1.1.1.3 Revue de la littérature
L'état des connaissances que nous proposons ici
concerne seulement un certain nombre d'écrits relatifs à la
dégradation des terres sur la zone et ailleurs. Ces travaux même
s'ils n'ont pas une problématique similaire à la nôtre, ils
ont touché certains aspects que nous voulons mettre en évidence
afin de mieux fixer le cadre de notre projet.
La zone d'étude a fait l'objet de nombreux travaux qui
ont eu trait à l'environnement, au foncier, aux migrations et à
leurs conséquences spatiales et à la gestion des ressources
naturelles. Ces recherches, bien qu'elles ne s'intéressent pas
directement à la dégradation des terres ont souligné que
la zone est entrain de subir les conséquences de l'afflux des
immigrés qui ont conservé leurs pratiques culturales. Ces
études ont mis en évidence la dynamique de changements d'usage
des sols en relation avec l'évolution démographique dans cette
zone depuis le début du projet de transfert des populations en 1976.
D'autres études traitent de l'effet de l'agressivité climatique
suite à la dénudation des sols par le défrichement. Les
conclusions tirées dans ces études sont d'autant
intéressantes que la prise en compte pour l'analyse des causes de la
dégradation des terres s'avère plus que nécessaire. La
croissance démographique et l'évolution des superficies
cultivées sont deux paramètres ayant fait l'objet de nombreuses
études.
(AMADOU, 1991 in RESADEP 1993) a mis en évidence,
à partir des enquêtes, des relevés de terrain et de
l'interprétation des photographies aériennes de 1956 et 1975, une
énorme déforestation consécutive à une
artificialisation très poussée. Il a montré une
désorganisation des structures agraires (diminution ou
élimination du temps de jachère, absence de fumure dans la
majorité de champs cultivés...), suite à une demande de
plus en plus accrue des terres de culture, ainsi que l'agrandissement rapide de
l'effectif de la famille et ses conséquences sur l'équilibre du
milieu. Il ajoute à partir des données recueillies sur le terrain
que les milieux de glacis et les abords immédiats des cours d'eau sont
fragiles notamment en ce qui concerne leur susceptibilité à
l'érosion hydrique et
éolienne. Ces milieux présentent des signes de
dégradation et souvent une lenteur dans la
régénération des espèces
végétales.
Selon le même auteur en 1995, le défrichement des
terres et la pression démographique ont eu des effets néfastes
sur les ressources naturelles. Il souligne que l'on observe une érosion
en nappe, sur les plateaux sableux, décapante favorisée par le
déboisement et la pression continue des cultures, et également
une érosion importante (hydrique et éolienne) sur les milieux de
plaines. Le degré de dégradation observé sur le glacis
laisse penser que si des mesures de protection ne sont pas prises, on atteindra
le seuil d'irréversibilité. En effet, les zones de cultures sur
le plateau de Dyabou ont connu une progression de 60 % entre 1956 et 1988 avec
notamment l'installation de nombreux migrants.
L'installation des populations migrantes dans cette zone
(l'arrondissement de Say et de Kollo) s'est accompagnée de
défrichements anarchiques (ATTARI, 1997). Cette nouvelle dynamique a
entraîné une diminution du temps de jachère. Dans le canton
de Tamou la jachère qui durait 3 à 10 ans a presque disparu.
Traitant du phénomène migratoire en 1999,
MOUNKAILA souligne que l'ampleur de la migration dans le département de
Say a créé des nouvelles dynamiques dans les relations
Homme-Milieu. Ces relations s'expriment surtout en terme de péjoration
des milieux. C'est ainsi qu'il distingue deux types de migrations ; d'une part
les mouvements de colonisation qui sont cités comme causes majeures de
dégradation de l'environnement et d'autre part certains paysans
spécialisés dans l'approvisionnement de la ville de Niamey en
bois et d'autres ressources végétales.
Selon lui, l'ampleur des migrations a entraîné
une transformation des milieux qui s'est manifestée par une extension
des superficies cultivées et la surexploitation des ressources
ligneuses. En effet, les superficies cultivées ont plus que
doublé en 20 ans, passant de 71060 ha en 1975 à 166868 ha en
1999, ce qui a abouti à une saturation de l'espace et une pression de
plus en plus forte sur les terres de culture.
