2.1.6 L'optimisation de la gestion du risque de credit
LA réduction du risque commerciale chez IRCEB
N.V nécessite en outre une sensibilisation de toute l'entreprise vers
une optimisation de la gestion du risque. Le management du risque de
crédit se rattache au DRM ; mais une gestion efficace du risque
dépend de la maîtrise de l'ensemble du processus commercial.
À un niveau international, il faut rechercher une plus grande synergie
entre les fonctions financières et commerciales dans la gestion du
risque de crédit. Le tableau de l'annexe F nous aide à comprendre
que le risque de crédit concerne toute l'entreprise.
L'amélioration de la gestion du risque de
crédit passe par le choix, selon le contexte, de la meilleure technique
de gestion possible tel qu'il apparaît dans le tableau ci-après
:
LE CHOIX DES TECHNIQUES DE GESTION DU RISQUE DE
CREDIT
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Crédit documentaire
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TECHNIQUES
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Lettre de crédit stand-by
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Assurance crédit
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Affacturage
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PRESTATAIRES
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BANQUES
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ASSUREUR
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SOCIETE D'AFFACTURAGE
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NATURE DE
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Engagement bancaire
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Paiement d'une
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de Paiement
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L'ENGAGEMENT
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de payer
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indemnité limité à la quotité
garantie
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l'intégralité de la
créance
|
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Obtenir de l'acheteur l'ouverture du
crédit
|
|
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documentaire ou la Obtenir l'agrément de
l'acheteur lettre de crédit stand-
EXIGENCE POUR by
L'EXPORTATEUR Présenter les
documents
conformes aux exigences du crédit
documentaire
Source : exporter 18e édition page
379
|
Gestion interne du risque de crédit, l'assureur
n'est solliciter qu'en cas de défaut non paiement
|
Pas de gestion du risque de crédit, la
créance est transférée dès sa
naissance.
|
En fin, nous conseillerons à IRCEB le mode de
paiement le plus sûr qui lui permettra d'obtenir son paiement avant
d'envoyer la marchandise à son acheteur: c'est sans contredit le
paiement à l'avance ; le risque de crédit est alors quasi
inexistant.
2.2 La gestion du risque de change et des taux d'interets
2.2.1 La gestion du risque de change chez IRCEB N.V
D'après nos précédentes analyses,
IRCEB N.V est bien concernée par la problématique de gestion des
risques financiers. Cette dernière a des dettes contractées en
devises. Elle court le risque de voir les cours des taux
d'intérêts fluctuer d'un jour à l'autre. De même le
risque de change est omniprésent dans ses transactions avec ses
partenaires situés en dehors de la zone euro.
D'après les résultats de l'enquête
que nous avons réalisée, IRCEB N.V fait partie des 50,5% des
entreprises qui trouvent important les risques financiers dans leurs
activités internationales et des 58,3% qui estiment qu'il est
nécessaire de se protéger. Si IRCEB a quelquefois eu recours
à quelques techniques de gestion de ces risques, la question que l'on se
pose est celle de savoir si elle a souvent opté pour les techniques les
mieux adaptées à ses activités.
2.2.2 L'importance de la couverture contre le risque de change
:
La facturation en Euro
L'élément qui ressort également
de notre enquête est que 100% des entreprises sondées ont toujours
eu le choix de la devise de facturation dans leurs contrats d'exportations.
L'euro est leur monnaie de facturation privilégiée. Cela
était une bonne stratégie tant que les cours de l'euro restaient
en hausse par rapport aux cours des différentes monnaies de leurs
partenaires commerciaux, et que le risque de change était ainsi
transféré à l'acheteur.
La facturation en Euro est parfois un handicap au plan
commercial comme il est expliqué au chapitre 2 de la deuxième
partie. Certains importateurs trouvent souvent des conséquences quant
à la puissance de l'euro par rapport à leurs monnaies
domestiques. Ces clients ne souhaitent pas que leurs contrats d'achats
internationaux soient facturés en Euro. Ils refusent même parfois
d'assumer le risque de change et sa gestion et l'offre de l'exportateur est
ainsi quelquefois rejetée. Ainsi, pour traiter avec ces derniers, IRCEB
doit parfois facturer dans une autre monnaie et se couvrir contre le risque de
fluctuations de cette monnaie. Par ailleurs, l'acheteur qui acceptera une
facturation en Euro négociera généralement à la
baisse le prix de
vente pour la compensation des frais qu'il
réservera à la gestion du risque de change encouru. Ce manque
à gagner que supporte l'exportateur pourra être
évité en choisissant une monnaie tierce de facturation et en se
couvrant contre un risque de change éventuel. Dans une relation
d'affaire, l'important n'est pas toujours de défendre à tout prix
ses intérêts personnels, il faut parfois trouver les ententes qui
pourront faire bénéficier l'entreprise à long
terme.
Si depuis quelques années la facturation en
euro a été une solution salutaire pour les exportateurs
européens, surtout à cause de la forte montée de
l'euro86, il n'en demeure pas moins vrai qu'aujourd'hui, et en
pleine crise grecque, un grand doute plane sur l'avenir de la monnaie
européenne qui ne cesse d'enregistrer des baisses depuis la fin de
novembre 2009 (le 26 novembre 2009, 1EUR= 1,5144 USD. Le 6 mai 2010,
1EUR=1,2625USD ; soit une baisse de 16,63% en six mois).
D'après le Financial Time, d'aussi grandes
positions sur la baisse de l'euro n'ont été prise. Les traders et
les dirigeants des hedge-funds (fonds spéculatifs) à l'instar du
milliardaire américain George Soro ont parié en février
2010 près de six milliards d'euros sur la baisse de l'euro87
via les contrats d'options. Ces derniers ont enclenché quelque 40 000
contrats contre l'euro88 en prenant des positions courtes. C'est la
première fois qu'une telle somme est engagée pour parier sur la
baisse de la monnaie européenne, précise le site Internet du
Times.
La perte de confiance dans l'euro explique ce
changement de stratégie. L'euro ne parvient plus à
résister à la dette publique grecque qui ne cesse de contaminer
les autres pays de l'Union Européenne, notamment l'Espagne et le
Portugal, provoquant ainsi l'instabilité des marchés financiers
aussi bien en zone euro que sur les autres grandes places financières du
monde.
Il est donc conseillé à IRCEB d'opter
pour La facturation dans une autre devise en ce temps de crise de l'euro. Toute
facturation en euro ne pourra être envisageable que dans la mesure de la
mise en application des techniques de couvertures contre les risques de change
qui en découlera.
86 Le 15/07/2008, l'euro
passe la bar de 1 EUR = 1,6038 USD (le plus haut cours depuis
1999).
87 Selon le Wall Street
journal du 19 février 2010
88 Selon l'édition en
ligne du Financial Times du lundi soir 8 février 2010.
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