1.2.1.4. Faible intégration des femmes dans le
développement
Socialement, les femmes dans la région de Sahanody
sont mal considérées au niveau de la tradition existante qui
donne toutes les responsabilités et prise de décision aux hommes.
Leur vieillissement est plus rapide faute de planification familiale. Or, Le
rôle des femmes dans le développement est fondamental.
Ceci est particulièrement vrai pour la gestion des
ressources naturelles. En effet :
> d'abord, parce que les femmes constituent plus de la
moitié de la population active
> les femmes sont plus proches que les hommes par rapport aux
besoins de base (alimentation, vêtements, habitat),
> les femmes, travaillant en moyenne deux fois plus de
temps dans l'année que les hommes et représentent donc souvent le
facteur limitant pour une augmentation de production ou un meilleur service
à la famille: une femme passant plusieurs heures par jour à aller
chercher de l'eau, du bois de feu ou du fourrage, n'a plus la
disponibilité du travail des champs, ce qui décroît
d'autant la nourriture disponible pour la famille,
> enfin, les femmes, par leur sensibilité à la
responsabilité vis à vis des générations futures,
peuvent mener des luttes écologiques importantes.
1.2.1.5. Insuffisance des infrastructures
L'insuffisance d'infrastructure routière ne motive pas
les paysans à augmenter leurs productions. Déjà, ils ne
peuvent pas écouler tout ce qu'ils ont produit (cas de la banane). Seule
une faible quantité est écoulée faute de moyen de
transport. Les produits non vendus et non consommés pourrissent sur
place.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Il existe bien une route carrossable dans la limite Est de la
zone, mais seules les véhicules des sociétés
d'exploitation de graphite IZOUARD et ARSENE Louis, les clients de
l'hôtel Vakona Forest Lodge et les visiteurs de l'ANGAP peuvent y
circuler. Les simples usagers sont obligés de marcher 2 heures à
pied jusqu'au marché d'Andasibe.
L'accessibilité de la population locale à cette
route privée pourrait cependant constituer une potentialité
énorme pour leur développement.
1.2.2. Risques écologiques
1.2.2.1. Une forte dégradation des ressources
forestières
La zone périphérique du PNAM, y compris la
forêt déclassée de Sahanody, a une superficie totale de
43.115 hectares.
· En 1957, 54,5% de cette superficie étaient
recouvertes de forêts ombrophiles.
· En 1991, la couverture a diminué jusqu'à
40,5%
· En 1994, il ne reste que 40% de la totalité de la
forêt. (ANGAP/PNAM)
Sous l'effet conjugué de facteurs
socio-économiques, des modes de mise en valeur agricole rudimentaires et
des méthodes d'exploitations forestières anarchiques et abusives,
ces ressources ne cessent de décroître et le
phénomène tend aujourd'hui à s'accélérer. La
destruction des forêts progresse dans un sens dramatique !
> La pression due au facteur démographique a
entraîné une décalage entre, d'une part les besoins
économiques et sociaux, et d'autre part les ressources
forestières susceptibles d'y faire face.
> Les pratiques agricoles extensives comme la culture
itinérante sur brûlis n'est plus adaptées à
l'état du milieu. La superficie des forêts naturelles étant
faible, leur reconstitution n'est plus garantie.
> Les méthodes d'exploitation forestière
n'intègrent pas la notion du long terme. Elles se font de manière
abusive et anarchique. L'écrémage des espèces les plus
demandées, l'absence d'opérations sylvicoles destinées
à récompenser les prélèvements sont d'autant de
facteurs qui contribuent à la dégradation des ressources
forestières.
Faute de moyens, il a été difficile pour les
autorités concernées de contrôler cette action de
déforestation. En effet, aux termes d'un mémoire
présenté au Comité sénatorial permanent des
affaires étrangères par le professeur Bonnie Campbell de la
Faculté de Science politique et de droit Université du
Québec à Montréal (septembre 2005), il est indiqué
qu'à Madagascar, malgré l'adoption d'une loi pour assurer la
protection de l'environnement, le gouvernement de ce pays n'est pas en mesure
de veiller à son application. Selon la Banque Mondiale : «
Après plusieurs années de réductions budgétaires,
les institutions gouvernementales ne disposent pas des ressources humaines et
financières nécessaires à l'application de la loi, en
particulier dans un contexte de décentralisation ». Dans ces
conditions, même si Madagascar a adopté une loi dans le domaine de
la protection de l'environnement, par exemple, l'application de la loi est loin
d'être assurée.
