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Décentralisation et mise en Å“uvre des stratégies de développement local: analyse du système de gouvernance territoriale du cas de Croix-des-Bouquets

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par Edy FILS-AIME
Université d'état d'Haà¯ti département des sciences du développement - Maitrise en sciences du développement 2012
  

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CHAPITRE III

DECENTRALISATION ET CONTRAINTES DU SYSTEME DE GOUVERNANCE
POUR LE DEVELOPPEMENT

CHAPITRE III : DECENTRALISATION ET CONTRAINTES DU SYSTEME DE GOUVERNANCE POUR LE DEVEVELOPPEMENT LOCAL

Le développement local, comme tout niveau de développement, est à la fois un objectif ambitieux et une importante responsabilité. Ceux qui seraient chargés d'une telle entreprise doivent pertinemment être investis des voies et moyens nécessaires. C'est-à-dire, il leur faut certaines compétences et ressources propres et/ou partagées. En d'autres termes, il nécessitera une décentralisation des compétences des ressources en leur faveur. En plus, ce n'est qu'en vertu de la décentralisation que les invariants théoriques du développement local- tels que l'idée de proximité, de participation et de partage de responsabilité- trouvent effectivement leur fondement. L'idée de proximité, de participation, de partage de responsabilité, et autres, constituent alors un ensemble de contraintes inter-reliées à tout système de gouvernance pour le développement local.

III.1- DEFINITION ET TYPOLOGIE DE LA DECENTRALISATION

La notion de la décentralisation a suscité et suscite encore beaucoup de débats dans les sociétés occidentales, cependant une définition classique n'est encore arrêtée. Car la décentralisation comme notion renvoie à une variété d'arrangements institutionnels. Tout d'abord, il faut faire la différence entre décentralisation et fédéralisme. Ces deux notions généralement considérées soit comme synonymes ou opposées ne sont théoriquement ni opposées ni synonymes. La décentralisation comme mode de gestion est pratiquée dans les États unitaires tout comme dans les États fédéraux.

Le couple d'opposition est en réalité `'centralisation et décentralisation.» Car les trois (3) types de distribution de souveraineté étatique existant (État unitaire, État fédéré et confédérés) peuvent être plutôt centralisés ou décentralisés. La Constitution d'un État unitaire reconnait que toute souveraineté réside dans le gouvernement central qui peut céder une partie plus ou moins importante de cette souveraineté aux unités constituantes. Car il n'y pas d'État parfaitement

unitaire.

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Tableau I: Continuum des systèmes de gouvernement selon Oate s

Systèmes unitaires Système s fédéralistes Systèmes confédérés État de l'anarchie

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Source : W.E, Fiscal fe

Plutôt décentralisés

ch, New York

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mode de gestion in efficace et i nefficiente. recherch e de la stabi lité macroé conomique e les pay s postcom munistes us eraient une d'emboi ter le pas v ers l'écono mie de marc pays d' Amérique lat ine se seraie nt portés ve

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51 Oates, W.E, Fiscal fed

52Ebel, R.

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eralism, Harcourt Brace Jon avich, New Yo r

et S. Yilmaz (2 002), « Le concept de décen tralisation fisc a

al sur le désé quilibre fiscal, Rapport, Annexe 3, Commis s

le et survol m ondial », Sym
ion sur le dés équilibre fiscal

posium

, Québec, p. 4 2

en faveur d'une transition démocratique plus accélérée. En Afrique, la décentralisation serait utilisée davantage comme un instrument permettant de prendre en compte les particularismes tribaux et locaux dans le souci de préserver l'unité.

Le fait que l'impulsion de la décentralisation vient généralement de l'État central ne doit pas obscurcir l'existence de deux grands types de décentralisation : le type descendant (top-down) = devenir local et le type ascendant (bottom-up) = rester local.

· La décentralisation du type descendant est de nature à donner une priorité stratégique aux préférences du gouvernement central. Ce type de
décentralisation est pratiqué généralement dans le cadre d'une État unitaire dans lequel le gouvernement central reste et demeure en dernier ressort le gardien des intérêts nationaux. Ce type de décentralisation prévoit un transfert de pouvoir et de compétences antérieurement dévolues à l'Etat central, à des entités spécialisées (décentralisation fonctionnelle) ou à des entités dont l'action s'inscrit dans un cadre territorial donné (décentralisation territoriale
·
). Le type descendant est également pratiqué dans les Etats fédéraux dans lesquels le gouvernement central partage la souveraineté étatique avec les Etats constituants sans que ceux-ci ne dominent le centre.

· La décentralisation du type ascendant concerne les Etats fédérés dans lesquels la priorité est donnée aux préférences locales et à une autonomie substantielle des Collectivités Territoriales. Dans ce cas, généralement se posent deux questions fondamentales: Quelles fonctions qui doivent être transférées à l'échelon de gouvernement supérieur ? En tenant compte du

La décentralisation fonctionnelle ou technique permet à des établissements publics à vocation spéciale (universités , hôpitaux, etc.) de disposer d'une certaine autonomie administrative, avec leurs propres organes de décision et un budget autonome. C'est une façon d'externaliser le service public. La collectivité de rattachement assure néanmoins un pouvoir de contrôle.

