1.7.5- Symptomatologie :
L'intoxication aiguë au paracétamol se manifeste
par peu de signes cliniques durant les premières 24 heures suivant
l'ingestion d'une forte dose de paracétamol. Selon REICHL et al
(2004), CHAIB (2007) et LACROIX et al (2007), il s'agit de :
légers maux d'origine digestive : perte d'appétit,
nausées, vomissements, douleurs dans la partie supérieure de
l'abdomen ;
pâleur ;
sensation de malaise général ;
paracétamolémie élevée pouvant
donner une estimation du risque d'hépatotoxicité encouru par
référence au nomogramme de RUMACK-MATTHEW (voir le
diagnostic).
Néanmoins, passé un délai de 24 heures
après pareille ingestion, il s'en suit une amélioration de la
clinique observée (nausées, vomissements,...etc.), mais aussi les
premiers indices de lésion hépatique sont détectés
dans un bilan hépatique à travers :
l'élévation des taux des transaminases
(aspartate amino-transférase, en abrégé : ASAT, et alanine
amino-transférase, en abrégé : ALAT) : une
élévation de 200 à 500 fois les valeurs normales, trahit
lyse des cellules hépatiques.
une diminution des facteurs de coagulation ;
une augmentation du taux de prothrombine TP ;
une augmentation de la bilirubinémie.
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Après 48 heures, une hépatite cytolytique se
déclare cliniquement sous forme, notamment, d'ictère, d'acidose
métabolique, d'hypoglycémie, d'hémorragies internes au
niveau du foie et d'encéphalopathie hépatique.
Au-delà du 5ème jour, et en dehors de
toute prise en charge efficace, l'intoxication évolue et se traduit en
des convulsions, des défaillances cardiovasculaires et des
dépressions respiratoires, un coma et une mort certaine.
1.7.6- Facteurs de risque :
Les facteurs de risque incriminés sont au nombre de
quatre (CARLI et al, 2004 ;
REICHL et al, 2004 ; OSMANN et al, 2007 ;
SERAIFI et al, 2007 ; LEVY, 2009) : la
déplétion des réserves en glutathion ;
la consommation d'inducteurs des mono-oxygénases à
CYP-450 ;
la prise d'inhibiteurs des glucoronyl transférases ;
la variabilité interindividuelle et interethnique.
1.7.6.1- Déplétion des réserves en
glutathion :
La déplétion des réserves en glutathion est
en général due au jeûne prolongé ou à la
dénutrition.
Elle a pour conséquence l'abaissement du seuil de
toxicité. En effet, l'augmentation du taux de liaison du NAPQI aux
protéines hépatiques est directement liée à un
appauvrissement en glutathion (Figure 10).
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Figure 10 : Graphe montrant la relation
inverse entre la teneur en glutathion dans le foie et le taux de liaison du
NAPQI avec les protéines de cet organe (REICHEL et al,
2004).
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