Chapitre II : Résultats
2.1. Caractérisation des unités
géomorphologiques
Cinq unités géomorphologiques constituent le
paysage. Du sommet à la base, on distingue le plateau, les talus, les
glacis et les vallées.
2.1.1. Le sommet du plateau
C'est un vaste plateau cuirassé, témoin d'une
vieille surface d'aplanissement datée du Pliocène. Ce vaste
ensemble monotone s'incline très doucement vers la vallée du
fleuve Niger, passant de 250 m à l'Ouest à 220 m à l'Est.
Le plateau est partiellement recouvert d'un manteau sableux à relief
mollement ondulé et qui masque la topographie initiale. Les pentes sont
en moyenne de l'ordre de 1 à 3 % et atteignent exceptionnellement 6
à 8 %. La plus grande épaisseur connue du voile sableux est de 6
m au-dessus de la cuirasse grâce à un puits creusé au sud
de Dyabou. (PIAS, 1978). La dynamique actuelle sur ce niveau se
caractérise par une intense érosion tant hydrique
qu'éolienne. On y distingue deux faciès : un faciès
cuirassé et un faciès sableux portant l'essentiel des
cultures.
Sur le premier faciès, l'évolution morphologique
actuelle se caractérise par l'action des processus physico-chimiques qui
démantèlent la cuirasse laissant sur place un pavage
gravillonnaire. Les photos 3 et 4 montrent l'affleurement de la cuirasse qui se
présente sous forme de dalles sous l'effet du ruissellement en nappe et
de la déflation éolienne.
Sur le faciès sableux, la dynamique érosive se
caractérise par les processus de déflation éolienne et le
ruissellement diffus s'estompe dans des dépressions. En bordure du
plateau où la végétation est moins dense, la
déflation éolienne engendre de vastes surfaces de
déflation (photo 5). Ces surfaces ont à un moment
été mises en culture et sont aujourd'hui abandonnées suite
à la destruction de la structure des sols et à leur
encroûtement (photo 6).
Photos 3 et 4 : Affleurement de cuirasse en dalle sur le
plateau (premier faciès) sous l'action du ruissellement et de la
déflation éolienne
Photo 5 : Surface de déflation éolienne et
par endroit formation de nebkas liés à l'obstacle
(végétation) sur le faciès sableux du plateau.
On observe souvent sur ce faciès un début de
ravinement (photo 6) lié à la nouvelle relation d'exploitation ou
de gestion de ressources naturelles. En outre il existe une multitude de
dépressions qui dans certains cas peuvent être le point de
départ du ravinement du fait de parcours des animaux qui viennent s'y
abreuver. Dans ces dépressions apparaissent parfois des sources qui
alimentent le kori de Sibili Goungou.
Photo 6 : Plage encroûtée et début du
ravinement sur le faciès sableux du sommet du plateau
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