L'Union Economique et Monétaire de l'Afrique de
l'ouest (UEMOA) est généralement citée comme un exemple de
réussite en matière d'intégration dans la zone d'Afrique.
Elle a été créée en 1994 au mois d'août,
pratiquement au même moment que la CEMAC, mais aujourd'hui le processus
des intégrations y semblent plus avancées, notamment en
matière de libre circulation des biens et des personnes, du respect de
critère de convergence macroéconomique, du financement et de la
mise en oeuvre des projets communautaires, notamment à travers la bourse
régionale des valeurs mobilières (BRVM) et les interventions de
leur situation de financement du développement la BOAD (Banque Ouest
Africaine de Développement).
Il sera abordé dans cette section; la politique des
états de la CEMAC pour un avenir de l'économie et de la monnaie
au delà de la sous région (paragraphe 1), ensuite sera
abordé l'étude d'esprit communautaire comme moteur de
l'intégration et outil d'avenir (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : la politique des états de la CEMAC
pour un avenir de l'économie et la monnaie de la sous
région
L'intégration ne constitue pas un
phénomène naturel, mais résulte d'un processus soutenu par
des politiques et stratégies communautaires auxquelles souscrivent
toutes les parties prenantes par un engagement solide, scrupuleusement
respecté.
cet engagement solidaire se traduit par l'acceptation
volontaire de chaque état partenaire de sa souveraineté avec les
autres pays partenaires. Dans cette démarche,la conviction profonde est
que le bénéfice résultant de cette gestion partagée
est plus grande dans le cadre de l'intégration que dans le cadre d'une
approche solitaire au quotidien,des arbitrages sont toujours nécessaires
entre des décisions communautaires avec une portée à moyen
et long terme des contraintes nationales à court terme.
Dans cette vision à long terme,la solidarité ne
doit pas s'entendre comme un acte de charité ou d'assistance des plus
grands envers les plus petits ou des plus nantis envers les moins riches . Mais
plutôt comme une stratégie de partenariat gagnant, dans lequel
chaque État partenaire trouve un compte. Mais se mettre ensemble pour
bâtir un avenir commun suppose de la confiance, que ce soit entre les
différents États partenaires ou vis-à-vis des institutions
communautaires mises en place. Cette confiance ciment de l'intégration
et de l'Union devrait aussi s'instaurer de façon définitive entre
les principaux responsables chargés de la conduite des activités
des structures mises en place par les chefs d'Etat et de
gouvernement pour réaliser les objectifs
d'intégration sous régionale.
Le communiqué final de la 18eme session ordinaire du
conseil des Ministres indique un nombre des perspectives d'avenir de la
Communauté.
En abordant les points relatifs au rapport d'activité
de 2008 et au programme d'action, le conseil après avoir instruit la
commission à prendre en compte les questions de sensibilisation de la
population aux questions d'intégration dans les actions de l'avenir.
Compte tenu des conséquences prévisibles de la
crise financière internationale actuelle, le conseil a demandé
à la commission de prioriser son plan d'action et d'observer une
exécution prudente des différents budgets. A cet effet, un mandat
a été donné à la commission de la CEMAC de
réaménager ces budgets, notamment la mise en oeuvre des projets
qui n'ont pas connu un début d'exécution.
La nécessité d'une recommandation pour la mise
en oeuvre, dès la fin mars 2009, de chacun de cinq (5) points de
croissance identifiés à savoir, l'Agriculture et
l'Agro-industrie, l'économie forestière, l'élevage, la
pêche et les mines etc.
Dans le même cadre de la recommandation suivante, le
conseil des ministres a formulé:
- La mise en oeuvre par tous les Etats, des actions en vue de
renforcer leurs stratégies budgétaires pour adapter leurs
dépenses aux recettes actuelles et futures, l'amélioration des
performances des règles financières;
- La diversification et la dynamisation des secteurs
d'activité non pétrolier pour
réduire la vulnérabilité des
économies de la sous région aux chocs extérieurs;
- Le renforcement de l'intégration régionale
à travers notamment l'application de
la libre circulation des biens, des services, des capitaux et
surtout des personnes.
La mise en oeuvre des politiques ambitieuses de
développement des infrastructures de base et une coopération
renforcée en matière de sécurité et de politique
étrangère.
- Le développement d'un système financier
sous-régional efficace capable de lever
des fonds nécessaire au financement des programmes
d'investissement;
- le renforcement du contrôle et de la
réglementation bancaire dans la sous
région.
Il est aussi question de modifier les disposition de la
décision relative aux réglementations et quote-part des Etats
parties au programme de sécurité aérienne et de maintien
de navigabilité des Aéronefs (COSCAP) en vue d'une meilleure
appropriation du projet par les Etats membres.
