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Mesure de l'impact toxique du paracétamol à doses thérapeutiques chez 11 alcooliques adultes volontaires à travers le dosages des taux de quelques marqueurs hépatiques, et évaluation du danger encouru par deux présumés intoxiqués par ce médicament

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par Samira AISSAT
UMMTO - D.E.S en Biochimie 2010
  

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I/ Synthèse bibliographique :

1.1- Définition du paracétamol :

Le paracétamol, de formule brute << C8H9NO2 », est la dénomination commune internationale (DCI) de la substance active de plusieurs spécialités pharmaceutiques de la classe des antalgiques-antipyrétiques.

Son nom chimique systématique est << para-acétamido-phénol » (Figure 1). Il est néanmoins désigné par plusieurs autres noms tels que : << N-(4-hydroxyphényl)-acétamide », << N-acétyl-para-aminophénol (en abrégé NAPAP ou APAP), << acétylaminophénol », << phydroxyacétanilide », << 4'-hydroxy-acétanilide », << acétaminophène » ou encore << N-paraacétyl-aminophénol ».

Quant à son nom commun << paracétamol », il est dérivé de la contraction de son nom chimique systématique.

Figure 1 : Formule développée du paracétamol.

1.2- Origine :

Le paracétamol est d'origine synthétique. Il peut être obtenu par l'acylation (Figure 2) du para-amino-phénol en solution dans l'acide éthanoïque (acide acétique), par l'action de l'anhydride acétique à 100 °C (CLAYDEN et al, 2003 ; MESPLEDE et SALUZZO, 2004).

Cette réaction d'acylation dépend du rapport des concentrations des réactants : à concentrations équivalentes en anhydride acétique et paraaminophénol, le produit obtenu est exclusivement mono-acétylé, c'est-à-dire du paracétamol pur. Mais en présence d'un excès d'anhydride acétique, le produit obtenu est doublement acétylé et ne correspond pas au paracétamol. Dans ce dernier cas néanmoins, l'hydrolyse suffit pour la transformation du composé doublement acétylé en composé mono-acétylé, donc, en paracétamol.

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Figure 2 : Schéma de la réaction d'acylation du
paraaminophénol en paracétamol.

Le paracétamol peut être aussi obtenu suivant une autre voie comprenant d'abord une acylation de l'aniline (appelée aussi phénylamine) au moyen de l'anhydride acétique (ou anhydride éthanoïque) (Figure 3), suivie d'une hydroxylation de l'acétanilide obtenu sous l'action de l'acide ascorbique (LE MAREC, 2005).

 

CH3COOH

Aniline anhydride acétique acétanilide

Figure 3 : Schéma de la réaction d'acylation de l'aniline en
acétanilide.

1.3- Historique :

Le paracétamol est une molécule qui comme l'aspirine est plus que centenaire, mais qui malheureusement n'a à son actif qu'une cinquantaine d'années d'activité thérapeutique (LE MAREC, 2005).

Elle représente une découverte providentielle, née d'une erreur de livraison de produit qui c'était produite en 1886, à l'université de Strasbourg, où les deux assistants du professeur KUSSMAUL, ARNOLD CAHN et PAUL HEPP, qui réalisaient des essais thérapeutiques

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avec du naphtalène (Figure 4a) sur les parasitoses intestinales, reçurent de l'acétanilide (Figure 4b) à la place du naphtalène et ne s'aperçurent de cette erreur qu'après observation d'une baisse inhabituelle de température chez leurs patients (LE MAREC, 2005 ; QUENEAU, 2006).

(a) (b) (c)

Figure 4 : Formules développées du naphtalène (a), de l'acétanilide
(b) et de l'antipyrine (c) (LE MAREC, 2005).

Ainsi ces deux auteurs (ARNOLD CAHN et PAUL HEPP) découvrirent l'activité antipyrétique de l'acétanilide appelé aussi phényl-acétamide, qui est une amine aromatique de formule C8H9NO.

Ils s'empressèrent alors de publier leur découverte et d'ouvrir leur propre fabrique pour concurrencer l'analgésique mais aussi l'antipyrétique en vogue à l'époque : « l'antipyrine » (Figure 4c), appelé aussi « phénazone » ou encore « analgésine », le premier médicament au monde entièrement synthétisé (VIBES, 2001), et donnèrent au nouveau médicament le nom d'antifébrine.

Mais étant donné que l'acétanilide est un dérivé de l'aniline (matière première dans l'industrie des colorants extraite à partir de l'huile de goudron de houille, ou de l'indigo) (LE MAREC, 2005), les chercheurs s'intéressèrent alors aux autres dérivés de l'aniline notamment la phénacétine (Figure 5) pour laquelle on découvrît des vertus antalgique et antipyrétique (LE MAREC, 2005 ; QUENEAU, 2006).

C'est ainsi aussi, selon LE MAREC (2005), que MORSE a réussi, en 1888, à obtenir un autre dérivé portant les mêmes propriétés analgésiques et antipyrétiques que l'acétanilide : il s'agit du para-acétamido-phénol communément appelé « paracétamol ».

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Hélas ! en 1893, JOSEPH VON MERING, un médecin allemand, comparant les propriétés antalgiques et antipyrétiques du paracétamol et de la phénacétine ainsi que leurs toxicités respectives, conclu que le paracétamol est beaucoup plus toxique pour le rein des malades que la phénacétine et donna la préférence à cette dernière, qui va, aux cotés de l'aspirine, jeter de l'ombre sur le paracétamol un demi-siècle durant (QUENEAU, 2005).

(a) (b) (c)

Figure 5 : Formules développées de l'aniline (ou phénylamine) (a), de la
phénacétine (b) et du paracétamol (c) (LE MAREC, 2005).

Cela a duré jusqu'en 1948, année où l'on s'aperçût de l'importante néphrotoxicité de la phénacétine chez des consommateurs chroniques (QUENEAU, 2005).

Par la suite, selon LE MAREC (2005) et QUENEAU (2006), d'autres études toxicologiques furent concluantes, preuves à l'appui, vis-à-vis des propriétés antalgique et antipyrétique et montrèrent une bonne tolérance de l'organisme au paracétamol.

Ainsi le docteur VON MERING avait commis une erreur et celle-ci est aujourd'hui attribuée à une contamination du paracétamol étudié par ce médecin, par une espèce chimique douée d'une forte néphrotoxicité (LE MAREC, 2005 ; QUENEAU, 2006).

Enfin en 1955, la Food and Drugs Administration (FDA) permit la commercialisation, et pour la première fois, du paracétamol aux États-Unis. À partir de ce moment, l'utilisation du paracétamol connu un tel essor qu'il est considéré aujourd'hui comme le plus populaire et le plus utilisé des antalgiques et antipyrétiques (QUENEAU, 2006).

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