(BOUBACAR, 2004), étudiant les impacts du PGRN sur le
plateau de Dyabou, a dressé un tableau des contraintes et
potentialités. Il souligne une dégradation du potentiel
agro-sylvopastoral sur ce plateau sous l'effet des facteurs climatiques et
anthropiques, de dégradation des sols (ces sols sont lessivés,
peu productifs, fragiles et très sensibles à l'érosion
hydrique
et éolienne) et de leur abandon. Il insiste sur le fort
taux démographique lié à un important flux migratoire et
ajoute que cette dégradation est liée à une occupation
anarchique et incontrôlée du fait de la présence des
acteurs à intérêts multiples.
(« Démocratie 2000 », 2004) insiste sur les
effets de la mise en culture qui ont eu des effets sur des
éléments biophysiques (végétation, sol, faune) :
les sols se sont dégradés (lessivés et
encroûtés en certains endroits et en d'autres ravinés) ; ce
qui entraîne la baisse régulière des niveaux de production.
Ainsi à partir de 1984, les fonctionnaires de Niamey ayant
utilisé des gros moyens (des bulduzers) ont entraîné la
destruction de la structure des sols, leur dégradation, ce qui a
provoqué leur abandon.
(ACHARD, 1997) étudiant l'impact du pâturage sur
la forêt montre que certaines espèces ligneuses offrant une bonne
qualité fourragère souffrent d'un émondage et risquent de
disparaître. Il ajoute qu'avec l'augmentation de la densité de
populations humaines et animales concomitante à la diminution de
l'espace pastoral, on a atteint la limite de l'équilibre
agro-écologique, d'où la nécessité de mettre en
place une politique d'aménagement.
(SOULEY, 2004) souligne qu'avec la croissance
démographique dans les zones périphériques du parc du W,
on assiste à une diminution des aires de pâturage et à une
pression agricole qui se traduisent par l'augmentation de l'érosion
hydrique qui emporte les couches superficielles déjà
préparées par l'effet du piétinement des animaux. Il
ajoute qu'il existe une corrélation entre le taux de croissance
démographique et celui du défrichement et de la
déforestation ; ce qui s'est traduit par la fermeture graduelle ou
complète des couloirs de pâturage.
Sur tout un autre plan, (BENOIT, 1998) a procédé
par une cartographie de l'expansion de l'espace cultivé depuis 1956,
dans une série de publications consacrée au parc national du W du
Niger et sa périphérie afin d'inventorier l'espace naturel. Il
semblerait plus facile de procéder de la sorte du fait du fort taux
d'anthropisation dans le canton de Tamou en rapport notamment avec l'importance
de l'immigration (en sus de l'accroissement naturel de la population locale) et
souligne que désormais la dynamique des paysages dans le canton de Tamou
est influencée par l'effet d'une exploitation minière.
De part l'analyse de toutes ces études
réalisées dans le Sud-Ouest du Niger on se rend compte qu'il y a
une corrélation entre la dynamique de dégradation de
l'environnement dans le canton de Tamou et l'évolution de la population.
A ce propos, (PLANCHON et VALENTIN, 1999) ont mis en évidence la
corrélation entre la dégradation et l'évolution en
croisant des cartes de densité de population et de dégradation
des sols en Afrique de l'Ouest. Une forte relation entre la dégradation
et la population est ainsi mise en évidence, particulièrement
dans le cas de l'érosion hydrique. Sur la base de cette relation, ils
ont proposé un modèle d'évolution appliqué à
une projection de 30 ans. Ils estiment suivant ce modèle une progression
de la superficie des terres dégradées en Afrique de l'Ouest
à 13 %, soit une superficie égale à celle du
Sénégal. Parmi ces terres dégradées, les
superficies cultivables gravement dégradées progresseraient de 16
% soit une superficie égale à celle du Togo.
