SECTION 2 : LE RISQUE DE TAUX D'INTERET
Le risque de taux est lié à l'incertitude
de l'évolution des taux. Supposons qu'IRCEB N.V souhaite emprunter
auprès d'une banque pour financer l'ouverture d'une nouvelle filiale
en Europe de l'Est ; elle risquera une perte de compétitivité
en faisant un mauvais choix : si elle
emprunte à long terme et à taux fixe,
elle ne pourra bénéficier d'une éventuelle baisse. Par
contre si elle emprunte à taux flottant, elle subira les effets de la
hausse des taux. Le raisonnement contraire est valable si IRCEB dispose d'une
trésorerie abondante.
2.1 Typologie des risques de taux d'interet
Pour financer certains de ses projets45,
l'exportateur a besoin d'emprunter auprès des banques et certains
organismes spécialisés. Il peut aussi souscrire à des
émissions obligataires des pays émergents46 afin de
percevoir des rendements susceptibles d'accroître sa trésorerie.
Or, l'investissement dans le marché obligataire contient des risques que
l'exportateur doit identifier et gérer47. Ces
différents risques sont :
v le risque de marché : il résulte de
la liaison inverse cours/rendement. Son ampleur dépend des
caractéristiques du titre. (coupon, échéance) et
éventuellement des priorités optionnelles qu'il incorpore
(exemple : obligation convertible).
v Le risque de réinvestissement de coupon : il
est lié à l'évolution des taux à
l'échéance du détachement du coupon. Il est d'autant plus
fort que la maturité est élevée. Le risque de
réinvestissement de coupon et le risque de marché se compensent.
Il dépend aussi, par ailleurs, de l'éventuelle possibilité
offerte à l'émetteur d'échanger le titre initial contre un
titre assorti d'un coupon plus bas. La taille du coupon est alors
elle-même incertaine (en général, cela doit être
rémunéré par un coupon initial plus
élevé).
v Le risque de défaut (ou de crédit) :
Il se traduit par l'incorporation dans le coupon d'une prime de risque qui
s'ajoute au taux de rendement sans risque. En cas de dégradation de
crédit, l'élargissement de la prime se traduit par une baisse
relative du rendement des titres existants et donc par une baisse de leurs
cours.
v Le risque d'inflation : Il se traduit par
l'érosion du pouvoir d'achat des flux distribués, les obligations
à taux variables permettant de se prémunir contre les variations
de taux généralement liées aux mouvements inflationnistes,
les obligations indexées sur un indice de prix permettant de limiter
l'érosion de valeur réelle du principal.
45 Réalisation du
diagnostic export, établissement du plan d'affaire international,
l'ouverture internationale, l'étude de marché, déficit de
trésorerie etc.
46 Ces obligations offrent
de bons rendements mais peuvent être très
risquées.
47 La gestion du risque de
taux sera examinée dans le chapitre 2 de la troisième partie de
ce mémoire.
v Les titres libellés en monnaies
étrangères produisent des flux exposés au risque de change
(P. d'Arvisenet 2008).
v Le risque de liquidite : Ce risque renvoie à
d'éventuelle difficulté à vendre des titres à des
conditions normales. Il se manifeste par un grand écart entre le prix de
vente et le prix d'achat, le risque étant croissant avec cet
écart.
v Le risque de volatilite : Il affecte
également le prix. Il se manifeste lorsque le titre incorpore des
caractéristiques optionnelles (titres échangeables auprès
de l'émetteur à une date donnée par exemple).
|