sel (Manirakiza, 2007). La vente des fruits/condiments d'Irvingia
spp., R. heudelotti (Njansang) et Afrostyrax lepidophyllus
(oignon de campagne) représente entre 25 et 50% des revenus totaux
pour les femmes, dans tous les villages à l'intérieur et aux
alentours du Parc National de Korup au Cameroun (Amadi, 1993). Ils sont
utilisés pour satisfaire les besoins de subsistance, la
pharmacopée traditionnelle, l'artisanat, l'ornement et les pratiques
religieuses ou socioculturelles (FAO, 2006). Les PFNL peuvent être
consommés après cuisson ou à l'état brut comme
certains fruits. Les parties des plantes consommées sont les fruits,
racines, feuilles, écorces, rhizomes, méristèmes apicaux,
exsudats les bourgeons et les sèves (Noubissié et al.,
2008).
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