CHAPITRE III LES EFFETS DES EXPORTATIONS AGRICOLES SUR
LA CROISSANCE ET LE BIEN-ETRE
AU BENIN
Ce chapitre est consacré à l'élaboration
et à l'estimation des modèles économétriques
permettant d'évaluer les effets des exportations agricoles sur la
croissance et le bien-être. De façon particulière, il
s'agit d'appréhender l'impact des exportations agricoles sur la
croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) et la consommation des
ménages par tête à travers les modèles de croissance
et de bien-être.
3-1 LA SPECIFICATION DES MODELES
Dans la modélisation, nous cherchons à indiquer
les paramètres déterminant le niveau global de la croissance
économique et du bien-être des populations à travers la
croissance du PIB et la consommation des ménages par tête.
Après la revue de littérature, nous avons retenu pour notre
étude les modèles utilisés par Mahoutondji T. Ambroise
(2006) dans le cadre de l'étude du thème « LES
EFFETS DU COMMERCE EXTERIEUR SUR LA CROISSANCE ET LE BIEN-ETRE AU
BENIN ». Ainsi, le modèle de croissance utilisé
s'inspire des travaux de Cobb-Douglas et des théories classiques auquel
nous apportons une légère modification.. Quant à celui de
la consommation, il s'appuie sur les fondements des théories classiques
de la microéconomie.
Dans ces modèles outre les taux, les variables ont
été mises sous la forme logarithmique afin de permettre une
analyse directe des sensibilités en termes d'élasticité
à travers les coefficients.
Nous avons estimé les modèles linéaires
du produit intérieur brut et de la consommation des ménages par
tête par les Moindres Carrés Ordinaires (MCO) et les
Modèles à Correction d'Erreur (MCE) sur le logiciel EVIEWS 5.0.
Mais au préalable les tests sur les données temporelles ont
été effectués. Il s'agit notamment des récents
tests de stationnarité et de cointégration et, ce dans le brut
d'éviter les risques d'une régression fallacieuse. La non
stationnarité se manifeste à travers deux composantes : la
présence de tendance déterministe et/ou de la tendance
stochastique. A cet égard, le test proposé par Dickey-Fuller
prend en compte le trend (tendance déterministe) et la racine unitaire
(tendance stochastique).
En conséquence, la lecture des résultats du test
se fait en deux étapes :
1- la significativité ou non du trend : elle est
appréciée à partir de la statistique calculée ou la
probabilité attachée à cette statistique (celle-ci est
comparée à 5%)
2- la présence ou non de racine unitaire :
à cet effet, on teste l'hypothèse nulle H0 contre
l'hypothèse alternative H1. Les hypothèses
sont :
H0 : Présence de racine unitaire.
H1 : Absence de racine unitaire.
-si on a ADF Test Statistic > Critical Value alors on
accepte H0 : la série X a une racine unitaire.
-si on a ADF Test Statistic = Critical value alors on accepte
H1 : la série X n'a pas de racine unitaire.
Mais généralement, les variables
économiques ne réagissent pas le plus souvent
instantanément mais avec un certain délai d'ajustement. Ainsi,
lorsque les séries chronologiques sont non-stationnaires et
cointégrées, il convient d'estimer leurs relations au travers
d'un modèle à correction d'erreur. En effet Engle et Granger
(1987) ont montré que toutes les séries cointégrées
peuvent être représentées par un modèle à
correction d'erreur.
Deux séries Yt et Xt sont dites
coïntégrées si les deux conditions suivantes sont
vérifiées :
-les deux séries sont affectées d'une tendance
stochastique de même ordre d'intégration d : Yt
I (d) et Xt
I (d) ;
-une combinaison linéaire de ces séries permet
de se ramener à une série d'ordre d'intégration
inférieur : a1Yt + a2Xt
I (d - b) avec d = b > 0.
[a1 a2] est appelé vecteur de
cointégration.
Il existe deux méthodes d'analyse des relations de
cointégration entre deux ou plusieurs variables :
-la méthode en deux étapes d'Engle et Granger
(1987) qui consiste à estimer un modèle de long terme à
partir des variables intégrées du même ordre dans le
modèle et à étudier la stationnarité des
résidus du modèle. Dans ce cas, la relation de
cointégration, si elle existe est unique.
