1.1.2 Influence de la structure financière sur le
coüt du capital
L'approche classique de financement affirme qu'il existe une
structure financière optimale qui minimise le coüt moyen
pondéré du capital. Elle stipule que la maximisation de la valeur
d'une firme revient a minimiser son coüt moyen pondéré du
capital qui passe par l'augmentation de la part des dettes dans la structure
financière de la firme jusqu'au point oü le taux
d'intérêt exigé par les bailleurs de fonds devient une
fonction croissante du taux d'endettement.
En effet, plus une entreprise s'endette plus son risque
financier s'accroIt et plus le coüt de sa dette11 et de ses
fonds propres12 augmentent. Si une entreprise emprunte des fonds
alors qu'elle est faiblement endettée, son coüt moyen
pondéré du capital commence a décroItre du fait que le
taux d'intérêt reste constant et le coüt des fonds propres
n'augmente que faiblement
11 Rentabilité exigée par les
prêteurs
12 Rentabilité exigée par les
actionnaires
(puisque le risque financier est jusqu'ici limité).
L'entreprise aura, alors, intérét à s'endetter davantage
pour minimiser le coüt moyen pondéré de son capital. En
effet, puisque les actionnaires n'ont pas droit à une
rémunération dont le niveau est fixé contractuellement, il
est clair que ce niveau sera supérieur à celui des capitaux
empruntés. Par conséquent, toute augmentation de l'endettement se
traduira par une diminution du coüt moyen pondéré du capital
(analogiquement, par un accroissement de la valeur de la firme) et l'entreprise
continuera à s'endetter jusqu'à ce que l'augmentation du
coüt des capitaux propres, due au risque financier accru, l'emporte sur
l'avantage d'un recours croissant à l'endettement (source de financement
la moins onéreuse). Ce qui entraInera l'augmentation du coüt moyen
pondéré du capital.
Soucieuse de la minimisation du coüt de son capital qui
revient à maximiser sa valeur, l'entreprise opte pour le niveau
d'endettement D*/C* comme illustré ci-dessous :
![](Les-determinants-de-la-structure-financiere-des-entreprises-marocaines-cotees-cas-des-secteurs-a1.png)
Coüt du capital
Levier d'endettement
D/C
D*/C*
Source: Ginglinger. E (1991) p.42.
Figure 1.1 : La position classique en matière
de structure financière
Coüt moyen pondéré
Coüt de dette
Coüt du capital action
Nous remarquons des développements
présentés que l'approche classique reste défaillante, dans
le sens oü elle n'est pas déduite d'hypothèses
homogènes et clairement précisées. On la qualifie
d'approche purement empirique et ses applications relèvent
essentiellement du champ empirique. Des développements théoriques
(Modigliani et Miller (1958)) sont venus démonter cette approche et vont
asseoir le cadre théorique de la structure financière des
firmes.
|