1.4 La position de change.
Le titulaire de recette en devise
étrangère (par exemple le vendeur basé en euro de produit
libellé en dollar ou l'investisseur recevant des dividendes ou
intérêts en dollar) a une position longue sur le dollar.
Inversement, le débiteur qui acquitte les intérêts ou
effectue des remboursements ou encore l'acheteur qui doit payer ses
fournisseurs en dollar a une position courte en dollar.
En réalité, de nombreux agents
économiques sont à la fois créancier et débiteur en
devise étrangère, leur position nette en devise pourra selon le
cas être courte ou longue. (Par exemple, un exportateur de produit
électroniques qui achète des composants eux aussi libellés
en dollar).
Un agent économique en position longue est
favorisé par une appréciation de la devise
étrangère dans la mesure où la contre-valeur en monnaie
domestique de ses recettes nettes ou de ses avoirs nets augmente avec
l'appréciation de la devise étrangère. Inversement,
l'agent économique en position courte sera pénalisé par
cette appréciation, la contre-valeur de ses règlements en monnaie
locale est alourdie, sa dette est accrue41.
De telles évolutions ne sont pas neutres en
matière de compétitivité; les exportateurs nationaux,
par exemple seront avantagés par l'appréciation des devises
étrangères. Celle-ci accroît les prix des produits
concurrents en monnaie local et augmente la contre-valeur des
41 Philippe d'Arvisenet,
Finance internationale, 2e édition, Dunod, paris, 2008,
p35.
recettes tirées des ventes à
l'étranger, soit du fait des gains accrues réalisés
lorsque les prix en devise restent inchangés, soit encore des gains de
compétitivité lié à une politique de prix plus
agressive (ils pourront générer le même flux des recettes
avec les prix plus bas en monnaie étrangère du fait même du
mouvement de change).
À l'inverse, les exportateurs étrangers
sont pénalisés par l'appréciation de leur monnaie. La
contre-valeur de leurs ventes à volume et à prix inchangés
diminue, la compétitivité prix est érodée par
l'enchérissement de leur produit sauf à imaginer une politique de
défense des parts de marché qui suppose un sacrifice de leurs
marges.
En résumé, on appelle position de change
(PCH) d'une devise, à une date donnée, le risque de change auquel
un agent ou une entreprise est exposé à un moment donné.
Elle se mesure par la somme algébrique ci-dessous :
Devises possedees + Devises a recevoir -- Devises a
livrer = PCH sur la devise consideree42.
La position de change mesure l'exposition
instantanée de l'entreprise sur la devise considérée. On
distingue trois types de position de change :
- PCH = 0 position de change fermé; l'entreprise
n'est pas en risque de change
- PCH > 0 position de change longue; l'entreprise est
en risque de change. Elle conserve des devises parce qu'elle anticipe une
hausse;
- PCH < 0 position de change courte; l'entreprise est
en risque de change. Elle anticipe une baisse.
Qu'elle soit positive ou négative, du moment
qu'elle n'est pas nulle, on dit que la PCH est ouverte.
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