Paragraphe 2 : La structure du commerce intra zone
Elle est élaborée par produit (les principaux
produits) et par pays (le poids de chaque pays dans le commerce).
A- La structure par produit
Le commerce intra UEMOA, concerne pour la plupart les produits
directement consommables. Le tableau ci-après illustre la structure de
ce commerce en 2005. TABLEAU N°7 : Structure par produit
des échanges intra -UEMOA
Part en % des
Produits
échanges Exportateurs Importateurs
Pétrole 24,5 Côte d'Ivoire Burkina Faso,
Togo, Bénin
Engrais 18 Sénégal, Côte
d'Ivoire
|
Burkina Faso, Bénin, Côte d'Ivoire
|
Ciment et Sel 8,2 Côte d'Ivoire,
Sénégal, Togo
|
Burkina Faso, Côte d'Ivoire Mali
|
Produits alimentaires
|
5,5 Côte d'Ivoire,
Sénégal
|
Sénégal, Burkina Faso, Bénin
|
Matières plastiques 4,8 Côte d'Ivoire (96,6)
et Sénégal
|
Burkina Faso, Bénin
|
Huile de palme 4,6 Côte d'Ivoire,
Togo, Bénin
|
Niger, Burkina Faso, Bénin
|
Produits
divers (insecticides, désinfectant...)
|
3.6 Côte d'Ivoire Burkina Faso,
Bénin, Mali
|
Animaux vivants 3 Burkina Faso,
Niger, Mali Côte d'Ivoire
Parfumerie 2,7 Côte d'Ivoire (99,2)
et Sénégal
|
Sénégal, Bénin, Togo
|
Coton et produits à
base de coton 2,7 Mali, Côte d'Ivoire, Côte
d'Ivoire,
Burkina Faso Bénin
Autres 22,4
Source : Commission de l'UEMOA (Rapport
2005)
Il ressort de ce tableau que les cinq premiers produits objets
de ce commerce sont : le pétrole - l'engrais - le ciment - les produits
alimentaires et les matières plastiques. De même, ces cinq
premiers produits ont pour exportateurs la Côte d'Ivoire et le
Sénégal. Les autres pays en sont les importateurs. En outre, il
est constaté qu'un certain nombre de produits font l'objet d'un commerce
intra branche. Il s'agit des produits tels que : l'engrais, le ciment, les
produits alimentaires, l'huile de palme, la parfumerie, le coton. Le commerce
intra branche est un échange croisé des produits non
homogènes issus d'une même branche et pouvant porter
indifféremment sur les biens finals ou sur des biens
intermédiaires. Ce qui bien évidemment est contraire à la
théorie traditionnelle du commerce international.
La littérature économique nous renseigne que ce
commerce intra branche est dû aux facteurs d'offre, de demande, et aussi
à la hiérarchie des avantages comparatifs (Muchielli et
Lassudrie, 2001).
Par contre le commerce intra branche ainsi observé chez
certains pays de l'UEMOA pourrait s'expliquer par une faible capacité de
ces économies à satisfaire la demande ou l'offre locale.
B) La structure par pays
Elle est estimée ici par le taux d'ouverture moyen de
chaque pays vers l'UEMOA. Ce taux mesure pour une économie la
contribution de son commerce extérieur (vers l'UEMOA) au PIB. L'analyse
du tableau 8 et du graphique 5 permet d'apprécier son
évolution.
Tableau N°8 : Taux d'ouverture des
économies (dans le commerce intra -
UEMOA)
Pays
|
Bénin
|
B.Faso
|
C.d'Ivoire
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
TO %
|
3,38
|
5,18
|
5,09
|
11,7
|
5,13
|
4,32
|
7,47
|
Rang
|
7
|
3
|
5
|
1
|
4
|
6
|
2
|
Source : NIS/BCEAO ; TOFE des Etats/ et calculs
de l'auteur
L'analyse de ce tableau révèle que : seuls le
Mali et le Togo sont les pays dont le commerce extérieur contribue plus
à la formation du PIB à hauteur respective du 11,7% et 7,5%.Ceci
montre que ces pays sont plus ouverts vers leurs partenaires de l'espace UEMOA.
Contrairement à la Côte d'Ivoire et au Sénégal qui
sont moins ouverts vers l'UEMOA que vers le RDM ; leur taux d'ouverture
étant respectivement 5,1% et 4,3%.
En outre, le graphique 5 conduit à souligner quelques
faits :
~ si l'on procède à une analyse en valeur absolue
du commerce intra zone, l'on
note que les pays tels que : le Bénin, le Togo, le
Niger sont très peu associés aux échanges communautaires ;
ceci s'explique par leur vocation de commercer avec le Nigeria (l'effet
frontière).
~ les plus grands co-échangistes au sein de la zone sont
la Côte d'Ivoire, le
Mali, le Sénégal, et le Burkina-Faso.
Graphique 5: Taux d'ouverture par
Pays
Taux d'ouverture
3, 38
5, 18
5, 09
11, 7
Pays
5, 13
4, 32
7, 47
Ben
BF
CI
Mali
Nig
Seg
Tog
15
10
5
0
T %
T %
Graphique N°4 : Taux d'ouverture par
pays
En somme, malgré l'adoption d'une politique commerciale
commune, cette section révèle une faiblesse des échanges
commerciaux intra zone. Cette faiblesse est la résultante de plusieurs
facteurs à savoir :
> l'inexistence de débouchés des cultures de
rente au sein de la zone ;
> la similitude des dotations factorielles de certains pays
qui restreint la diversité
et la complémentarité des productions et rend
inopérante la spécialisation sous régionale ;
> l'inégalité d'application du Tarif
Extérieur Commun par les pays. Il est observé
de l'existence d'importantes barrières non tarifaires
(normes nationales, restriction quantitative sur certaines importations,
discrimination de traitement des produits nationaux et régionaux).
La littérature économique sur l'interconnexion
des marchés fait ressortir une forte corrélation entre le
marché des biens services et le marché financier. Ceci parait
à priori vrai du fait que le commerce intra zone facilite
l'intégration financière et sera stimulé par elle.
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