2.1. 2 Les talus
Les talus ont 30 à 40 m de commandement. Les bordures
du plateau sont marquées par un abrupt cuirassé (1à 2 m)
qui se prolonge par un talus raide (45 à 50 %) (PIAS; 1978). Ils ont en
général un profil convexo-concave. Leur évolution est
tributaire de la cuirasse sommitale. En effet, ils sont recouverts d'un
épais manteau d'éboulis (issus du démantèlement de
la cuirasse) décapé par endroits ce qui explique l'affleurement
des altérites issues de la désagrégation du socle. Ils
sont aussi marqués par un ravinement intense festonnant la corniche.
Cependant par endroit les altérites apparaissent privés de leur
couverture gravillonnaire (photo 7).
Photo 7 : Affleurement des altérites du versant
dépourvu du manteau gravillonnaire issu du démantèlement
de la cuirasse ferrugineuse
2.1.3. Les glacis
Ce sont des glacis dunaires généralement courts.
Leur extension, de part et d'autre du Goroubi, est déterminée par
la configuration de son lit mineur. Il constitue une surface
intermédiaire entre le talus et le Goroubi qui s'est
développée dans des matériaux sableux
rubéfiés. Ce glacis disparaît de part et d'autre du Goroubi
auquel cas ce cours d'eau est directement adossé au cône
d'éboulis. Le glacis est fortement disséqué du fait d'un
important ravinement issu du plateau. En effet, les eaux se concentrent dans
les talwegs à la faveur de la pente et ravinent. Ces ravinements
très intenses donnent un aspect ondulé aux glacis (photo 8).
Photo 8 : Aspect ondulé du glacis au second plan
et bordure du plateau couverte de la cuirasse ferrugineuse
2.1.4 Le Goroubi et ses affluents
2.1. 4.1 Le Goroubi
Il entaille profondément le plateau cuirassé
auquel il se raccorde. La hauteur des berges peut atteindre 1 m en aval
à la confluence avec le fleuve Niger et environ 2 à 3m ben amont.
Le Goroubi présente une morphologie de méandre induise par les
faibles pentes. Son lit mineur est encaissé au point où il n'y a
pas de plaine alluviale. Dans l'ensemble, le lit du Goroubi est large et
sableux, mais y affleure sporadiquement le socle cristallin sous forme de
dalles non altérées. Sur le plan érosif, la dynamique du
Goroubi se caractérise par l'élargissement et l'approfondissement
du lit. Ainsi, se développe et s'élargit la berge concave
tandis
que s'allonge par alluvionnement la berge convexe. A la sortie
de la boucle, le courant est dévié par la courbure et creuse un
nouveau méandre inverse au premier. Cette dynamique entraîne des
dégâts énormes tel que le déchaussement des arbres
situés sur les berges et par là un élargissement du lit
mineur par recul de berges (photo 11) provoquant ainsi la destruction des
terrasses du lit majeur qui portent les champs de sorgho et les jardins de
cultures maraîchères (photos 9 et 10). C'est d'ailleurs le
processus érosif qui menace la pratique du maraîchage le long de
cette rivière.
Photo 9 et 10 : Culture de décrue le long du
Goroubi (poivron, piment, maïs, tomate, et Moringa). Cependant ces
cultures sont menacées de disparition par une dynamique érosive
qui fait reculer les berges du Goroubi.
Ainsi, des arbres aux racines dénudées,
attestent d'une érosion intense et récente. Ces arbres qui
constituent des témoins naturels, situés sur les berges et
même dans le lit, témoignent de cette dynamique. Selon le
Président de la grappe (groupement du PAC) de Dyabou, cette dynamique
remonte aux années exceptionnelles et notamment à la
réalisation du pont-barrage sur le lit du Goroubi (1994 et 2003).
Photo 11 : Recul des berges du Goroubi et
déchaussement et destruction des arbres sur les berges
La sédimentation latérale est
caractérisée par d'importants apports d'alluvions issues de
ravines latérales et de deux grands koris affluents (kori de Tyala et
celui de Sibili Goungou) qui arrivant dans le lit du Goroubi perdent de leur
force et alluvionnent en formant des cônes d'épandage. Ces
cônes sont par la suite remaniés par le courant qui se
déplace sur leur surface bombée. Notons que l'alluvionnement
représente aussi un l'intérêt dans le stockage de l'eau
dans les alluvions, ce qui permet aux maraîchers de creuser des puisards
(photo 12 et 13) pour arroser leurs cultures.
Photos 12 et 13 : Puisards dans le fond du Goroubi : ce
stock d'eau lié à l'importance des dépôts alluviaux
permet aux maraîchers d'arroser leurs cultures pendant un bon moment
après l'assèchement du Goroubi
Comme souligné plus haut, le fond du Goroubi est sableux,
mais y affleure sporadiquement le socle cristallin sous forme de dalles non
altérées (photos 14 et 15).
Photos 14 et 15: Affleurement du socle cristallin sous
forme de dalles non altérées sur le lit du Goroubi (a) mare de
Garba Gounton ensablée, et en (b) dalles et création de retenue
d'eau ensablée mare de Batancon.
D'un point de vue géomorphologique, ces blocs exercent
une pression au flux d'eau entraînant ainsi des mouvements
tourbillonnaires d'où la formation de dépressions dans lesquelles
stagne l'eau. C'est l'exemple des mares de « Maliko », Salanbaley
fay, Garba Gounton, et Batancon » le long du tronçon que nous avons
parcouru (selon les avis de Moumouni Président de la grappe de Dyabou).
Cependant ces mares d'obstacle n'existent que de nom car elles sont
comblées de sable.
Le contact avec le fleuve Niger se matérialise par deux
cônes coalescents formés par le Goroubi et son affluent.
L'épaisseur du dépôt est d'environ 1,5 m, la longueur et la
largeur de ce cône correspondent respectivement de 220 m et 130 m.
En plus du cône, ce contact est marqué par un
recul de la plaine inondable du Fleuve Niger qu'entaille le Goroubi sur sa rive
gauche et pareillement pour le kori de Sibili Goungou.
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