-la méthode de Johansen qui, comparativement à
celui de Engle et Granger, donne le nombre de relations de cointégration
existant entre les séries concernées, en cas de situation de
cointégration entre les séries.
3-1-1 Les variables des modèles
Les variables utilisées pour la construction des
modèles sont les suivantes :
-le Produit Intérieur Brut Réel (PIBR)
-l'investissement (INV)
-les importations (IMP)
-la population totale (POPT)
-les exportations agricoles (EXPA)
-les exportations non agricoles (EXPNA)
-la consommation des ménages par tête
(CMT)
-les dépenses publiques (DEP)
-le niveau général des prix
représenté par le taux d'inflation (INFL)
3-1-2 Les données des
modèles
Les données utilisées sont celles de la
période allant de 1975 à 2008. Elles proviennent des statistiques
de l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
(INSAE) ; de la Direction Générale des Affaires Economiques
(DGAE) et de la Direction de la Prévision du Ministère de
l'Economie et des Finances (MEF); de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest (BCEAO) et de l'Université de Sherbrooke (site Internet
« Perspectives Mondiales ».)
3-1-3 Les modèles de la fonction de croissance
et de consommation
3-1-3-1 Le modèle de la fonction de
croissance
Ce modèle permet d'évaluer l'impact que les
fluctuations des exportations agricoles peuvent avoir sur le produit
intérieur brut au Bénin. Il permet par ailleurs de mesurer
l'incidence des variables investissement, exportations non agricoles,
importations et le taux d'inflation sur le PIB. Dans le but d'éviter une
régression fallacieuse, les différents tests pour les
séries temporelles ont été effectués.
· Test de stationnarité et de
cointégration
Pour déterminer le degré de stationnarité
(ordre d'intégration) des variables du modèle, nous avons
utilisé le test de Dickey-Fuller augmenté et le test de
cointégration de Engle et Granger.
Les résultats des tests de stationnarité
effectués en niveau sur les variables montrent qu'elles sont
non-stationnaires (voir annexe).
Les résultats des tests de stationnarité en
niveau des variables du modèle sont résumés dans le
tableau N°3-1.
Tableau N°3-1 : Résultats
des tests de stationnarité en niveau
Variables
|
P
|
Trend
|
Constante
|
ADF Test Statistic
|
CV au seuil de 5%
|
Présence de racine unitaire
|
Observations
|
LPIB
|
1
|
Non
|
Non
|
4,959743
|
-1,951687
|
Oui
|
Non stationnaire
|
LINV
|
1
|
Oui
|
Oui
|
-2,176612
|
-3,557759
|
Oui
|
Non stationnaire
|
LEXPNA
|
1
|
Non
|
Oui
|
-2,946091
|
-2,957110
|
Oui
|
Non stationnaire
|
LEXPA
|
3
|
Non
|
Oui
|
-1,974312
|
-2,963972
|
Oui
|
Non stationnaire
|
LIMP
|
2
|
Non
|
Non
|
2,113397
|
-1,952066
|
Oui
|
Non stationnaire
|
Source : Résultats obtenus à partir du
logiciel EVIEWS5.0
Avec lx = log x
De l'examen du tableau N°3-1, il ressort que toutes les
variables sont non-stationnaires. Toutefois, l'analyse des tests ADF
pratiqués cette fois-ci sur la différence première des
variables nous permet de conclure que les variables en différences
premières sont toutes stationnaires et intégrées d'ordre 1
comme l'illustre le tableau N°3-2 .
Tableau N°3-2 : Résultats
des tests de stationnarité en différence première.