Or, la dégradation des ressources forestières
compromet le développement le l'agriculture. A part son impact sur le
changement climatique, l'effet le plus visible est la diminution de la
fertilité du sol. Du fait de l'importance du lessivage par effet
d'érosion, les sols se désaturent rapidement et présentent
des problèmes de fertilité.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
1.2.2.2. Les risques d'érosion
1.2.2.2.1. Les risques actuels Carte 6
: Carte de risque d'érosion
La carte d'érosion montre que :
3195 ha, soit 70% de la surface totale de la forêt
déclassée de Sahanody, ne présente qu'un faible risque
à l'érosion. Cela est dû à la présence d'une
couverture abondante du sol qui dans la majorité, est constitué
de forêt primaire et secondaire, et situé sur des pentes faibles
à moyenne.
Or, une fois que ces couvertures disparaissent, le risque
d'érosion va augmenter, surtout pour les sols situés sur les
pentes moyennes qui vont passer du stade de risque d'érosion
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
faible à risque d'érosion élevé. La
nature de la roche mère étant très sensibles à
l'érosion et l'agressivité de la pluie très forte.
Aussi, la faiblesse du risque d'érosion ne veut
forcément dire que ces zones sont tous aptes à l'agriculture et
que leur exploitation est sans risque pour le milieu. Il faut d'abord se
référer sur la morphologie du relief, c'est-à-dire le
facteur pente, les autres facteurs étant en général
favorables à l'agriculture : fertilité du sol, climat, etc.
Sinon, leur utilisation pour l'agriculture doit s'accompagner de mesures de
DRS.
Les surfaces à risque d'érosion moyen
constituent près de 961 ha, soit 25% de l'ensemble de la zone
d'étude. Ces surfaces, situées sur des pentes moyennes,
supportent des couvertures permanentes. Ces couvertures protègent le sol
contre l'agressivité des pluies et le permet de se stabiliser
malgré l'inclinaison de la pente.
Enfin, les surfaces exposées à un risque
d'érosion élevé sont d'environ 229ha (5%). Elles se
situent en générale sur les pentes très fortes.
Cependant, quelques parties situées sur des pentes
moyennes présentent aussi des risques d'érosion
élevés du fait de l'absence des couvertures du sol, ou du fait de
la faiblesse de la couverture par l'agriculture.
Les sols y sont plus exposés à l'action
dévastatrice de la pluie. La mise ou remise en valeur avec l'agriculture
de ces zones à risques élevés d'érosion, mais
située sur des pentes moyennes doit être
précédée d'une importante fumure de fond pour restituer
les pertes de fertilité pendant toutes les périodes où le
sol a été lessivé.
Ce qui représente un énorme investissement,
alors que l'inclinaison de la pente ne permettra d'obtenir des rendements assez
élevés pour récupérer les coûts de
production. Or, vu l'augmentation de la population et la diminution des
terrains disponibles, ces terres seront, tôt ou tard, utilisées.
Comme précédemment, la mise en place de mesures de DRS sera
décisif.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Carte 7 : Carte de l'influence de la
couverture végétale vis-à-vis de l'érosion
1.2.2.2.2. Projection
Pour le moment, la zone d'étude présente un
faible risque par rapport à l'érosion. Cependant, parce que la
nature du sol, la pluviométrie élevée, l'accroissement de
la population et l'accroissement de leurs besoins favorisent tous
l'érosion, le maintien de cet état actuel dépendra
essentiellement de l'évolution de la couverture du sol et du mode
d'exploitation du sol.
Une fois les arbres disparus, toutes les zones situées
sur les pentes moyenne et fortes auront leurs sols détruits, même
s'ils seront occupés par l'agriculture.
En effet, les conséquences qui s'ensuivent seront
nombreuses, tant du point de vue agronomique que du point de vue
écologique.
- Du point de vue agronomique, la disparition de la
forêt et l'érosion qui s'ensuit va provoquer la perte des
substances nutritives stockées dans la couverture forestière
(humus) et les substances minérales dans le sol. Ce qui va à son
tour appauvrir le sol et diminuer les rendements agricoles. (Brand et Pfund,
2000).
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Sous culture, l'érosion hydrique occasionne annuellement
la perte de : > 98.3 Kg/ha d'azote
> 28,5 Kg/ha de phosphore
> 20 Kg/ha de potassium (ROOSE 1991)
Si on suppose que toutes ces zones situées sur des
pentes moyennes et fortes qui représentent près de 1190 ha seront
soumises à ces pertes de fertilité, on aurait une perte de 116
tonnes/an d'azote, 34 tonnes/an de phosphore, et 24 tonnes/an de potassium. Ce
qui présente à peu près un apport de 100 tonnes/an
d'engrais chimique NPK 11 22 16 soit environ 120 millions Ariary. Ainsi, ces
sols seront forcément détruits, les rendements obtenus
diminueront chaque année, parce que le remplacement de ces
éléments perdus est loin d'être à la portée
de la population.
