Au regard du programme multidimensionnel qui s'est
développé en RCA pour la réconciliation nationale, la
lutte contre la pauvreté, le règlement des questions
humanitaires, la restructuration du secteur de sécurité, la
sécurisation du pays et la promotion des institutions
républicaines dans un Etat de droit, une présence de la Force
Multinationale de la CEEAC à Bangui est fortement conseillée pour
prendre le pas sur le transfert d'autorité.
Le problème de sécurité
transfrontalière posé par les ZARAGUNAS
(coupeurs de routes) qui trouvent une zone de refuge en RCA
devrait être analysée par l'ensemble des Etats membres afin de
trouver une stratégie commune applicable partout pour soulager les Etats
de la sous région.
Des conseils réçus de tous les interlocuteurs
de la mission d'expertise, de théâtre, il ressort une orientation
commune, celle d'une stratégie souple de transfert l'autorité qui
aurait deux éléments essentiels, sectoriels à savoir:
- la souplesse du transfert d'autorité à
l'entrée de la CEEAC ;
- la planification de la sortie des crises (fin de mission
après l'apparition des
facteurs positifs de restructuration du secteur de
sécurité à l'horizon 2012-2013).
Pour la réalisation du transfert d'autorité, le
comité d'ambassadeurs propose la présupposition et les conditions
de faisabilité ci-après:
- la présupposition : accord de cessé le feu
signé par tous les belligérants à la crise, constance de
la conférence de chefs d'Etat et des gouvernements de la CEEAC dans le
soutien, diplomatique, logistique et financier de la mission ; mise en oeuvre
de la stratégie de lutte contre l'insécurité
transfrontalière.
- Condition de faisabilité : stratégie
d'entrée, préservation du trépied de la mission de la
FOMUC (le comité d'ambassadeurs suggère que le président
de la République Gabonaise, président du comité ad hoc,
reste la pièce maîtresse du trépieds en assumant les
fonctions des chefs d'Etat, responsables de la mission de paix de CEEAC) ;
rendre multidimensionnelle la mission de la paix de la CEEAC; entretenir et
développer les actions de paix actuellement entreprises en RCA ; revoir
l'actuel mandat pour une légère modification concernant les
aspects suivants : mission de police, mission humanitaire pour la
réalisation des actions civilo-militaires, mission de participation
à la restructuration du secteur de sécurité pour garantir
le transfert de l'autorité, faire adhérer les populations
à la mission de paix de la CEEAC et informer régulièrement
les belligérants, les populations et la société civile des
actions menées ou pouvant être menées, une opération
de communication est désormais nécessaire. Pour sa
faisabilité il faut:
- confier cette mission au représentant spécial
de la conférence de chefs d'Etat et des gouvernements du COPAX ;
- la réduction de la communication de la mission de paix
en RCA.
Pour la question de financement de la mission de paix en RCA,
que conduit la
CEEAC, après le résultat très probant de la
CEMAC, il est souhaitable de :
- conserver la structuration mise en place par l'Union
Européenne et la France : la cellule administrative et financière
(CAF) entreprendre les discussions avec l'Union Européenne pour que le
dixième FED (Fond Européen pour le Développement)
reconduise le financement de la paix en RCA et entrevoie l'augmentation de ce
financement particulièrement pour l'année 2010, année
électorale qui demandera l'augmentation des effectifs et occasionnera
une haute tension opérationnelle ;
- conserver la contribution française à partir de
l'appui logistique des forces françaises au Gabon et d'opération
à Boali;
- responsabiliser l'autorité politico-religieuse de la
mission de paix en République Centrafricaine assurer à la fois la
contribution des Etats membres de la CEMAC à travers la commission de
cette communauté et des autres Etats non membres de la CEMAC à
travers la sécurité de celle-ci.
· Réaliser une conférence des
donateurs pour recevoir une aide substantielle de la communauté
internationale au regard de l'introduction d'une composante police et de la
réalisation des actions civilo-militaires et humanitaires au profit des
populations.
Au regard de l'élargissement de la base, peut
contribuer à la constitution de la force et de fait du principe de
génération de force, il est proposé d'organiser une
confiance de génération de force au niveau de la commission de
défense et de sécurité du COPAX en réunion
spécialement dédiée à cette question pour permettre
d'obtenir et de préciser la contribution de chacun des Etats.
Pour tenir compte du principe du cadre d'action adoptée
par le Conseil Exécutif
de l'Union Africaine en juin 2006 à Bangui sur
l'Exécution des programmes de reconstruction et de développement
post-conflit, il est souhaitable qu'une stratégie de partie soit
élaborée en mettant en place un comité de reconstruction
post-conflit avec comme lignes directrice de travail :
· La stabilisation de la consolidation de l'Etat de droit
;
· Le retour estimé à un pourcentage
acceptable de la population déplacée dans leurs villages ;
· La réalisation du programme DDR.
Paragraphe 2 : Les issus pour la mise en place d'une
force communautaire efficace et dynamique
En s'appuyant sur une méthodologie de la paix et
d'expertise sociale est nécessaire de mettre en place un processus
d'observation transfrontalière dans les zones des conflits, avec un
accent particulier porté sur la paix et la sécurité. Une
série d'enquêtes devra être effectuée dans diverses
zones transfrontalières sur une période d'essai en matière
de paix. Des correspondants locaux seront chargés de recueillir des
informations sur les échanges transfrontaliers et sur la conjoncture
générale à travers des rencontres sur le terrain dans des
zones des conflits
La mission de la paix dans la sous région a en revanche
estimé que cette première étape vers la réalisation
du modèle du maintien de la paix devrai commencer en RCA. Cette mission
doit être le processus de la sous région pour mettre en place des
méthodes permettant la réalisation du maintien de la paix : -
rétablir la disponibilité des équipements, dans le
prolongement du premier relèvement des crédits d'entretien
programmé des matériels efficaces ;
- poursuivre la modernisation de forces, avec un accent tout
particulier sur l'effort de recherche et de développement, domaine dans
lequel un écart s'est malheureusement creusé avec les partenaires
internationaux ;
- consolider la professionnalisation, par des mesures visant
à garantir l'attractivité des carrières militaires et
à fidéliser les personnels.