Variables
|
P
|
Trend
|
Constante
|
ADF Test Statistic
|
CV au seuil de 5%
|
Présence de racine unitaire
|
Observations
|
Ordre d'intégration
|
LPIB
|
1
|
Non
|
Oui
|
-3,366309
|
-2,960411
|
Absence
|
Stationnaire
|
I(1)
|
LINV
|
1
|
Non
|
Oui
|
-4,677678
|
-2,960411
|
Absence
|
Stationnaire
|
I(1)
|
LEXPNA
|
1
|
Non
|
Non
|
-5,742991
|
-1,952066
|
Absence
|
stationnaire
|
I(1)
|
LEXPA
|
3
|
Non
|
Non
|
-2,936531
|
-1,952910
|
Absence
|
Stationnaire
|
I(1)
|
LIMP
|
2
|
Non
|
Non
|
-3,100119
|
-1,952473
|
Absence
|
Stationnaire
|
I(1)
|
Source : Résultats obtenus à partir du
logiciel EVIEWS5.0
En effet, de la lecture du tableau, nous retenons que les
valeurs de la statistique de Dickey-Fuller pour chacune des variables sont
toutes inférieures à la valeur critique de Mackinnon au seuil de
5% en différence première. Nous n'avons donc pas de raison de
rejeter l'hypothèse alternative de stationnarité pour toutes les
séries. Cependant, le fait qu'elles soient intégrées
d'ordre 1 fait penser à un risque de coïntégration entre
elles ; ce qui est confirmé par le test de
coïntégration effectué à partir du résidu de
l'équation du modèle de long terme. Le modèle est
estimé par les MCO et avec le logiciel Eviews 5.0, puis est
appliqué le test de racine unitaire sur son résidu.
En effet, l'hypothèse de coïntégration des
variables est acceptée si le résidu est stationnaire. Le tableau
N°3-3 rend compte du résultat du test de racine unitaire
appliqué sur le résidu.
Tableau N°3-3 : Résultat du
test de stationnarité du résidu
Résidu de l'équation
|
P
|
Trend
|
Constante
|
ADF Test Statistic
|
CV au seuil de 5%
|
Présence de racine unitaire
|
Observations
|
Modèle de long terme
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,085866
|
-1,952473
|
Absence
|
Stationnaire
|
Source : Résultats obtenus à partir du
logiciel EVIEWS 5.0
De la lecture du tableau No3-3, il ressort que la
valeur de la statistique de Dickey-Fuller Augmenté du résidu du
modèle de long terme est inférieure à la valeur critique
de Mackinnon au seuil de 5%.
Ainsi, le résidu est stationnaire, ce qui implique la
coïntégration des variables du modèle.
Suite à tout ce qui précède, nous allons
donc utiliser le Modèle à Correction d'Erreur (MCE) pour estimer
notre modèle.
a) La relation de long terme
La fonction de croissance de long terme se présente
comme suit :
PIBt = f (EXPAt, EXPNAt,
IMPt, INVt)
L'équation ci-dessus indique que le niveau du PIB de
long terme est fonction de l'effet conjugué des exportations agricoles,
des exportations non agricoles, des importations et de l'investissement.
- Les hypothèses du modèle se présentent
comme suit :
v Df/ DEXPA ? 0
Les exportations agricoles sont sources de croissance.
L'accroissement de la part des exportations agricoles dans le PIB s'accompagne
d'une entrée de devise pour le financement de la croissance et d'achat
des biens équipement à l'étranger pour l'accroissement et
l'amélioration des capacités de production. D'où l'effet
positif attendu des exportations agricoles sur le PIB.
v Df/ DEXPNA ? 0
Les exportations non agricoles sont sources de croissance.
L'accroissement de la part des exportations non agricoles dans le PIB
s'accompagne d'une entrée de devise pour le financement de la
croissance et d'achat des biens équipement à l'étranger
pour l'accroissement et l'amélioration des capacités de
production.
D'où l'effet positif attendu des exportations non
agricoles sur le PIB.
v Df / DIMP ? 0
Les importations sont sources de croissance. L'accroissement de
la part des importations dans le PIB s'accompagne d'une sortie de devise et
d'achat des biens équipement à l'étranger pour
l'accroissement et l'amélioration des capacités de production.
D'où l'effet positif attendu des importations sur le PIB.
v Df / DINV ? 0
L'investissement contribue à une amélioration de la
qualité et à un accroissement de la production en ce sens qu'il
est l'acquisition du capital fixe. Il influence positivement la croissance d'un
pays.
- Forme économétrique de la relation de long
terme :
LPIBt = a0 + a1 LEXPA +
a2 LEXPNA+ a3 LIMP + a4 LINV +
Ut
Les signes des coefficients ai découlant des
hypothèses sont donc :
a1? 0 ; a2 ? 0 ; a3 ?
