3.3 Méthodologie et présentation des
résultats
La méthodologie générale s'appuie sur
celle adoptée par Molay (2006) qui teste les théories de
financement sur 393 entreprises francaises cotées a la bourse de Paris.
Ses résultats confirment l'hypothèse d'une hiérarchie de
financement des entreprises francaises durant la période 1996-2004.
C'est la méme conclusion a laquelle ont abouti Shyam-Sunder et Myers
(1999) qui testent les théories alternatives de financement a partir des
informations comptables de 157 entreprises américaines durant la
période 1971-1989. Ainsi, pour apprécier les résultats de
Shyam-Sunder et Myers, Frank et Goyal (2003) étendent l'analyse a 768
entreprises américaines et valident la théorie des
préférences hiérarchisées de financement.
3.3.1 Méthodologie générale
Nous présenterons, dans un premier point, les
modèles a estimer avant de présenter, dans un deuxième
point, l'évolution des variables endogène et exogènes. Les
méthodes d'estimation utilisées seront exposées dans un
dernier point.
3.3.1.1 Présentation des modèles
Les tests de la théorie de compromis (TC) et de son
alternative (ou complémentaire), la théorie des
préférences hiérarchisées de financement (TP)
s'appuient sur les trois équations suivantes :
TC : AD ti = a + /3TC (
D * --D it _1 ) (3.1)
TP : ?D it = a +flTpDEF if (3.2)
TC, TP : A = a + /3 ( * _ ? 1 ) +
fl
D D D (3.3)
it Tc If Tp DEF if
oü : ADit est la variation de l'endettement net de
l'entreprise i en période t (emprunt auprès des
établissements de crédit + emprunts obligataires - remboursement
des dettes), D*, l'endettement optimal estimé pour chaque entreprise par
la moyenne chronologique sur quatre années d'endettement53,
Dit-1, l'endettement net de l'entreprise i en période t-1 et
DEFit, le déficit de financement de l'entreprise i en période t
qui peut être déterminé par:
DEFit = INVESTit + ABFGit + ENVit - AUTOFit
Oü : INVESTit est l'investissement net de l'entreprise i
a la période t (acquisitions d'immobilisations corporelles,
incorporelles et financières - produits de cession d'immobilisations),
ABFGit, la variation du besoin de financement global de l'entreprise i a la
période t (besoin de financement global54 de la
période t - besoin de financement global de la période t-1),
ENVit, les emplois en non valeur de l'entreprise i a la période t (frais
préliminaires + charges a répartir sur plusieurs exercices +
primes de remboursement des obligations) et AUTOFit est l'autofinancement de
l'entreprise i a la période t (capacité
d'autofinancement55 - dividendes).
Les signes attendus des paramètres du modèle et
leur interprétation peuvent être synthétisés comme
suit:
53 Cette mesure est celle proposée par E.Molay
(2006). Ce ratio peut également être estimé pour chaque
entreprise par sa moyenne sur l'ensemble des entreprises du même secteur
(Carpentier et Suret 2000). Pour une entreprise de l'agroalimentaire, ce ratio
correspondra a sa moyenne sur l'ensemble des entreprises du secteur
agroalimentaire.
54 Actif circulant (hors trésorerie) - Passif
circulant (hors trésorerie)
Tableau 3.10 : Signes et interpretation des
paramètres
Modèle variables Paramètres Signes attendus
Interprétation
(3.1) (D*-Dt-1) !3TC
(3.2) DEFit BTP
|
Les entreprises s'endettent (se désendettent) parce
qu'elles
+ cherchent a atteindre un ratio d'endettement optimal. La
théorie de compromis est alors validée.
Les entreprises s'endettent parce qu'elles ont un
déficit de financement. Dans ce cas les entreprises hiérarchisent
leurs
+ ressources de financement en privilégiant le
financement interne (autofinancement) au financement externe (endettement).
|
(3.3) (D*-Dt-1) !3TC + Les deux théories de
financement
DEFit BTP sont complémentaires et non
+ substituables.
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