3.3.3 Mortalité des enfants selon les facteurs
socio-démographiques
Les facteurs socio-démographiques font
référence aux caractéristiques propres à la
mère et dans une moindre mesure à l'enfant et comprennent :
l'âge de la mère à l'accouchement, le statut matrimonial de
la mère et l'intervalle inter-génésique.
· L'âge de la mère à
l'accouchement
La représentation ci-dessous, montre que les femmes jeunes
présentent des risques élevés de décès
infantils. En effet, pour les enfants nés des mères
âgées de moins de 20 ans, un enfant sur six n'est plus en vit pour
fêter son 5ème anniversaire, tandis que chez celles qui
accouchent dans la tranche 20-29 ans, un enfant seulement sur 8 n'est plus en
vie. Les femmes très jeunes peuvent avoir des grossesses et des
accouchements compliqués du fait de l'immaturité des organes. De
même celles qui accouchent après l'âge de 35 ans
présentent de risques élevés de décès, suite
à des complications congénitales. Le graphique ci-dessous
illustre mieux ce constat.
Figure : risques de
mortalité des enfants suivant l'âge de la mère à
l'accouchement (en %o)
Source : EDS III, 2004
· Le statut matrimonial de la mère
On peut croire que les enfants qui naissent des mères qui
ne se sont jamais mariées, ou qui le sont, décèdent
presque dans les mêmes proportions. En effet, le mariage est un facteur
de responsabilisation, qui amène l'enfant à vivre dans un cadre
presque confortable et stable. Par contre les femmes qui ne sont pas
mariées, généralement ne sont pas responsables, et
subissent parfois des déceptions de la part de leur amant. D'un autre
côté, on constate que les enfants qui naissent des femmes qui sont
soit divorcées, soit séparées ou alors veuves courent plus
de risque de mourir. Car une attention particulière ne leur est pas
accordée. Il y a au sein de ces femmes, un manque d'encadrement, et de
soutien. Pourtant leurs maris veilleraient sur la santé des enfants, sur
la prise régulière des vaccins et enfin sur le respect scrupuleux
des différentes consultations prénatales. La proportion des
décès infantiles est plus élevée chez les femmes
qui ont divorcé. Ce faisant le divorce augmenterait-il alors les risques
de décès de l'enfant ? En revanche, seulement 10 % des
décès sont enregistrés chez les femmes mariées.
L'enfant qui naît d'une mère mariée bénéficie
d'un ensemble de privilèges dont ne semblent pas jouir ceux qui naissent
des mères divorcées/séparées ou encore non
mariées. Au premier rang de ces privilèges nous pouvons citer
l'assistance.
Figure : taux de
décès selon le statut matrimonial de la mère (en %)
Source : EDS III, 2004
· L'intervalle inter-génésique
Afin de pouvoir utiliser des méthodes modernes pour
planifier les naissances, le Ministère de la Santé Publique
propose aux femmes en âge de procréer, de suivre un planning
familial. Mais au Cameroun, ce n'est pas toujours respecté, les femmes
préfèrent programmer elles même les naissances, parfois
sans une méthode certaine.
Le graphique ci-après nous permet de constater que 74 % de
tous les décès surviennent lorsque les intervalles de naissances
sont de un an. Plus l'intervalle est élevé, plus il est probable
pour l'enfant de survivre. En effet seulement 6 % des décès
interviennent chez les enfants nés au moins 4 ans après leur
prédécesseur. L'intervalle inter-génésique semble
avoir donc un effet sur la survie des enfants. Il faudra manipuler ces
proportions avec un peu de délicatesse, dans la mesure où il peut
se glisser un effet de structure, lié aux effectifs dans les cellules.
Car les enfants de rang un représentent 75 % de tous les enfants. Ainsi
leur mortalité est élevée du fait qu'ils sont d'abord les
plus nombreux. Une analyse inférentielle au chapitre permettra de bien
mesurer l'effet de cette variable sur la mortalité des enfants au
Cameroun.
Figure :
Contribution à la mortalité infanto-juvénile suivant
l'intervalle génésique en (%o)
Source : EDS III, 2004
Nous allons dans la section suivante, présenter le niveau
de la mortalité en fonction des facteurs contextuels tels que le sexe de
l'enfant, le lieu d'accouchement, l'utilisation d'une moustiquaire, la
vaccination, l'assistance de la mère au moment de l'accouchement.
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