0 ; a4 ? 0 avec Ut = erreur
aléatoire.
b) La relation de court terme
La fonction de croissance de court terme se présente comme
suit :
ÄPIBt = g(ÄEXPAt,
ÄEXPNAt, ÄIMPt, ÄINVt,
PIBt-1, EXPAt-1, EXPNAt-1, IMPt-1,
INVt-1)
Cette équation indique que le niveau de variation du PIB
dépend de l'effet conjugué des variations des exportations
agricoles, des exportations non agricoles, de l'importation, de
l'investissement et du résidu décalé d'un an de ces
mêmes variables et du PIB de la relation de long terme.
La forme économétrique du modèle de court
terme est la suivante :
ÄLPIBt = b0 + b1
ÄLEXPAt + b2 ÄLEXPNAt +
b3 ÄLIMPt + b4 ÄLINVt +
b5 INFLt + b6
LPIBt-1 + b7 LEXPAt-1 +
b8 LEXPNAt-1 + b9 LIMPt-1 +
b10 INVt-1 + Ut
PIBt-1 est la force de rappel de l'équilibre et
indique la vitesse à laquelle tout déséquilibre entre les
niveaux désirés et effectifs du PIB est résorbé
dans l'année qui suit tout choc. Son coefficient doit être
significativement négatif.
3-1-3-2 Le modèle de la fonction de la
consommation des ménages par tête
Il permet de déterminer l'impact que les exportations
agricoles peuvent avoir sur la consommation des ménages par tête.
Il permet en outre, d'appréhender les effets des exportations non
agricoles, des dépenses publiques et du niveau général des
prix.
Pour éviter une régression fallacieuse, les tests
de spécification ont été effectués.
· Test de stationnarité et de
coïntégration
Pour déterminer le degré de stationnarité
(ordre d'intégration) des variables du modèle, nous avons
utilisé le test de Dickey-Fuller augmenté et le test de
cointégration de Engle et Granger.
Les résultats des tests de stationnarité
effectués en niveau sur les variables montrent qu'elles sont non
stationnaires (voir annexe).
Les résultats des tests de stationnarité en
niveau des variables du modèle sont résumés dans le
tableau N°3-4.
Tableau N°3-4 : Résultats
des tests de stationnarité en niveau
Variables
|
P
|
Trend
|
Constante
|
ADF Test Statistic
|
CV au seuil de 5%
|
Présence de racine unitaire
|
Observations
|
LCMT
|
2
|
Oui
|
Oui
|
-5,356415
|
-3,562882
|
Non
|
Non stationnaire
|
LDEP
|
1
|
Oui
|
Oui
|
-3,253874
|
-3,557759
|
Oui
|
Non stationnaire
|
INFL
|
1
|
Non
|
Non
|
-2,141921
|
-1,951687
|
Non
|
stationnaire
|
LEXPA
|
3
|
Non
|
Oui
|
-1,974312
|
-2,963972
|
Oui
|
Non stationnaire
|
LEXPNA
|
1
|
Non
|
Oui
|
-2,946091
|
-2,957110
|
Oui
|
Non stationnaire
|
Source : Résultats obtenus à partir du
logiciel EVIEWS5.0
Avec lx = log x
De la lecture du tableau ci-dessus, il ressort que toutes les
variables, sauf le niveau général des prix mesuré ici par
le taux d'inflation (INFL), sont non stationnaires. Toutefois, l'analyse des
tests ADF pratiqués cette fois-ci sur la différence
première des variables nous permet de conclure que les variables en
différences premières sont toutes stationnaires et
intégrées d'ordre 1 comme l'illustre le tableau N°3-5.
Tableau N°3-5 : Résultats
des tests de stationnarité en différence première.
Variables
|
P
|
Trend
|
Constante
|
ADF Test Statistic
|
CV au seuil de 5%
|
Présence de racine unitaire
|
Observations
|
Ordre d'intégration
|
LCMT
|
2
|
Non
|
Oui
|
-4,190832
|
-2,963972
|
Absence
|
Stationnaire
|
I(1)
|
LDEP
|
1
|
Non
|
Oui
|
-4,064164
|
-2,960411
|
Absence
|
Stationnaire
|
I(1)
|
LEXPA
|
3
|
Non
|
Non
|
-2,936531
|
-1,952910
|
Absence
|
Stationnaire
|
I(1)
|
LEXPNA
|
1
|
Non
|
Non
|
-5,742991
|
-1,952066
|
Absence
|
stationnaire
|
I(1)
|
Source : Résultats obtenus à partir du
logiciel EVIEWS 5.0
En effet, de la lecture du tableau, nous retenons que les
valeurs de la statistique de Dickey-Fuller pour chacune des variables sont
toutes inférieures à la valeur critique de Mackinnon au seuil de
5% en différence première. Cependant, le fait que les
séries soient intégrées d'ordre 1 fait présager
à un risque de coïntégration entre elles ; ce qui est
confirmé par le test de coïntégration effectué
à partir du résidu de l'équation du modèle de long
terme. Le modèle est estimé par les MCO et avec le logiciel
Eviews 5.0, puis est appliqué le test de racine unitaire sur son
résidu. Le tableau N°3-6 rend compte du résultat du
test de racine unitaire appliqué sur le résidu.
