Analyse du système de commercialisation des graines de "voacanga africana" au Bénin et les implications pour la conservation de l'espèce( Télécharger le fichier original )par K. Edem Aubin Fafeh - agroéconomiste 2011 |
5.2.Les prix d'achat et prix de vente pratiqués par les acteurs· Les récolteurs Les recettes moyennes réalisées par les récolteurs sont en moyenne de 9 892,14 F CFA (#177; 8 889,89). Le prix de vente moyen pratiqué est de 1196,08 par petit sac de fruits (#177; 332,62) soit 193,95 par KG de graines (#177; 53,93). · Les courtiers Le prix d'achat déclaré par les courtiers est en moyenne de 1 081,07 F CFA par petit sac de fruits (#177; 108,32), soit 175,30 F CFA de KG de graines (#177; 17,56). Les courtiers réalisent des recettes moyennes de 34 875 F CFA (#177; 15 008,92). Le prix de vente que les courtiers pratiquent, est en moyenne de 1143,80 F CFA par petit sac de fruits (#177; 71,57) soit 185,48 F CFA par KG de graines (#177; 11,60). · Les collecteurs Le prix d'achat déclaré par les collecteurs est en moyenne de 1 346,07 F CFA par petit sac de fruits (#177; 352,85), soit 218,28 F CFA par KG de graines (#177; 57,21). Ils réalisent des recettes moyennes de 203 833,33 F CFA (#177; 127 374,12). Le prix de vente moyen pratiqué par les collecteurs est de 2 843,13 F CFA par petit sac de fruits (#177; 384,23), soit 434,02 F CFA par KG de graines (#177; 81,33). · La grossiste Le prix d'achat au niveau de la grossiste est de 5 989,58 F CFA par grand2(*) sac de fruits, soit 2 994,79 F CFA par petit sac de fruits et 485,64 F CFA par KG de graines. Les recettes réalisées sont de 4 224 000 F CFA. Le prix de vente déclaré par la grossiste est de 1 268,46 F CFA par KG de graines, soit 7 822,22 F CFA par petit sac de fruits. Le tableau 7 résume les prix d'achat et de vente pratiqués par les acteurs et les charges qu'ils supportent. Tableau 7: Les prix d'achat et de vente pratiqués par les acteurs et les charges supportées
5.3.Marges bénéficiaires des acteursNous devrions normalement calculer deux types de marges : la marge brute et le marge nette. Mais, étant donné qu'au niveau de toutes les catégories d'acteurs il n'y a pas eu des investissements fixes, nous allons nous arrêter au niveau de la marge brute qui, dans ce cas, équivaut aussi à la marge nette, puisqu'il n'y a pas d'amortissement. On parlera donc simplement de marge bénéficiaire. Ainsi, la marge brute est obtenue en soustrayant les coûts totaux supportés par les acteurs des recettes réalisées par eux. Le tableau 8 et la figure 8 présentent respectivement les marges bénéficiaires de chaque catégorie d'acteurs et la répartition des richesses entre les différentes catégories d'acteurs. Tableau 8: Marges bénéficiaires de chaque catégorie d'acteurs
L'analyse du tableau 8 montre que l'activité est globalement rentable pour tous les acteurs. Cependant, les courtiers semblent être les plus marginalisés de la chaîne et les grossistes les plus avantagés. Comparaison des marges bénéficiaires L'application de l'analyse de variance au niveau des marges bénéficiaires réalisées montre qu'il y a une différence très hautement significative au seuil de 0,01% entre les acteurs (F = 46,955 ; p = 0,00001). (Voir annexe 2) La figure 8 présente plus clairement la répartition des richesses entre les catégories d'acteurs impliqués dans la commercialisation des fruits/graines dans la zone d'étude. Figure 8: Répartition des richesses entre les catégories d'acteurs Il ressort de la figure 8 que les richesses générées par l'activité sont inégalement réparties entre les différentes catégories d'acteurs. La grossiste a elle seule bénéficie de plus de 75% des richesses générées. Cette situation trouve son explication dans le fait le marché de graines de V. africana dans la zone d'étude est un monopsone qui est conduit par la grossiste. Tous les autres agissent dépendamment d'elle. Cette situation profite à la grossiste qui est en relation directe avec les exportateurs aux détriments des autres acteurs. C'est elle qui a toutes les principales informations venant des exportateurs, seuls acheteurs de graines de V. africana dans la zone d'étude. Ainsi, tous les autres agissent dépendamment d'elles. On note donc une asymétrie d'information entre les acteurs et un manque de transparence dans l'activité ; ce qui fait par exemple qu'aucun acteur ne connait le prix auquel son client revend la marchandise. Il faut noter toutefois que les courtiers n'investissent pas dans l'activité. Leur statut de simple représentant d'autres acteurs dans les zones de récolte peut justifier le faible niveau de leur marge bénéficiaire. Peut-être même que leur objectif n'est pas réellement de faire des bénéfices. * 2 Sac de jute de 100 kilogrammes communément utilisé pour stocker du maïs dans la zone. * 3 Sac de jute d'une capacité de 50 kilogrammes de riz ou de sucre |
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