1.3.2. La tenure foncière
La tenure foncière est caractérisée par
un droit traditionnel et ancestral. La terre est avant tout, un objet
sacré, facteur de cohésion social (lien entre les membres d'un
groupe), et facteur essentiel de production dans ses formes
d'économie.
L'accès aux terres est fonction des liens de
parenté avec les premiers occupants. L'appartenance à un terroir
donne à l'individu et à sa descendance le droit prioritaire
d'accès à la terre. Théoriquement, les femmes
n'héritent pas et les jeunes gens non mariés travaillent sur les
terres de leurs parents.
Le moyen d'appropriation de nouvelle terre est la pratique du
Tavy. La perpétuation de droits coutumiers transforme cette pratique en
un outil pour l'appropriation et la sécurisation de nouvelles terres.
D'ailleurs, la population reconnaît le droit du
cultivateur comme étant propriétaire du terrain qu'il a
défriché. En effet, la terre appartient à celui qui
l'aménage. Or, ce droit est de nature précaire pour la simple
raison que les cultures plantées sont saisonnières ou annuelles.
L'exploitation ou la mise en valeur du terrain dure seulement le temps de deux
ou de trois campagnes culturales.
Avec la pratique du tavy, les paysans pratique ce qu'on
appelle « Nomadisme culturale ». Ils se déplacent chaque
année pour rechercher de nouveau terrain de culture, le terrain de
culture pour le tavy ne pouvant produire que quelques années. Le tavy
s'insère dans un système de rotation nécessaire pour
éviter un trop rapide épuisement du sol. Une même parcelle
provenant d'une forêt primaire est généralement
plantée deux ou trois années de suite. Après quoi, le
champ reste en jachère. L'équilibre de ce système suppose
que l'espace soit suffisamment vaste pour que les paysans n'en cultivent qu'une
faible partie chaque année, laissant le reste en jachère. Or, la
majorité des terrains ont déjà leur propriétaire.
Ainsi, la population est amenée à diminuer le temps de
jachère, et c'est ce qui entraîne la baisse des rendements.
On constate que c'est cette pratique inadaptée,
combinée avec l'augmentation de la population qui est la principale
cause des problèmes fonciers dans la région. Des conflits
existent déjà entre la population et les grands
propriétaires terriens : Les établissement Izouard et
Arsène Louys, et l'ANGAP/PNAM.
La sécurisation foncière est donc un facteur
crucial pour sédentariser les populations et leur permettre d'investir
dans une gestion durable de leurs ressources naturelles et de renforcer leurs
capacités de production.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
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