Tableau N°3-6 : Résultat du
test de stationnarité du résidu
Résidu de l'équation
|
P
|
Trend
|
Constante
|
ADF Test Statistic
|
CV au seuil de 5%
|
Présence de racine unitaire
|
Observations
|
Modèle de long terme
|
2
|
Non
|
Non
|
-3,977412
|
-1,952910
|
Absence
|
Stationnaire
|
Source : Résultats obtenus à partir du
logiciel EVIEWS 5.0
a) La relation de long terme
La fonction de la consommation des ménages par
tête de long terme se présente comme suit :
CMTt = h ( EXPAt,
EXPNAt, DEPt,)
- les hypothèses du modèle se présentent
comme suit :
v Dh / DEXPA ? 0
Les exportations agricoles peuvent contribuer à
l'amélioration des niveaux de vie des populations. Les exportations
agricoles rapportent au pays des devises nécessaires au financement des
infrastructures socio-économiques de base qui joue un rôle
important dans l'amélioration des conditions de vie des populations.
v Dh / DEXPNA ? 0
Les exportations non agricoles peuvent contribuer à
l'amélioration des niveaux de vie des populations. Les exportations non
agricoles rapportent au pays des devises nécessaires au financement des
infrastructures socio-économiques de base qui joue un rôle
important dans l'amélioration des conditions de vie des populations.
v Dh / DDEP ? 0
Dans un pays comme le Bénin, caractérisé
par la faiblesse des revenus, de l'épargne privée et le manque
d'infrastructures, les dépenses publiques peuvent contribuer à
améliorer les conditions de vie des populations.
- Forme économétrique du modèle
LCMTt = c0 + c1
LEXPAt + c2 LEXPNAt+ c3
LDEPt + Ut
Les signes des différents coefficients sont :
c1 ? 0, c2 ? 0 et c3 ? 0,
Ut = erreur aléatoire.
b) La relation de court terme
La fonction de la consommation des ménages par tête
de court terme se présente comme suit :
ÄLCMTt = d0 + d1
ÄLEXPAt + d2 ÄLEXPNAt +
d3 ÄLDEPt + d4 INFL + d5
LCMTt-1
+ d6 LEXPAt-1 +
d7 LEXPNAt-1 + d8 LDEPt-1 +
Ut
v Dh / DINFL ? 0
Le niveau des prix agit sur le pouvoir d'achat à la
baisse. Un niveau de prix plus élevé réduit donc le niveau
de vie des populations.
3-2- Résultats, ANALYSES ET
COMMENTAIRES
3-2-1- Résultats des régressions de la
fonction de croissance
Dans le but d'analyser l'impact des exportations agricoles sur
la croissance économique au Bénin, nous avons estimé ici,
à la fois le modèle de référence de long terme
ainsi que celui de court terme. Il sera présenté et
interprété dans un premier temps le modèle de long terme
retenu après les différents tests économétriques et
dans un second temps le modèle de court terme.
