2.1.1.2 Structure et cadre juridique de
l'activité bancaire
Avant de présenter le cadre juridique régissant
l'activité bancaire, une présentation de la structure du
système bancaire est nécessaire.
2.1.1.2.1 Structure du système
bancaire
Caractérisée par l'importance des fonds
propres27, et une rentabilité confortable mais aussi une
faible concurrence, le système bancaire marocain compte, a fin 2007, 76
établissements de crédit et organismes assimilés dont 16
banques, 37 sociétés de financement, 6 banques offshore, 14
associations de micro crédit et 3 autres établissements.
Le nombre des établissements de crédit a
baissé entre 2003 et 2007 en passant de 82 a 76 établissements
de crédit a cause des fusions acquisitions soit des banques en
difficulté par d'autres banques, soit de décisions
s'inscrivant dans une logique de rationalisation ou de
27 Les ratios des règles prudentielles
dépassent largement ce qui est requis.
renforcement des parts de marché. Le tableau 2.1
présente l'évolution des principaux indicateurs du système
bancaire marocain.
Tableau 2.1 : Evolution des principaux indicateurs
d'activité et de rentabilité des banques marocaines
(2003-2007) (en milliards de dirhams).
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Crédits par décaissement (nets des
provisions)
|
207
|
223
|
250
|
304
|
402
|
Dépôts de la clientele
|
300
|
327
|
373
|
437
|
516
|
Fonds propres (hors bénéfice de
l'exercice)
|
27
|
32
|
36
|
40
|
46
|
Produit net bancaire
|
17,3
|
18,6
|
20,2
|
22,2
|
26
|
Taux des créances en souffrance
|
18,7%
|
19,4%
|
15,7%
|
10,9%
|
7,9%
|
Source: rapports de Bank Al Maghrib (2003-2007)
Nous remarquons que les crédits distribués de
méme que les dépôts collectés ont augmenté
d'année en année. Le taux de croissance annuel moyen des
crédits, 18,42 %, celui des dépôts, 14,57%, montrent que
les crédits distribués ont augmenté plus vite que les
dépôts collectés. Nous constatons également que le
produit net bancaire28 s'est nettement amélioré,
passant de 17,3 milliards en 2003 a 20,2 milliards de dirhams en 2005, puis a
26 milliards en 2007. Le taux de croissance des créances en souffrance
montre une nette régression d'une année a l'autre passant de
18,7% a 9,7% en 2007.
2.1.1.2.2 Cadre juridique régissant
l'activité bancaire
Les changements induits par les réformes du
système financier ont rendu indispensable la modernisation du cadre
juridique régissant l'activité bancaire. Ainsi, la promulgation
d'une nouvelle loi bancaire en 1993, en remplacement de celle de 1967 visait
trois objectifs :
1- l'unification du dispositif juridique applicable a
l'ensemble des établissements bancaires et financiers. La notion de
banque universelle a été introduite et les établissements
bancaires ont été classés en deux catégories:
- les banques autorisées a collecter les
dépôts et a accorder les crédits.
- Les sociétés de financement qui ne sont pas
autorisées a collecter des dépôts a vu ou dont la
durée n'excède pas deux ans. Il s'agit des sociétés
de crédit a la consommation, des sociétés de crédit
bail, des sociétés d'investissement et d'autres
établissements telles que le fond d'équipement communal, la
caisse marocaine des marchés et les sociétés de capital
risque.
2- l'élargissement du cadre de la concertation entre
les autorités monétaires et la profession. C'est ainsi que fut
créée trois organes de concertation a la place du conseil du
crédit et du marché financier. Il s'agit :
28 Il mesure la contribution spécifique des
banques a l'augmentation de la richesse nationale
- du conseil national de la monnaie et de l'épargne
consulté sur la politique monétaire et financière.
- Du comité des établissements de crédit
chargé de la réglementation des établissements de
crédit.
- << De la commission de discipline des
établissements bancaires qui est chargée d'instruire les dossiers
disciplinaires et de proposer les sanctions qui seront prononcées par le
ministère des finances, ou le gouverneur de BAM, a l'encontre des
établissements pour les infractions pour lesquelles elles ont
été saisies.>> Rigar (2003) p.336.
3- Le renforcement de la protection des déposants et
des emprunteurs a travers, entre autres, la mise en place d'une
réglementation prudentielle rigoureuse visant a limiter les risques des
établissements bancaires.
La loi bancaire de 1993 a été
complétée en 2006 par le nouveau dispositif prudentiel de Bale II
qui repose sur trois piliers29 :
Pilier I : les établissements bancaires sont tenus de
respecter un niveau minimum de fonds propres pour couvrir leurs risques de
crédit, opérationnels et de marché
Pilier II : la banque centrale doit s'assurer que les
établissements de crédit disposent d'instruments leur permettant
de maItriser les risques et de respecter en permanence un niveau adéquat
de fonds propres.
Pilier III: les établissements de crédit sont
tenus de publier des informations fiables et régulières sur les
risques encourus, ainsi que sur les dispositifs mis en place pour leur maItrise
et l'adéquation de leurs fonds propres.
|