Ces études montrent que cette zone se retrouve
dénudée et exposée à l'agressivité
climatique notamment la pluie qui entraîne le « tassement » du
sol. Ce tassement diminue l'infiltration et augmente le ruissellement. Ce
phénomène d'encroûtement des sols a été
largement étudié en 1989 par VALENTIN et CASENAVE et en 1994 par
AMBOUTA qui a mis en corrélation plusieurs facteurs, aussi bien internes
qu'externes aux sols, sous pluies naturelles et simulées afin de
comprendre les mécanismes généraux de la formation des
croûtes sur les sols sableux fins du Sahel. Les paramètres
internes sont d'ordre granulométrique, chimique, et
minéralogique. Il a souligné que la teneur en argile serait le
facteur intrinsèque le plus déterminant de la
susceptibilité à l'encroûtement des horizons de surface des
sols sableux. Pour les facteurs externes liés au climat et aux
caractéristiques du bassin (intensité des pluies,
géomorphologie, gradient de pente, et mode d'exploitation et la
pédologie), l'intensité et donc l'énergie cinétique
de la pluie semblent être les facteurs qui influencent le
déclenchement des ruissellements et de l'encroûtement. (PEUGEOT,
1995) ayant étudié le ruissellement à l'échelle de
la parcelle a mis en évidence les facteurs producteurs de ruissellement
mais aussi le rôle de l'encroûtement dans la genèse du
ruissellement. En fonction des états de surface, il démontre
l'influence des croûtes sur le fonctionnement hydrologique d'un bassin
versant sahélien. C'est ainsi qu'il a défini trois grands types
d'états de surface sur lesquels il a calculé le coefficient de
ruissellement. Il
conclut que le degré de l'encroûtement et la
pluviométrie sont les deux variables explicatives du ruissellement. Il
estime respectivement à 50 et 25 % le taux de ruissellement sur les
croûtes et les jachères. Après avoir
caractérisé la structure et le fonctionnement de la brousse
tigrée, (AMBOUTA, 1997) montre qu'en dehors de l'influence du climat,
notamment les sécheresses, l'homme à travers la coupe rase
favorise la dégradation de la structure des sols et par là
l'encroûtement, puis l'accélération du ruissellement et
l'érosion.
En ce qui concerne les interactions ressources-usages, on se
réfère aux travaux de (LOIREAU et D'HERBES, 1997) ; (LOIREAU,
1998) ; (LOIREAU, D'HERBES, DELABRE, 2000). Dans ces travaux, le paysage a
été divisé en deux plans d'informations spatiales
distincts pour connaître la part respective de deux séries de
facteurs (sociaux et biophysiques). Dans leur démarche, ces auteurs
mettent en relation les interactions entre les systèmes biophysiques et
les systèmes socio-économiques afin de comprendre et spatialiser
la structure et le comportement dynamique d'un paysage en interaction avec une
société donnée et donner les moyens de suivre son
évolution. Les analyses ont porté sur deux types d'informations
spatiales. La première rendant compte du fonctionnement des
systèmes sociaux à travers la spatialisation des pratiques
appliquées par les hommes pour l'exploitation des ressources
(détermination d'Unités des Pratiques Homogènes : UPH). La
deuxième informe sur le fonctionnement des systèmes
écologiques à travers la spatialisation des différents
facteurs biophysiques déterminant un niveau de production des ressources
qu'on qualifie d'Unités paysagères (UP). En croisant ces deux
types d'informations spatiales (UPH et UP), on peut déterminer des
nouvelles unités spatiales, dites de référence (UPR)
à travers lesquelles il est possible d'interpréter la part des
facteurs socio-économiques ou biophysiques et d'établir des
bilans spatialisés entre ressources et usages dont elles font l'objet
pour chaque usage identifié. Elle souligne l'importance de mise en
culture de nouvelles parcelles, de la diminution des temps de jachères
et de l'augmentation de la charge pastorale.