3-2-1-1- Le modèle de long terme
a) Résultat de l'estimation
Les résultats de l'estimation sont regroupés
dans le tableau N° 3-7. A partir de ce tableau nous pouvons
présenter les résultats comme suit :
LPIBt = -216, 83 + 0,0195 LEXPAt
+ 0,0139 LEXPNAt + 0,0513 LIMPt + 0,0719
LINVt
(-0,0093) (2,9888)* (1,1484)
(2,0679)* (3,2078)*
+ 1,0001 AR(1)
(63,069)*
* Significatif à 5%. Les t de student sont indiqués
entre parenthèses
Tableau N° 3-7 : Résultats de
l'estimation des coefficients du modèle de long terme de la croissance
Variables
|
Coefficients
|
t-Statistic
|
Prob
|
C
|
-216.8299
|
-0.009315
|
0.9926
|
LEXPA
|
0.019520
|
2.988829
|
0.0060
|
LEXPNA
|
0.013885
|
1.148399
|
0.2613
|
LIMP
|
0.051309
|
2.067975
|
0.0487
|
LINV
|
0.071914
|
3.207876
|
0.0035
|
AR(1)
|
1.000151
|
63.06922
|
0.0000
|
R Squared (R2)
|
0.986594
|
|
F statistic (F)
|
1521.650
|
Durbin- waston stat (DW)
|
2.123854
|
b) Evaluation de la qualité de l'estimation
Ø De l'analyse de ce tableau, il ressort que le
modèle de long terme a un très bon pouvoir explicatif de la
variation du PIB. En effet, 98% de la variabilité du PIB est
expliqué par les variations des variables prises en compte dans le
modèle (R2 = 0,98)
Ø La statistique t de Student qui est le test de
signification des coefficients de régression partielle permet, à
travers le calcul de la probabilité liée à chaque
statistique t de Student, de donner le niveau de signification des coefficients
correspondants. A la lumière des résultats inscrits dans le
tableau N°3-7 toutes les variables sont significatives à 5%,
à l'exception des exportations non agricoles et de la constance.
Ø Le test de significativité globale de la
régression, possible grâce à la statistique F de Fisher
permet de tester si les variables prises ensemble affectent linéairement
la variable dépendante. La probabilité (F-statistique)
égale à 0,00000 signifie que la régression est globalement
significative au seuil de 1%
Ø Le test de Durbin-Watson permet d'analyser
l'autocorrélation des erreurs. Le Durbin-Watson égal à
2,123 montre qu'il n'y a pas autocorrélation des erreurs.
3-2-1-2- Le modèle de court terme
a) Résultat de l'estimation
Les résultats de l'estimation sont regroupés
dans le tableau N° 3-8. A partir de ce tableau nous pouvons
présenter les résultats comme suit :
ÄLPIBt = 0.872
+ 0.026ÄLEXPAt-1 + 0.006ÄLEXPNAt-1 +
0.048ÄLIMPt-1 +
(4.84)* (3.85)* (0.57)
(2.50)*
0.143ÄLINVt - 0.003 INFLt -
0.085LPIBt-1 + 0.019LEXPAt-1 + 0.007LEXPNAt-1
+ 0.049LIMPt-1 +
(6.32)* (-4.81)* (-3.14)*
(3.32)* (0.66) (2.06)*
0.085LINVt-1 - 0.731AR(1)
(6.61)* (-4.60)*
* Significatif à 5%
LPIBt-1 est le résidu décalé d'un
an de la relation de long terme du PIB.
Les t de Student sont indiqués entre
parenthèses.
Tableau N° 3-8 : Résultats de
l'estimation des coefficients du modèle de court terme de la
croissance
Variables
|
Coefficients
|
t-Statistic
|
Prob
|
C
|
0.872334
|
4.836966
|
0.0001
|
DLEXPA (-1)
|
0.026062
|
3.854666
|
0.0011
|
DLEXPNA (-1)
|
0.006123
|
0.569406
|
0.5758
|
DLIMP (-1)
|
0.048214
|
2.496829
|
0.0219
|
DLINV
|
0.142809
|
6.322490
|
0.0000
|
INFL
|
-0.002769
|
-4.806984
|
0.0001
|
LPIB (-1)
|
-0.085259
|
-3.136000
|
0.0054
|
LEXPA (-1)
|
0.018755
|
3.322259
|
0.0036
|
LEXPNA (-1)
|
0.007226
|
0.662231
|
0.5158
|
LIMP (-1)
|
0.049485
|
2.059861
|
0.0534
|
LINV (-1)
|
0.085192
|
6.609676
|
0.0000
|
AR(1)
|
-0.731630
|
-4.596725
|
0.0002
|
R Squared (R2)
|
0.808560
|
|
F statistic (F)
|
7.295264
|
Durbin- waston stat (DW)
|
2.212169
|
b) Evaluation de la qualité de l'estimation
Ø R2 = 0,808 indique que 80,8% de la variation
de la croissance est expliquée par les variables prises en compte dans
le modèle. Ce qui signifie que le modèle a un bon pouvoir
explicatif de la variation du modèle de croissance de court terme.