- Du point de vue écologique, la perte en terre due
à l'érosion peut atteindre environ 32 tonnes/ha/an suivant les
conditions du milieu (ROOSE 1991). Les conséquences de cette perte en
terre sont nombreuses, autant pour les zones situées en amont que pour
les zones situées en aval. Pour ces dernières, les plus
importants sont l'ensablement des plaines et des bas-fond et le
dérangement du régime hydrique.
Ce qui montre que ce ne seront pas seulement les terres sur
les pentes qui seront détruites, mais l'ensemble du territoire en
général. Une étude de l'ONE/PAGE sur la commune
d'Ambohitrarivo à Ambatondrazaka note que sur Tanety, les zones
très érodées produisent seulement 1 à 2 tonnes de
riz par hectare contre 2 à 4 tonnes pour les zones non touchées.
Les terrains en aval ensablés enregistrent aussi une perte de
productivité de 5%
En bref, toutes ces contraintes qu'elles soient d'ordre
social, économique ou environnemental engendrent la pauvreté des
gens par la diminution respective des revenus financiers.
Tableau 8 : Récapitulatif
des risques et les orientations possibles
Risques Orientations
· Système de culture extensif >Intensification
des techniques améliorées.
· Difficultés d'adaptation à des nouvelles
méthodes
· Inconscience vis à vis de l'importance de la
biodiversité
· Exploitation inconsidérée des ressources
naturelles
· Manque d'infrastructures sociales, culturelles et
économiques
|
>Adoption progressive de nouvelles méthodes.
>Education environnementale surtout pour les jeunes
>Protection des ressources suivant les lois en vigueur.
>Créations d'infrastructures.
|
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
· Faible intégration de la femme >Promouvoir
les rôles que les femmes
dans le développement jouent et peuvent jouer dans le
développement
É Accroissement de la population >Renforcer
l'utilisation du planning
familial
Les résultats du bilan diagnostic du milieu montrent
que la région a des potentialités exploitables et des contraintes
qui sont en général surmontables pour le développement de
la population. Il suffit de les impulser à partir de quelques
aménagements et des techniques d'exploitation adéquates.
2. Zonage de la zone d'étude
Les prochaines lignes présentent le résultat
final des différents traitements et analyses cartographiques
effectués tout au long de l'étude. Ce résultat est
présenté dans la carte de zonage qui subdivise la zone
d'étude en 8 sous zones. La carte de zonage permet une vue d'ensemble de
la situation et des chantiers à entreprendre pour les
recommandations.
Rappelons que les critères utilisés pour
différencier spatialement la zone d'étude ont été
:
> La toposéquence
> L'état actuel de l'occupation du sol.
Chaque sous zone présente ainsi des
caractéristiques particulières. Certaines sous zones ont quand
même certains points communs qui permettent de les classifier suivant
qu'elles sont aptes ou non à l'agriculture. Les actions à mettre
en oeuvre dans chaque sous zone ont suivi les principes suivantes :
> Les zones de production sont les zones qui sont susceptibles
de produire de la nourriture sans risque d'endommager l'environnement.
> Les zones de protection sont les zones qui ont
conservé le maximum de potentialités en matière
d'environnement et les zones qui présentent des risques accrus face
à l'érosion.
Ainsi, les zones aptes à l'agriculture sont les ZONE 1,
ZONE 3, ZONE 4, ZONE 6, ZONE 7, ZONE 8.
Cependant, compte tenu des principes dictant la
détermination des actions à mettre en place, compte tenu de la
différence d'aptitude de ces sous zones à l'agriculture et compte
tenu de la différence de l'importance des risques et menaces pour chaque
sous zones, les actions recommandées vont être
différentes.
Ainsi, certains de ces sous zones, même s'ils sont aptes
à l'agriculture, seront destinés à être
protégés.
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Carte 8 : Carte de zonage
Contribution à la mise en place d'une agriculture
respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
Le tableau suivant montre la description de chaque zone : la
superficie, la couverture du sol, les caractéristiques physico-chimiques
du sol, ainsi que les actions recommandées pour leur
aménagement.
Tableau 9 :
Caractéristiques des zones et orientations correspondantes.
