1.2.1.1.7. La végétation
L'aspect de la végétation traduit
fidèlement l'influence des facteurs édaphiques (profondeur,
perméabilité, richesse en base) et la variation de la
pluviométrie. Au nord de l'isohyète 600 mm, on rencontre la
savane arborée à combretacée sur les sols ferrugineux de
couverture sableuse ancienne. On note dans ce domaine la dominance des arbustes
tels Guiera senegalensis, Combretum micrantum, Combretum glutinosum
etc.
La strate herbacée discontinue est dominée par
les légumineuses telle Zornia glochidiata. Plus au sud c'est le
domaine de la savane boisée entre 600 et 800 mm, elle se
caractérise par diverses espèces dont Bombax costatum,
Baswellia delzilli.... On y trouve aussi les graminées vivaces
notamment les Andropogonées qui apparaissent au sud de
l'isohyète 650 mm. La forêt claire apparaît à plus de
800 mm de pluies sur les sols ferrugineux (GAVAUD, 1977) notamment dans les
réserves naturelles ou artificielles. Les ligneux sont
caractérisés par un grand nombre de combretacées et
également par la présence d'espèces utiles à
l'homme comme Bytyrospermum parkia (karité), Parkia
biglobisa (néré) (SAÏDOU, 2006).
1.2.2. Le contexte humain
La zone de Tamou est composée par une mosaïque
d'ethnies. Ainsi elle compte 77 villages peuplés de Peuls, de
Gourmantchés, des Foulmanganis (métissage entre les Peuls et les
Gourmantchés), de Haoussa, de Zarma... C'est une zone d'immigration dont
l'occupation est relativement récente. En effet, jusqu'au début
du 20éme siècle, les aires de peuplement de la
région ne sont que des îlots localisés avec une
densité faible soit 5 à 6 fois inférieure à celle
d'aujourd'hui (BENOIT, 1999). Cela s'explique par l'existence des maladies
endémiques (l'onchocercose, la trypanosomiase, la cécité),
et la présence d'animaux sauvages (AMADOU, 1995 ; BOUBACAR, 2004). Au
tour des années 1970, des vastes campagnes de lutte contre
ces maladies ont permis d'assainir la région favorisant
ainsi l'installation des populations venues d'horizons divers et surtout avec
l'opération «Ayi noma» (produisons) dans les années
1980. Selon les statistiques du RGP/H 1988 (MINISTERE DE L'ECONOMIE et DES
FINANCES, 1992) la population du canton était de 36679 habitants en 1988
soit une densité de 12.95 habitants/km2. Elle atteint 52917
habitants en 2001 soit une densité de 18.68 habitants/km2
(MINISTEE DE L'ECONOMIE et DES FINANCES, 2006). L'évolution
démographique dans cette zone peut être illustrée par les
figures ci-dessous. Celles-ci montrent l'importance de l'immigration dans les
années de grandes sécheresses (1972, 1973, 1982, 1984.
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70000 60000 50000 40000
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Tamou
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30000 20000 10000 0
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1988 1998 2001
Annes
Figure 3 : Evolution de la population de la commune
rurale de Tamou de 1988 à 2001.
1500
1968 1969 1982 1986 2001
1300
1100
300
100
-100
900
700
500
Tamou Dyabou Baoullédjé Tyala
Année
Figure 4 : Evolution de la population de quelques
villages dans la zone de Tamou (Source : AMADOU 1995 complété
par les données RGP/ H 2001.)
La principale conséquence de cette évolution de
la population est l'augmentation des superficies cultivées qui sont
passées de 71060 ha en 1975 à 166868 ha en 1999 pour l'ensemble
du département de Say (monographie sous régionale de Say). Pour
Tamou, elles sont passées de 4070 ha en 1955 à 12590 ha en 1996.
Mais la superficie cultivée par personne est passée de 2.85 ha
à 2.3 ha (AMBOUTA, 2002). Cela est la conséquence de la baisse
des rendements liée à l'état de la pauvreté des
sols, à la péjoration climatique, et à la pression
démographique entraînant la réduction du temps de
jachère. La réponse aux besoins croissants en
céréales consécutifs à la forte croissance
démographique s'est faite par l'extension des superficies plutôt
que par une intensification de la culture (SAIDOU, 2006). Suite à cette
dynamique de mise en culture, on assiste à une dégradation de
l'environnement physique. Les pratiques culturales mécanisées
utilisant des tracteurs, des engins de terrassement, ont mis à nu les
sols induisant une dégradation rapide des surfaces cultivées par
les processus d'érosion hydrique et éolienne. La figure 5 nous un
schéma simplifié du processus de dégradation. Avec les
sécheresses des années 1970, les immigrations, on assiste
à une rupture de l'équilibre relatif du milieu et la population
autochtone.
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1976 : déc lassement d'une partie d e la réserve d
e Tamou
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Séche resse (1972 -1974)
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Immigration d es popul ation s de Oua llam et Filingu é
Immigration et afflux de fonc tionna ires (militaires)
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Milieu en Equ ilibre relatif avec l a population auto
chtone
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Explo itation minière
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Dég radation et ab andon de ter res
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Rupture de l'équilibre
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Figure 5 : Schéma simplifié du processus de
dégradation
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