1.1.1.4 Pertinence de l'étude
Au Niger depuis une trentaine d'années, la
dégradation des ressources naturelles (eaux, terres,
végétation) met en péril l'économie des
sociétés rurales en particulier et du pays en
général. Cela menace l'équilibre entre les systèmes
biophysiques et les systèmes sociaux. La zone de Tamou, qui du fait de
la présence des maladies endémiques, d'animaux sauvages et de son
enclavement, a connu pendant longtemps une faible densité d'occupation
humaine, 4 habitants/km2 jusqu'en 1975 (AMADOU, 1996). L'occupation
des terres dans l'aire «Ayi noma» a commencé dans les
années 1980 et aujourd'hui la zone est surexploitée avec une
densité d'environ 19 habitants/ km2 (ME/F, 2006). Il devient
alors utile dans un tel contexte d'envisager une étude en vue de mettre
en relation les conséquences hydromorphologiques (notamment la
dégradation des terres) et les changements d'usage des sols. Cette
étude permettra de mieux comprendre le comportement hydrodynamique et la
susceptibilité de la zone à l'érosion et surtout de mettre
en avant le déséquilibre dans la relation Homme/Milieu.
Même si cette région est communément
considérée comme la moins dégradée comparativement
aux autres régions du Niger, elle présente aujourd'hui des signes
révélateurs de dégradation (la baisse de la
productivité des sols). Il importe donc de déterminer les
processus géomorphologiques actifs. Cette zone a fait l'objet de
nombreuses études, mais nulle part n'a été fait cas de la
question de dégradation des terres et particulièrement de
l'érosion. C'est pourquoi il est essentiel de s'intéresser
à la problématique de la dégradation des ressources
naturelles en rapport avec les changements d'usage des sols et de ses
conséquences sur les systèmes
hydromorphologiques dans cette zone où la pression sur
les ressources naturelles est importante avec l'afflux de populations
allogènes. Nonobstant toutes les études existantes dans cette
zone, il n'y a pas eu des études spécifiques pouvant conduire
à la constitution d'une base de données pour la surveillance des
systèmes hydrogéomorphologiques. C'est pourquoi nous pensons que
cette base de données serait un outil déterminant pour
l'aménagement et la gestion durable de cet espace. En effet, cette
région constitue une zone agropastorale par excellence. En plus, elle
dispose d'un important capital en ressources en eaux composé du fleuve
Niger et de cinq de ses affluents de rive droite. La prise en compte de cette
question permettra de diminuer le nombre des conflits d'usage entre les
pasteurs et les agriculteurs. Ainsi la prévention de ces conflits
permettra de mieux gérer le seul patrimoine transfrontalier du W qui
joue un rôle capital dans l'économie de la commune rurale de Tamou
en particulier et du Niger en général. En outre, cette
étude nous permettra d'éprouver un cadre méthodologique
pour le suivi des systèmes morphopédologiques de l'aire
pionnière «Ayi noma». Nous pensons que cette base de
données constituerait une assistance technique non négligeable
pour tous les acteurs (aménageurs, techniciens, ...) soucieux d'un
développement local durable.
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