(LOIREAU, 2000) insiste sur le rôle d'un système
d'information sur l'environnement (SIE- Roselt) comme un outil d'analyse des
causes multiples de la désertification sur le long terme pouvant
répondre aux différentes missions de tous les observatoires du
réseau
ROSELT. Ce système dont le but est d'étudier et
interpréter les interactions entre les forces directrices
écologiques et socio-économiques doit tenir compte à la
fois de la diversité des situations ; et de la complexité des
interactions ces forces à l'origine de la dégradation. Dans une
étude entreprise pour comprendre le rôle des processus
éoliens dans la dégradation des champs, (BOUZOU MOUSSA, 2000) a
montré que la cause de la formation de surfaces nues est d'abord la
nature des sols sablo-limoneuse mais aussi l'induration et
l'encroûtement. Ces sols subissent un ensemble de pratiques agricoles
inadaptées, notamment le défrichement progressif des champs et
les labours superficiels qui facilitent le transport de matériel par
l'eau de ruissellement et le vent. La méthodologie utilisée
consistait à décrire les formes d'érosion dans l'ensemble
du terroir afin de comprendre la dynamique et le processus de formation des
loupes d'érosion.
Selon (MAMADOU, 2006), l'évolution hydrodynamique
actuelle est la résultante directe des actions essentiellement
anthropiques ayant abouti à une augmentation des ruissellements et des
écoulements annuels et ceci malgré la baisse
générale de la pluviométrie. La démarche a
consisté à comprendre l'objet dans ses deux aspects (structurel
et fonctionnel). Ainsi, l'accent a été mis sur le comportement
hydro-érosif et sédimentaire des unités
géomorphologiques des bassins versants étudiés à
travers une cartographie pour suivre l'évolution des ravines et des
réseaux de ravines ; suivi de l'évolution régressive des
têtes des ravines et un sondage à la tarière pour
quantifier les dépôts des alluvions récents. Pour
étudier la morphodynamique actuelle dans la région de Po-Tiebele
au Burkina Faso, (MIETTON, 1980) a mis l'accent sur le ruissellement et
l'érosion à l'échelle de la parcelle. Partant de ses
observations et des analyses, il caractérise le climat et
présente une typologie de pluies du ruissellement et de l'érosion
et des ravines. Il a en effet, distingué pour les ravines trois types en
fonction de leur largeur et de leur profondeur. Les rigoles, les ravineaux et
les ravines.
(DEVINEAU et al., 2005) montrent que la dynamique actuelle des
milieux riverains de Mouhoun dans le Boromo est gouvernée
essentiellement par des processus érosifs liés au type
d'occupation des sols ainsi qu'à la nature de l'utilisation de sols.
Cette étude est réalisée à partir de l'analyse des
données géologiques et géomorphologiques et de
l'occupation des sols fondée sur
l'interprétation des images Landsat ETM qu'ils ont
complétées par des observations à partir de transects
réalisés sur le terrain.
(CHEBANI et al., 1999) se proposent d'analyser les
phénomènes d'érosion et de ruissellement à
différentes échelles spatiales en reliant les données
expérimentales aux caractéristiques hydromorphologiques des sols
et particulièrement de leur état de surface. Ces analyses ont
été faites suivant quatre échelles. Les échelles et
les méthodes utilisées sont précisées comme suit
:
A l'échelle du bassin versant, les auteurs ont mis en
avant la distribution spatiale des unités pédologiques ; à
l'échelle de la parcelle de 100 m2 (type WISCHMEIER), la
méthode a consisté à quantifier le ruissellement en nappe
et en rigole et étudier le rôle des facteurs (pluie, nature du
sol, la pente et les pratiques culturales). La troisième échelle
est celle de la ravine et la démarche a consisté à
enfoncer verticalement des piquets dans les têtes, les flancs et le fond
des ravines de façon à mesurer des sections transversales. Ce
dispositif permet de repérer les variations verticales du niveau du sol.
Enfin à l'échelle stationnelle ils ont procédé
à l'inventaire des différentes croûtes de surfaces par la
description morphologique et micro morphologique des croûtes.
A la lumière de la littérature existante sur la
zone «Ayi noma», on se rend compte que la dégradation de
terres n'a pas fait l'objet d'une étude proprement dite.
Les constats qui se dégagent sont : la
dégradation des terres liées à une occupation anarchique
des terres à la suite du projet de transfert des populations, la baisse
de productivité de terres et l'abandon des grands domaines suite
à l'apparition des surfaces encroûtées et des signes
d'érosion linéaire, l'augmentation du ruissellement sur les
versants et l'évolution de la densité de drainage. Tous ces
problèmes ont entraîné l'ensablement et
l'élargissement de lits des cours d'eau (Goroubi, Tyala gorou et le kori
de Sibili goungou). En outre, le degré de dégradation croit avec
la croissance démographique. Vu l'importance des acteurs qui la
convoitent, et l'ampleur de la dégradation dans cette aire, il est
pertinent de mener une investigation afin de mettre en place un moyen pour une
gestion durable.