Le fonds de consolidation de la professionnalisation a
été créé et est doté, dès la
première année de la nouvelle force (MICOPAX), consacré
aux recrutements, financer des mesures d'aide au logement des personnels.
Des crédits supplémentaires seront affectés
à l'instruction et à l'entraînement des forces, les
crédits dévolus à l'activité des forces.
Les crédits consacrés à l'environnement
professionnel immédiat, comme au cadre de vie et de travail des
militaires, font l'objet d'un effort significatif. Il s'agit en particulier des
dépenses d'équipement individuel, d'infrastructures ou de
munitions.
Les ajustements d'effectifs permettront d'améliorer les
capacités des armées à participer aux missions de
sécurité et le maintien de la paix. La création de postes
au profit de la gendarmerie permettra de se conformer et des autres personnels
nouveaux, disposent d'orientation et de programmation relative à la
sécurité et le maintien de la paix.
Il faut remédier à un sous-effectif chronique du
service de santé des militaires infirmiers et techniciens. Des
hôpitaux des armées seront créés, des
médecins supplémentaires recrutés.
Un plan de reconnaissance professionnelle des personnels
civils, centré sur un renforcement de l'attractivité de la
MICOPAX, sera également mis en oeuvre grâce à un appui des
partenaires internationaux. Cet effort est à lui seul supérieur
au total des mesures prises en faveur du personnel civil dans les budgets la
force.
De surcroît, des mesures d'action sociale en faveur des
conditions de vie du personnel civil et militaire seront engagées et
financées.
En estimant que l'effort considérable effectué
depuis 2002 au profit du Centrafrique comportait en retour, une exigence accrue
de bonne gestion, la
nouvelle mission de la paix en RCA poursuivra la modernisation
de son mode de gestion. Ainsi le contrôle de gestion et
l'amélioration des circuits administratifs seront accentués.
Les forces multinationales sont des soldats des Etats membres
de la communauté, autorisés à porter les armes pour
défendre la partie de l'espace en conflit, des droits du citoyen et des
droits des peuples, face à une menace extérieure ou des conflits
internes. À ce titre, la force est au coeur de la défense de la
démocratie dont elle tire statut et légitimité. Par
conséquent, la démocratisation de l'armée découle
du même processus de démocratisation de l'État et de la
société.
Pour l'avoir ignoré, le Rwanda, le Burundi, la RDC, le
Congo Brazzaville se sont retrouvés dans le gouffre. D'où les
conférences nationales et autres forums démocratiques
organisés parce que les Etats s'étant dérobés de
leurs responsabilités. Aujourd'hui, les milices victorieuses au service
d'un homme ou d'un clan, tiennent lieu de l'armée nationale et paradent
partout semant la mort et la désolation. La République
Centrafricaine a été sauvée de la tragédie par
l'intervention étrangère. L'illusion de construire la
démocratie sans démocratisation de l'armée s'étant
dissipée, il est temps de réfléchir sur le profil du
soldat, du policier, du gendarme du XXI e siècle ; sur les missions de
défense, maintien de l'ordre et de la paix eu égard à la
menace polymorphe ; sur le gabarit de la force républicaine à
créer de toutes pièces dans ces pays de l'Afrique centrale et des
Grands Lacs. Ce qui exige de :
![](Lintegration-et-le-dynamisme-de-la-paix-dans-la-zone-de-la-CEMAC1.png)
Définir le statut, la composition, le commandement, la
localisation de la force publique ;
![](Lintegration-et-le-dynamisme-de-la-paix-dans-la-zone-de-la-CEMAC2.png)
d'élaborer une stratégie de défense, de
maintien de l'ordre et de maintien de la paix ;
![](Lintegration-et-le-dynamisme-de-la-paix-dans-la-zone-de-la-CEMAC3.png)
rehausser le niveau de recrutement (bac pour la force publique)
à compétence égale, respecter l'équilibre national
et régional ;
![](Lintegration-et-le-dynamisme-de-la-paix-dans-la-zone-de-la-CEMAC4.png)
déterminer le contenu de la formation (notamment
l'enseignement du droit constitutionnel et du droit humanitaire), de
l'équipement en fonction des missions à accomplir ;
- régler les problèmes d'intendance (logement,
transport, pouvoir d'achat des soldes de gestion des carrières) de
santé, de retraite ;
![](Lintegration-et-le-dynamisme-de-la-paix-dans-la-zone-de-la-CEMAC5.png)
évaluer les coûts, dire qui paie et combien
paie-t-il, car la défense de la liberté à un coût
généralement ignorer par les champions de la
démocratie.
Section 2 : Perspectives d'avenir pour le maintien de
paix par une politique nationale
Pour un retour durable et une stabilité d'un Etat et
qui permettra le développement dans la sous région il faut que
l'Etat doit structurer et moderniser sa politique interne. L'Etat doit mettre
en place une armée nationale intégrée et respectée
l'ensemble de droits fondamentaux et le respect des accords qu'il signe avec
les partis politiques, militaires et civils ...