Assurer la mise en oeuvre du premier volet de la
stratégie CEMAC 2010 sur les technologies de l'information et de la
communication, le conseil a pris des diverses mesures réglementaires
notamment les politiques de régulation des communications
électroniques au sein des Etats membres de la CEMAC, les régimes
juridiques des activités de communication électronique dans les
Etats membres de la CEMAC.
Paragraphe 2: L'esprit communautaire comme moteur de
l'intégration et outil d'avenir.
L'esprit communautaire est la conscience et la volonté
des membres d'un groupe de partager entre eux des valeurs et des
intérêts communs, qu'ils cherchent à réaliser
ensemble, de manière solidaire. La manifestation ultime de l'esprit
communautaire. Cet esprit dépend de plusieurs facteurs et peut varier en
fonction du groupe (étatique, communautaire, ...). L'identité
régionale ou communautaire n'inclut pas l'identité nationale;
contraire, elle rassemble au niveau communautaire les buts et les valeurs qui
sont communs aux différents membres.
Le principal blocage est donc souvent un blocage mental.
Cette mentalité de fermeture doit progressivement laisser place à
une mentalité d'ouverture et de solidarité pour que les freins
à l'intégration soient levés. Bâtir cet esprit
communautaire prend du temps, et savoir souvent plus accessible à une
jeunesse désireuse d'ouverture qu'à ceux dont les
perceptions(notamment vis à vis des visions ) ont déjà
été façonnées. Ces jeunes de la CEMAC seront
également les premiers bénéficiaires de cette
intégration et sa matérialisation ne fait que les
pénaliser et compromettre les opportunités que peut leur offrir
un monde de plus en plus intégré.
Le renforcement du processus d'intégration
dépendra également de l'évolution politique,
économique et sociale dans les États membres. Un esprit
communautaire durable se fonde sur l'existence d'un environnement propice dans
les sociétés qui font partie. Toute une série de
conditions sont nécessaires au niveau national pour assurer le cadrage
d'un projet d'intégration : l'espace des principes démocratiques,
la bonne gouvernance des politiques nationales qui reconnaissent l'importance
de la dimension sous-régionale, un secteur privé pouvant assurer
son rôle moteur de la croissance économique.
Ainsi les axes suivants permettraient de favoriser le
développement de l'esprit communautaire :
- faire connaître la CEMAC (diffusion du rapport
d'activité, des textes, de brochure, organisation de débats, de
conférence, émission télévisée, cours de
droit communautaire...);
- s'assurer que le but et les valeurs de la CEMAC et la
manière de mettre ceux-ci en oeuvre sont partagés par les
individus membres de la Communauté (élections
démocratiques, consultations populaire, implication des acteurs de la
société civile etc.);
- assurer un dialogue permanent afin de travailler de
manière solidaire (chaque
Etat membre paie sa participation du budget communautaire,
chaque individu membre est prêt à faire des concessions car il
privilégie l'intérêt de la Communauté plutôt
que son intérêt purement étatique).
Les Etats de la CEMAC doivent faire face aux défis
suivants :
- la libéralisation du commerce mondial, le monde
devient progressivement un vaste marché ouvert, le cycle des
négociations commerciales au GATT et aujourd'hui l'OMC se traduisent par
un démentèlement progressif des droits de douane et de protection
dans tous les secteurs;
- l'avènement des grands pôles régionaux :
une concurrence de plus en plus mondialisée laisse peu de chance aux
entreprises tributaires des marchés étroits;
- le développement des nouvelles technologies et la
transformation des facteurs de production des Nations, les économies les
plus riches ne sont plus celles qui possèdent le plus de matières
premières. Ce sont, de plus en plus celles qui possèdent le
capital humain et la technologie pour exploiter et transformer ces
matières premières.
Quelques soient les moyens qui leur sont alloués, la
qualité de ces institutions est liée a la capacité de
leurs dirigeants à mobiliser leurs troupes derrière des objectifs
précis et ambitieux. Par ailleurs une vision et des capacités
d'influence au plus haut niveau sont nécessaires. La CEMAC constitue un
large espace multinational et un fonctionnaire statutaire de sa
présidence de la commission, pilotant un domaine important de
l'intégration sociale ou économique, doit, pour réussir sa
mission produire des résultats visibles et influencer une multitude
d'acteurs et des organisations. Ainsi, certains critères sont de plus en
plus exigés dans la détermination des profils requis pour ces
postes i). Avoir tout au moins fait ses preuves au niveau national, ii) avoir
une expérience régionale ou internationale, iii) avoir une bonne
expérience de la gestion transactionnelle, vi), avoir des qualifications
techniques avérées dans son domaine d'intervention.