B- DEPENDANCE COMMERCIALE VIS-A-VIS DE QUELQUE PAYS
La théorie de la dépendance est une
théorie du champ des sciences sociales (sociologie, histoire,
économie et science politique ) qui soutient que la pauvreté,
l'instabilité politique et le sous-développement des pays du Sud
est la conséquence de processus historiques mis en place par les pays du
Nord ayant comme résultat la dépendance économique des
pays du Sud (Yotopoulos, 1966). Cette théorie avance que les pays les
plus riches ont besoin des plus pauvres afin de s'assurer de la
continuité de leur croissance.
Conçue dans les années 1950, lors d'une phase de
radicalisation de la compréhension des rapports internationaux et du
développement, cette théorie s'oppose alors à la
théorie de la
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modernisation ou de l'industrialisation qui prétend que
les pays sont à un stade inférieur de leur développement
ou que ces pays ne sont pas intégrés dans l'économie
globale. Pour la théorie de la dépendance, ces pays sont
intégrés mais sont structurellement mis en état de
dépendance continue en appliquant, par exemple, l'interdiction de la
production nationale de produits devant être achetés auprès
des compagnies coloniales.
La dépendance des pays du Sud s'explique historiquement
par la colonisation (Asie, Afrique, Amérique latine par exemple) et par
les échanges commerciaux inégaux (par les compagnies comme la
Compagnie néerlandaise des Indes orientales ou encore la Compagnie
anglaise des Indes orientales). Pour l'économiste argentin Raúl
Prebisch (1950), l'enrichissement des pays développés est
inversement proportionnel à celui des pays pauvres. Pour les
théoriciens de la dépendance, il est actuellement impossible que
les pays du Sud se développent sans se libérer des liens de
dépendance entretenus avec le Nord puisque le développement des
pays du Nord repose sur le sous-développement de ceux du Sud. Prenons
l'exemple du commerce dont les firmes multinationales sont souvent
contrôlées par l'étranger et les décisions sont
prises à l'extérieur du pays. Les PVD sont dépendants de
la conjoncture des pays développés, puisque leurs recettes
d'exportation dépendent de ces derniers. Certains pays (le Tchad) ne
peuvent produire suffisamment d'aliments pour les besoins de leurs populations.
Ils importent massivement des biens agricoles (céréales) et
dépendent des grands producteurs (USA, Union européenne).
Les pays Africains du fait de leur insuffisance de moyens
financiers se retrouvent dépendants de l'aide financière des pays
développés, des organismes internationaux et des prêts des
grandes banques internationales. Cette aide et ces prêts sont souvent
assortis de conditions économiques et politiques, accentuant ainsi la
dépendance. Les pays du sud sont aussi dépendants de la
technologie des pays du centre.
Quant au Tchad, il est tributaire des exportations de produits
de base. La diversification de ses produits d'exportation est extrêmement
faible. La forte dépendance à l'égard du commerce
extérieur résultant de la structure des exportations rend
défavorable les conditions de la croissance du pays et menace de
manière permanente sa stabilité monétaire et
financière. Car, la réduction du pouvoir d'achat extérieur
contraint à rechercher une source de financement extérieur si
l'on ne veut pas réduire les investissements et les dépenses
productives.
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Malgré le fait que la part des produits de base dans le
commerce international baisse sans cesse, le Tchad est fortement
dépendant des matières premières à l'exportation
(coton, gomme arabique, pétrole et les bétails).
Pour la théorie de dépendance, le commerce
international maintient les écarts entre pays pauvres et pays riche, par
la dégradation des termes de l'échange inégal, par le
rapatriement des profits des firmes multinationales dont le mode de
consommation des classes favorisées est calqué sur les pays du
centre et imposé par les firmes multinationales, ce qui implique une
concentration extrême du revenu.
C- FAIBLE DIVERSIFICATION DE L'ECONOMIE DES PAYS
EXPORTATEURS DES PRODUITS PRIMAIRES
La structure sectorielle des exportations est un handicap pour
la grande majorité des pays (PVD et PMA) : elle est fortement
concentrée autour de produits primaires dont la demande augmente moins
vite que celle des autres biens. En outre, les fluctuations observées
sur les cours des marchés des produits primaires rendent
extrêmement vulnérables les gains à l'exportation.
Une diversification des exportations ne se traduit pas
nécessairement par un recul de la part des produits primaires ou de
simples transformations dans le total. Certes, il s'agit à priori de
développer des activités dont les flux marchands sont en pleine
expansion. Néanmoins, un autre objectif peut être poursuivi :
rendre la valeur des exportations moins vulnérables aux fluctuations des
prix des matières premières et réduire leur
volatilité en se positionnant sur différents marchés,
même s'il s'agit toujours de biens primaires.
De manière générale, la diversification
semble s'enclencher difficilement dans la plupart des économies
africaines. Pour certaines d'entre elles, on assiste même à un
mouvement inverse de concentration à la fin des années
quatre-vingt-dix. Il est vrai que le processus de diversification est souvent
fragile.
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SECTION II : LIMITES SPECIFIQUES LIEES A LA PRODUCTION
ET L'EXPORTATION PETROLIERE
Dans cette section nous allons présenter le syndrome
hollandais (A) et la liaison inefficace des pays exportateurs de produits de
base (B).
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