· La décentralisation territoriale permet à des représentants élus (Conseil régional, Conseil général ou Conseil municipal) de régler des affaires administratives. Le préfet dans certains pays ou le délégué est chargé de vérifier la légalité des décisions prises par les autorités locales.

principe de subsidiarité et de suppléance ; S'agit-il de la concurrence et/ou de la coopération non seulement entre les collectivités décentralisées ellesmêmes, et aussi entre ces dernières et l'échelon supérieur de gouvernement ?

En réalité, diverses combinaisons d'organisation des États sont pratiquées : Des États fédéraux centralisés, des États fédéraux décentralisés, des États unitaires centralisés, des États unitaires décentralisés, et mêmes des États semi fédéraux. Cependant quand il s'agit de préciser le degré de décentralisation, trois (3) types d'arrangements institutionnels sont généralement évoqués:

· La déconcentration : Transférer des responsabilités du niveau central à ses représentations situées dans les régions (généralement en dehors de la capitale). La déconcentration sert à accélérer, à rendre plus opérationnel et plus efficace l'action de l'administration central au niveau local. Les services excentrés ne constituent que de simples relais administratifs subordonnés à l'autorité centrale. Pour parodier Odilon Barrot, homme politique français (1791 - 1873), la déconcentration `'c'est le même marteau qui vous frappe sur la tête avec un manche plus court».

· La délégation : Transfert de pouvoir et de responsabilité de l'Etat central à des entités généralement semi-autonomes (entreprises publiques, agences, etc.) évoluant dans un domaine de responsabilité spécialisée. L'État central ne

La subsidiarité est le caractère de ce qui est subsidiaire (ce qui va au renforcement de l'élément principal). Dans le domaine de gestion politico-administrative, la subsidiarité est le principe selon lequel une responsabilité doit être assumée (une tache doit être exécutée) par le plus petit niveau d'autorité publique compétent pour le faire. C'est la recherche du niveau le plus pertinent et le plus proche possible des citoyens. Il convient donc de ne pas permettre à un échelon plus élevé d'accomplir ce qui peut être exécuté avec le même degré d'efficacité à un échelon plus bas. Le niveau supérieur plus élevé n'interviendra que si le problème dépasse les capacités du niveau inférieur au nom du principe de suppléance : Par ce principe le niveau supérieur a le devoir de soutenir la plus petite entité seulement quand et si des problèmes de responsabilité publique excèdent les capacités de la plus petite entité dans les limites du principe de subsidiarité. En principe, les principes de subsidiarité et de suppléance visent la recherche du niveau pertinent, le plus efficace et efficient d'action publique, dans le cadre du respect de la loi et des compétences partagées.

contrôle pas directement ces entités semi-autonomes, car celles-ci jouissent d'une personnalité morale et ont budget autonome. Cependant elles sont légalement tenues de rendre des comptes au gouvernement central (décentralisation fonctionnelle). Ainsi les collectivités locales aussi peuvent être habilitées à offrir certains services bien précis qui leur sont délégués par l'échelon du gouvernement supérieur.


· La dévolution : Transfert de compétences et de responsabilités à des personnes morales de droit public élues par les administrés (décentralisation

territoriale en France). La dévolution désigne le niveau de décentralisation il y a la délégation des responsabilités et des ressources à des autorités

infranationales autonomes qui sont responsables, en principe, devant les citoyens des Collectivités Territoriales concernées à travers des conseils élus. En ce sens, les Collectivités Territoriales décentralisées jouissent du principe de libre administration (une certaine autonomie de décision et de budget propre) sous la surveillance d'un représentant de l'État, qui exerce la fonction de l'autorité de tutelle (sans être un supérieur hiérarchique) afin d'assurer uniquement le contrôle de légalité des actes émis par les Collectivités Territoriales. Ce, étant la contrepartie nécessaire du principe de libre administration des collectivités et consacrant le caractère unitaire de l'État.

Tableau II : Comparaison des trois degrés de décentralisation

Types

Responsables politiques

Responsables de l'exécution

Origine du financement

Déconcentration

Élus nationaux

Agents du gouvernement central

Budget national

Délégation

Élus nationaux
Et Élus locaux

Agents du gouvernement local supervisés par des employés du gouvernement central

Budget local, avec ou sans paiements

contractuels de l'État central, venant du

budget national ou local

Dévolution

Élus locaux

Agents du gouvernement local (incluant des corps d'employés nationaux)

Budget local : impôts

et taxes et /ou transferts de l'État central venant du budget national

Source : Tiré et adapté de `'La Décentralisation Dans Les Pays En Développement», Mohamed MOINDZE, p.56

Les premiers régimes de gouvernement humains sont en grande partie dominés par la centralisation comme méthode d'organisation unique qui attribue l'ensemble de pouvoirs de décision et des tâches administratives sur tout le territoire national à l'État qui agit à partir des commandes hiérarchiques et unifiées. Par la centralisation, l'État s'impose- à la population et sur tout le territoire national- comme le garant du centre unique d'impulsion politique qu'il soit dans une monarchie où le roi cherche à consolider l'unité de son royaume ou dans un pays communiste où le parti unique cherche à empêcher les fractions ou à combattre l'insubordination. Cependant, dès la moitié du 20ème siècle, la centralisation se porte naturellement vers son paroxysme jusqu'à succomber sous son propre poids. En accumulant, en entassant sur sa tête toutes les affaires de la nation, l'État unitaire centralisé se voit contraint de demander de l'aide en responsabilisant d'autres acteurs et échelons du territoire.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe