2..2.3 le choix des meilleures techniques de couverture
IRCEB pourra gérer ses risques de change
grâce aux techniques internes de gestion, des produits proposés
par les banques et les assurances. Celle-ci étant une entreprise
d'exportation de taille moyenne, même avec la mise en place du DRM, les
techniques de couverture basées sur les compensations des flux telles
que le netting et le termaillage sont coûteuses, et donc ne lui seront
pas nécessaires89. De même, l'affacturage ne semble pas
aussi adapté puisque l'entreprise réalise la grande partie de son
CA en Afrique subsaharienne (56% au Cameroun) où le taux de change est
fixe et donc ne l'expose pas au risque de change.
Pour recourir au Swap de devise, l'entreprise doit
avoir la taille d'une multinationale avec les filiales à
l'étranger. Elle doit pouvoir réaliser les emprunts ou placements
à moyen et long terme en devises. À partir de l'enquête,
IRCEB n'a pas la taille d'une multinationale et ne réalise pas de
très grands emprunts ou des placements internationaux, le Swap de devise
n'est pas adaptée dans son cas. Il en est de même des options de
devises ; techniques coûteuses à mettre sur pied (un montant
minimum est exigé, le paiement d'une prime). Aussi, les options de
devises ne constituent pas une solution de financement et exige beaucoup de
temps et d'expérience. En effet, il est important de toujours comparer
le risque qu'on veut couvrir au coût de la technique de couverture
à adopter. IRCEB n'a que de petit montant à couvrir, donc elle
doit éviter les techniques coûteuses.
2.2.3.1 Les techniques internes de couverture contre le
risque de change.
Ces techniques viseront avant tout à
réduire son exposition au risque de change. Elles doivent être
adoptées de concert avec l'importateur. Les plus importantes sont : le
choix de la devise de facturation, le paiement au comptant et l'ouverture d'un
compte en devises.
Le choix de la devise de paiement lui permettre de
facturer dans la devise où le cours est moins exposé au risque de
change. Par exemple, elle pourra facturer en euro pendant les périodes
de hausse de l'euro et dans une autre monnaie (celle de son client, le franc
suisse du fait de sa neutralité ou de toute devise tierce) quand la
monnaie européenne sera en baisse. Cette stratégie évitera
tout risque de change mais présente l'inconvénient de «
saper » les relations commerciales avec un client important du fait que
c'est ce dernier qui subira chaque fois le risque de change.
89 Les définitions du
netting et du termaillage se trouvent à Pannexe E du
mémoire.
Le paiement au comptant trouve son avantage dans le
fait que l'importateur viendra chaque fois (2 fois par trimestre) lors de ses
voyages d'affaire en Belgique payer ses factures en espèce. Il pourra
aussi les faire payer par un représentant ; par exemple un proche de sa
famille se trouvant dans le pays de l'exportateur ou dans un autre pays proche
afin qu'il rembourse la contre valeur dans leur devise locale sans aucun frais
et sans risque90. 70% de propriétaires d'entreprises de
friperie appartenant aux étrangers (syriens, marocains, jordaniens etc.)
en Belgique privilégient ce mode de règlement avec leur client.
La raison est que non seulement cela ne leur expose pas au risque de change
mais aussi, leur évite de payer les impôts sur ces sommes qu'ils
encaissent et envoient in extremis vers leurs différents pays au grand
dam du fisc belge91. Cette méthode présente le risque
que l'importateur peut se faire voler. Pour l'exportateur, les délais de
paiement au comptant sont longs et pourront l'exposer aux difficultés de
trésorerie.
L'ouverture d'un compte en devise garantira à
IRCEB la gestion de ses opérations en devises (chèque en devises,
travellers chèques, ou tout autre moyen de paiement libellé en
devises) en éliminant le risque de change. IRCEB ne pourra tirer profit
de ce procédé que si elle importe des produits ou des
matières premières dans le pays de son partenaire commercial.
Ainsi, les devises qu'elle recevra de ses exportations ne seront plus
échangées en monnaie nationale pour courir le risque de change,
mais seront directement payées dans son compte en devises, et serviront
à régler sa dette d'importation. Ni l'acheteur, ni IRCEB n'aura
de protection à prendre car aucune des parties n'auront à
échanger ses créances ou ses dettes en une autre
devise.
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