Codes Caractéristiques Orientations
Surfaces
ZONE 1
|
n Pente faible à forte
n Existence de Forêt primaire intact
n Biodiversité importante
|
|
776 Ha 152 Ha
568 Ha
1552 Ha
OBJECTIF : PROTECTION ET GESTION DURABLE
DES RESSOURCES
n Faire gérer les forêts primaires restantes par la
population.
n Faire gérer celles de la partie Sud par la
communauté de base (GELOSE).
n Développer l'écotourisme
ZONE Pente forte
2 supérieure à 25%
n Inaptes à l'agriculture
n Occupé par des forêts secondaires et des espaces
vides
n Sensibilité moyenne à l'érosion mais
forte si la forêt disparaît
ZONE Pente moyenne
3 Existence de forêt
secondaire
n Apte à l'agriculture
OBJECTIF : PROTECTION DU SOL CONTRE L'EROSION
n Améliorer le taux de couverture du sol par le
reboisement des parties vides
n Développer l'écotourisme
n Développer l'apiculture
OBJECTIF : PROTECTION DU SOL CONTRE L'EROSION
ET PRODUCTION DE BIENS INDISPENSABLES
n Favoriser l'association agricultureélevage-foresterie
(Agroforesterie)
n Assurer les besoins en bois et les besoins alimentaires de la
population
n Sécuriser le foncier
ZONE
4
|
n Pente faible
n Sol fertile
n Apte à l'agriculture
n Existence de forêt secondaire
|
|
OBJECTIF : MAINTIEN DE LA FERTILITE DU SOL, AUGMENTATION
DU RENDEMENT AGRICOLE ET PROTECTION DE LA FORÊT
n Pratiquer l'agroforesterie
n Développer les cultures vivrières pluviales
n Développer l'apiculture
n Assurer les besoins en bois de la
Contribution à la mise en place d'une agriculture
respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
population
ZONE Pente forte
5 Sol dénudé, pauvre
n Sensibilité forte à l'érosion
26 Ha
194 Ha
1050 Ha
247 Ha
OBJECTIF : RESTAURATION DE LA FERTILITE DU SOL
ET PROTECTION DU MILIEU
n Restaurer la fertilité du sol
n Recouvrir le sol rapidement le sol par des arbres
d'espèce autochtones à croissance rapide
ZONE Pente moyenne
6 Sol pauvre
OBJECTIF : RESTAURATION DE LA FERTILITE DU SOL
ET AUGMENTATION DU RENDEMENT AGRICOLE
n Pratiquer l'agroforesterie
n Pratiquer le Système de culture sous couverture
végétale (semis-direct)
n Intégrer l'élevage pour la production de fumier
et pour le recyclage des biomasses.
n Développer les cultures pérennes utiles (cafier,
arbres fruitiers, etc)
n Assurer les besoins en bois de la population
n Mettre en place des mesures de défense et
restauration du sol
ZONE Pente nul à faible
7 Sol pauvre
OBJECTIF : RESTAURATION DE LA FERTILITE DU SOL
ET AUGMENTATION DU RENDEMENT
n Pratiquer le SRI sur les bas-fonds
n Développer les cultures maraîchères
n Fertiliser le sol des tanety
n Développer les cultures vivrières pluviales
ZONE
8
|
n Formation marécageuse aménageable
n Sol fertile
n Absence d'infrastructure
|
OBJECTIF : AUGMENTATION DE LA PRODUCTION
n Augmenter les superficies agricultivables
n Assurer le rendement du riz par des techniques
améliorées (SRI, SRA)
n Développer les cultures maraîchères
n Développer les infrastructures (génie rural,
transport, etc)
Contribution à la müe en place d'une
agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones
périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody.
QUATRIEME PARTIE: RECOMMANDATIONS
Cette partie présentera les recommandations quant aux
actions d'aménagement à entreprendre dans les 8 sous zones. Ces
actions d'aménagement peuvent être subdivisés en deux
grandes catégories :
1) Intensification des activités agricoles
2) Conservation des ressources naturelles
Nous proposerons aussi les mesures d'accompagnement
nécessaires pour la réussite de l'aménagement.
1. Proposition d'actions d'aménagement 1.1.
Intensification des activités agricoles 1.1.1.
Fondements
L'amélioration du rendement agricole et ainsi de la
disponibilité alimentaire et financière figurent parmi les
priorités des paysans. L'insuffisance alimentaire constitue leur
problème majeur. En effet, la production n'arrive pas à
répondre aux besoins annuels de la population. Avec une superficie
moyenne de 1.7ha par ménage constitué de 6 individus, et avec un
rendement entre 300 et 800 Kg de paddy/ha/an, la population ne mange que 64 Kg
de riz/individu/an alors que le niveau minimal, pour avoir une valeur
énergétique suffisante, est de 125 kg de riz/individu/an. (FAO,
1963)
Plusieurs raisons expliquent ces conditions actuelles, entre
autres :
> la mauvaise gestion des ressources par l'utilisation de
techniques de production rudimentaires qui dégradent
l'écosystème,
> l'accroissement de la population,
> l'insécurité foncière,
> le non accès à des sources de financement
extérieur.
Or, avec le taux d'accroissement actuel de la population,
celle-ci va doubler dans les vingt à trente ans à venir! Ainsi,
la région devra augmenter rapidement sa production pour rattraper la
progression géométrique de la population et pour
s'intégrer dans l'économie de marché.
|