Ø On peut aussi noter que toutes les variables sont
significatives au seuil de 5%, à l'exception des exportations non
agricoles, grâce au test de Student car à partir du tableau on
constate que toutes les probabilités sont inférieures à
0,05 (Prob ? 0,05)
Ø La régression est globalement significative car
la probabilité (F-statistique) est égale à 7.295264 avec
une probabilité de 0,000095 indique une bonne adéquation du
modèle.
Ø Le Durbin-Watson égal à 2,212 montre qu'il
n'y a pas autocorrélation des erreurs.
3-2-1-3- vérification des hypothèses et
interprétation économique des coefficients
Dans l'équation explicative de la croissance du PIB
à long terme, les variables sont toutes significatives à 5%, sauf
les exportations non agricoles, et ont toutes les signes attendus. Il en est de
même pour ce qui est de l'équation explicative de la croissance
à court terme. En conséquence, le PIB est influencé de
façon significative à court et à long terme par les
exportations agricoles, les importations, les investissements et
l'inflation.
Conformément à l'hypothèse formulée
sur la variable exportations agricoles, le signe de son coefficient est positif
et significatif à 5%. Les exportations agricoles de l'année en
cours expliquent donc la croissance du PIB à long terme mais à
court terme, elle est expliquée par les exportations agricoles de
l'année antérieure. Il faut toutefois noter que la contribution
des exportations agricoles à la croissance est assez faible. Ainsi,
lorsque les exportations agricoles croissent de 1% le niveau de la croissance
croît respectivement dans les modèles de long terme et de court
terme de 0,0195% et de 0,026%.
Cette faiblesse de la contribution des exportations agricoles
à la croissance peut être imputable à la monoculture
d'exportation et de la non diversification des produits agricoles exportables.
En effet, les exportations agricoles restent dominées par le coton et
ses dérivés. La détérioration des termes de
l'échange dont elles sont victimes ne sont pas de nature à
permettre aux exportations agricoles de jouer son rôle maximal dans
l'amélioration des performances économiques du Bénin.
S'agissant des exportations non agricoles, les coefficients ne
sont pas significatifs, toutefois elles pourraient contribuer de façon
positive à la constitution du PIB aussi bien dans le long et court
terme.
Quant aux importations, elles sont significatives à court
et long terme au seuil de 5%. Son élasticité est positive et
moins élevée à court terme qu'à long terme. Ainsi,
lorsque les importations croissent de 1%, le niveau de croissance du PIB
augmente respectivement dans le court terme et dans le long terme de 0,048% et
de 0,051%. Cette faible contribution des importations à la croissance
peut être imputable à la dominance de ces dernières par des
biens de consommation et des activités de réexportation vers les
pays voisins. Ces catégories d'importation ne renforcent donc pas
l'appareil de production en vue d'un accroissement ultérieur
conséquent de la production.
En ce qui concerne l'investissement, il est significatif et
contribue de façon positive à la croissance du PIB à court
et à long terme. Ainsi, une variation de 1% de l'investissement
entraîne une augmentation de 0,14% et de 0,072% respectivement à
court et à long terme. Cette faiblesse de l'investissement que cela soit
dans le court ou long terme nous amène à être prudent sur
la capacité à s'ajuster aux déséquilibres de long
terme. L'investissement apparaît ici comme une variable
prédéterminée qui ne peut être responsable des
variations dans la croissance du PIB au Bénin. Cet état de chose
peut s'expliquer par l'absence de structures capables de répartir ses
effets.
Du fait qu'il soit stationnaire en niveau, le taux d'inflation
n'intervient dans l'explication de la croissance qu'à court terme. Il
explique négativement et significativement la croissance du PIB. Ainsi,
une augmentation de 1% du taux d'inflation entraîne une diminution de
0,0028 % du PIB. Ce résultat est conforme à la théorie
économique.
Le PIB retardé qui représente la force de rappel
à l'équilibre de la croissance du PIB en cas de choc a un
coefficient significatif à 5%. Sa valeur est de -0,085. Ainsi, tout choc
sur la croissance est résorbé à près de 8,5% au
bout d'un an.
3-2-2- Résultats des régressions de la
fonction de consommation
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