D'autres études ont montré l'intérêt
du SIG dans l'aménagement comme un moyen pour le suivie la gestion
durable des ressources naturelles.
(NONGUIERMA, 1996) souligne que pour mettre en place un
système d'information géographique appliqué à
l'hydrologie notamment pour l'évaluation des volumes d'eau
ruisselés, deux types de données sont indispensables les
données climatiques et les facteurs physiographiques qui comprennent
toutes les caractéristiques dépendantes du bassin versant et qui
sont en interaction complexe (le sol, la végétation, l'occupation
du sol...). Pour calculer les valeurs de CN (paramètre du
ruissellement), il faut tenir compte de trois facteurs notamment l'occupation
du sol qui définit à un moment donné les attributs
biophysiques de la surface terrestre. Le sol en tenant compte de la
capacité d'infiltration et de la composition texturale dominante et
enfin les pentes qui sont déterminées en deux phases
subséquentes par la création d'un modèle numérique
de terrain puis la pente comme rapport de la différence d'altitude entre
un point et son voisin le plus bas. Tous ces éléments constituent
des couches d'information dont la superposition permet de faire des analyses
croisées de l'information à l'aide d'un système
d'information géographique.
(BONN, 1998) souligne que le système d'information
géographique avec l'aide de la télédétection permet
de spatialiser des modèles de pertes de sol et obtenir des
résultats spectaculaires, souvent exprimés sous forme de cartes
de pertes de sol annuelles sur des grandes étendues. La
régionalisation nécessite l'identification d'un plus nombre
d'indicateurs possibles géomorphologiques, pédologiques
archéologiques ou historiques de la dégradation des sols afin
d'évaluer qualitativement les marges d'erreurs et éviter la
généralisation abusive des modèles ponctuels.
(TALBI et al., 2002) mettent en évidence
l'intérêt du SIG en tant qu'outil informatisé pour la
gestion de l'information géographique dans le suivi et la quantification
de l'érosion hydrique. La méthodologie adoptée a
consisté à intégrer dans le SIG l'équation
universelle de pertes en terre (USLE) et le coefficient de
transportabilité des sédiments. Ces auteurs sont parvenus
à réaliser quelques croisements afin de caractériser le
risque réel auquel est exposé le sol dans le bassin de l'Isser et
ainsi quantifier les sédiments délivrés aux cours d'eau.
Ils montrent comment un SIG permet à un utilisateur potentiel d'obtenir
et de cartographier l'information relative à la sensibilité au
sol des phénomènes érosifs.
Pour ce qui est de la conception d'une base de données,
nous pouvons citer (SOURIS, 1986) qui a défini la base des
données comme un ensemble de données reliées et
gérées par
un système de gestion de base des données
(SGBD). Il a succinctement fait un historique sur la saisie, et la gestion de
la base de données et pose un certain nombre de questionnements. Ces
questionnements portent sur la manière de saisir, le stockage, la
gestion... Par la suite, il a distingué l'information localisée
selon deux ensembles : l'information graphique et l'information descriptive.
Ces informations se décrivent par des entités (ou champs) et
leurs attributs. Ainsi, la description d'une entité va être en
partie déterminée par les méthodes de
représentation utilisées. A ce propos, (SOURIS, 1986) fait
intervenir la notion d'échelle qui est fonction des objectifs
fixés. En ce sens, une même entité peut donner lieu
à plusieurs descriptions ; une ville peut être
représentée par un point à une certaine échelle et
par une aire à une autre échelle. Ce qui donne alors deux
entités distinctes en fonction de l'échelle de description.
La base de données est définie comme un ensemble
de données structurées et stockées, bien organisé
en vue de son utilisation sur un support informatique. Quant à la
donnée, c'est toute information enregistrée sur un support et/ou
soumise à une manipulation informatique. Selon (AFNOR-ISO, 1989) une
base de données est une structure des données permettant de
recevoir, de stocker, et de fournir à la demande des données
à des multiples utilisateurs indépendants.
