2.1.2 Le marché des capitaux marocain
Le marché des capitaux, n'ayant joué pendant
longtemps qu'un role marginal dans le financement des activités
économiques, s'est engagé dans un vaste programme de
modernisation et de réorganisation visant a faire évoluer le
système financier d'une économie d'endettement peu efficace
économiquement vers une économie de marchés financiers
capable d'allouer les ressources financières d'une manière
optimale. C'est ainsi que le marché monétaire et boursier ont
connu une nouvelle dynamique qui s'est traduite par une réduction du
coüt des ressources financières.
29 Rapport de banque Al Maghrib 2005
2.1.2.1 Le marché monétaire
Le marché monétaire, quasi inexistant pendant
plusieurs années, s'est inscrit dans un processus de modernisation qui a
concerné toutes ses composantes. Une présentation de ces derniers
s'avère essentielle après un exposé synthétique des
principales réformes du marché monétaire. En effet, c'est
en 1989 que nous avons assisté a l'introduction de la technique des
adjudications qui permet au trésor de lever les fonds nécessaires
au financement de son déficit et qui met en concurrence les
souscripteurs ou soumissionnaires aux bons du trésor. Par la suite, le
marché monétaire, réservé au départ aux
seules banques, a été ouvert graduellement, d'abord aux
établissements financiers et compagnies d'assurance, puis aux
entreprises publiques et privées et enfin en 1995 aux personnes
physiques de méme qu'aux non résidents. Ainsi, le trésor a
initié une série de mesures destinées a améliorer
les procédures d'émission afin de rendre le marché des
adjudications plus attractif. L'animation du marché a été
par la suite confiée aux intermédiaires en valeur du
trésor, choisis parmi les institutions financières les plus
dynamiques de la place. En méme temps, le marché a
été ouvert aux émetteurs privés par la
création en 1995, des titres de créances négociables
constituées par les certificats de dépôt émis par
les banques, les billets de trésorerie émis par les entreprises
non financières et les bons des sociétés de financement.
Cette ouverture graduelle du marché monétaire avait pour objectif
l'allocation optimale des ressources financières par le biais de la
désintermédiation.
2.1.2.1.1 Les composantes du marché
monétaire marocain
Il s'agit du marché interbancaire, du marché des
bons du trésor et du marché des titres de créances
négociables.
A - Le marché interbancaire
Permettant aux banques d'équilibrer leurs
trésoreries par le biais de la compensation de leurs déficits et
excédents, le marché monétaire interbancaire a connu,
depuis juin 199530, un dynamisme marquée par le
développement des transactions interbancaires qui offrent des taux de
refinancement plus avantageux que ceux de Bank Al-Maghrib.
30 Date de la réforme de refinancement qui a
supprimé le réescompte auprès de Bank Al-Maghrib des
crédits privilégiés a taux faibles.
Tableau 2.2 : Evolution des encours de prêts
et emprunts sur le marché monétaire interbancaire (2003-2007)
(en millions de dirhams)
Encours moyens de fin de mois
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Prêts des banques
|
659
|
1011
|
2584
|
4945
|
5492
|
Prêts de la CDG
|
133
|
82
|
18
|
109
|
35
|
Prêts des autres intervenants
|
63
|
207
|
1
|
2
|
6
|
Total des prêts
|
855
|
1300
|
2602
|
5056
|
5533
|
Emprunts des banques
|
676
|
973
|
2445
|
3126
|
4927
|
Emprunts de la CDG
|
--
|
251
|
157
|
1931
|
606
|
Emprunts des autres intervenants
|
179
|
76
|
--
|
--
|
--
|
Total des emprunts
|
855
|
1300
|
2602
|
5056
|
5533
|
Source: Tableau élaboré à partir des
rapports de banque Al-Maghrib (2003-2007)
Les encours des prêts et emprunts sur les cinq
dernières années n'ont cessé de croItre, passant de 855
millions en 2003 a 2602 millions de dirhams en 2005 puis a 5533 millions en
2007. Ce volume important de prêts et emprunts sur le marché
interbancaire prouve la contribution considérable de cette composante
dans le volume global des transactions effectuées sur le marché
monétaire.
B - Le marché des bons du trésor
La technique des adjudications qui met en concurrence les
souscripteurs ou soumissionnaires aux bons de trésor a permis d'assurer
le refinancement du trésor aux meilleures conditions. En effet, le
trésor a profité de la baisse des taux d'intérêt
alimentée essentiellement par l'abondance de l'offre de fonds due a la
surliquidité bancaire. Comme nous pouvons le voir au tableau 2.3 :
Tableau 2.3 : Evolution du taux
d'intérêt des bons du trésor émis par adjudication
(2003-2007)
|
|
|
Taux moyen pondéré
|
|
|
Maturité
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
13 semaines
|
3,4
|
2,42
|
2,48
|
2,56
|
3,57
|
26 semaines
|
3,54
|
2,65
|
2,61
|
2,63
|
3,48
|
52 semaines
|
3,85
|
3,03
|
2,89
|
2,99
|
3,35
|
2 ans
|
4,00
|
3,44
|
3,22
|
3,11
|
3,27
|
5 ans
|
4,83
|
4,50
|
3,97
|
3,76
|
3,18
|
10 ans
|
5,70
|
5,10
|
4,78
|
4,29
|
3,40
|
15 ans
|
6,15
|
5,68
|
5,34
|
4,90
|
3,65
|
20 ans
|
--
|
6,08
|
5,99
|
5,19
|
3,81
|
30 ans
|
--
|
--
|
--
|
3,98
|
3,98
|
Source: Tableau élaboré à partir des
rapports de banque Al Maghrib (2003-2007)
C - Le marché des titres de créances
négociables
La création des titres de créances
négociables a permis aux investisseurs de mieux arbitrer entre les
différents produits financiers et de choisir les durées de
placement qui leur conviennent. De son coté, la composante titres de
créances négociables a été très dynamique
ces dernières années en raison de l'abondance des
liquidités et de la baisse des taux d'intérêt. C'est ainsi
que le volume d'émission des titres de créances
négociables n'a cessé d'augmenter durant les cinq
dernières années. Comme c'est illustré au tableau 2.4 :
Tableau 2.4 : Encours des titres de créances
négociables (2003-2007) (en millions de dirhams)
Catégorie de titre
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Certificats de dépôt
|
1465
|
1179
|
1482
|
4692
|
12449
|
Bons des sociétés de
financement
|
6716
|
5583
|
5021
|
4717
|
3556
|
Billets de trésorerie
|
60
|
2711
|
2978
|
906
|
1258
|
Total
|
8241
|
9473
|
9481
|
10315
|
17262
|
Source: Tableau élaboré a partir des rapports
de banque Al Maghrib (2003-2007)
|