(GRUAU, 2006) s'est basé sur la méthodologie
Merise pour une modélisation conceptuelle de système
d'information. Celle-ci permet de concevoir un système d'une
façon standardisée et méthodique. Il identifie dans sa
démarche quatre points pour la conception d'une base de données.
Le premier point introduit le schéma entités-associations qui est
un schéma précisant les entités et leurs relations : la
construction d'un tel schéma se fait en étudiant les
dépendances fonctionnelles et en tenant compte d'un certain nombre
d'extensions conceptuelles. Il s'agit là d'identifier toutes les
entités possibles chacune avec ses attributs et identifiants qui la
distinguent des autres. Le second point rendant compte du schéma
relationnel qui consiste à organiser les données en une table
dans laquelle les colonnes décrivent des champs en commun et les lignes
contiennent les valeurs de ces champs pour chaque enregistrement. Le
troisième point tente d'expliquer la traduction entre les deux
schémas. La traduction du schéma conceptuel
entités-associations en un schéma relationnel conduit à un
modèle physique de données qui précise le stockage de
chaque donnée à travers son type et sa taille.
Enfin, le dernier point concerne la méthodologie de base.
Pour GRANGE (2006), construire une base des données
c'est regrouper les données en paquets « homogènes »,
les entités, les tables. Chaque entité est définie par un
nombre fini de données élémentaires qui constituent ses
attributs ou les renseignements sur celle-ci. Selon lui, la construction ou
l'élaboration d'une base des données passe d'abord par sa
conception. Il a proposé de ce fait trois étapes fondamentales
pour l'élaboration de la base de données : la première
étape est celle de l'analyse de documents qui consiste à
réunir tous les documents (papiers, magnétiques ou autre support
d'information) représentatifs de données que l'on veut
modéliser. La seconde étape ou structuration des données
met les informations en « paquets » homogènes dans lesquels on
minimise au maximum la répétition d'information. Et enfin, la
construction du schéma des données mettant en relation les
entités et associations pour construire la structure
générale des données.
En 1997, JOLY a mis en place une base de données de
termes et concepts employés en cartographie géomorphologique.
Celle-ci rappelle les principaux objectifs analytiques et systémiques de
la géomorphologie. Pour ce faire, il subdivise en chapitres et sous
chapitres qui définissent autant des champs d'investigation qui peuvent
eux même être subdivisés en paragraphes et unités
cartographiques ou taxons. Les données dans la base sont codées
et classées selon un ordre thématique par un sigle de trois
lettres suivi d'un numéro pour les sous-chapitres. Les objets sont
repartis en trois types d'implantation. Et chaque objet est décrit par
un enregistrement.
S'agissant de la base de données, l'on peut retenir que
sa constitution doit passer par sa conception (GRANGE, 2006 ; GRUAU, 2006).
L'étape de la conception consiste à identifier tous les documents
ou éléments nécessaires et représentatifs de la
thématique à modéliser. Les informations à
intégrer dans la base sont de deux natures : les informations graphiques
informant sur la situation géographique et la forme des spatiaux et les
informations descriptives (qualitatives et quantitatives) qui se
réfèrent à la sémantique. Et enfin toutes ces
données ne constituent une base de données que si elles sont
reliées entre elles par un système relationnel de gestion de base
de données (GRANGE, 2006 ; GRUAU, 2006).
Le présent travail doit déboucher à la
mise en place d'un SIG pour la surveillance des systèmes
hydrogéomorphologiques de l'aire «Ayi noma». Le SIG est
défini comme un système informatisé comprenant plusieurs
bases de données géographiques et un logiciel de gestion et
d'accès aux informations dont le but est de centraliser, d'organiser, de
gérer et d'analyser les données et leur mise à jour
(encyclopédie encarta 2004). Le SIG est un ensemble des moyens
permettant d'acquérir, de traiter, d'analyser, de représenter et
de gérer des informations dans un contexte spatial, et il permet de
comparer des entités différentes sur la base de leurs
caractéristiques spatiales communes.
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