2.1. 4.2 Les affluents
Dans le bassin du Goroubi (aire «Ayi noma»), nous
avons identifié deux koris affluents sur la rive droite. D'amont en
aval, on a respectivement le kori deTyala et celui de Sibili Goungou. Ces deux
koris peu encaissés entaillent le plateau de Dyabou dans sa partie
centrale qui correspond au second faciès essentiellement couvert d'un
voile éolien.
2.1.4.2.1 Le kori de Tyala
C'est une large vallée fossilisée par du sable
éolien, et à morphologie très peu sinueuse et à
pente longitudinale forte. Le lit de ce kori est sableux et large, 200 m par
endroits. La hauteur des berges varie fortement, de moins de 1 m à plus
de 4 m selon les endroits. Un élargissement est observé sur la
berge en rive droite constituée pour l'essentiel des formations
sableuses d'origine éolienne. Cette berge est sableuse, ravinée
et abrupte (Photo 16). Pour la rive gauche, on n'a pas observé un
élargissement car elle est marquée par un talus constitué
des matériaux rocheux.
On y observe de nombreux cônes d'épandage
formés par des ravines latérales qui se jettent dans ce kori
apportant ainsi d'importantes quantités de sable, d'où l'aspect
sableux du fond de kori de Tyala. L'élargissement se fait au
détriment des champs de cultures pluviales et de quelques jardins.
Là aussi, tout comme sur le Goroubi on trouve des puisards pour les
cultures comme illustre la photo 17.
Photo 16: Berge droite du kori de Tyala taillée
dans le matériaux sableux d'origine éolienne (épaisseur
environ 3 m) elle présente de fente retrait.
Photo 17 : Puisard mis enclos par un maraîcher dans
le lit du kori de Tyala ; cette photo montre une fois de plus le rôle des
alluvions dans le stockage d'eau dans les lits des kori
Le kori de Tyala se jette dans le Goroubi en formant un large
cône d'où un important ensablement observé à ce
niveau. La dynamique érosive se caractérise essentiellement par
l'élargissement du lit, l'ensablement du kori lié aux apports des
ravines latérales formant des cônes d'épandage.
2.1.4. 2.2 Le kori de Sibili Goungou
C'est un kori qui emprunte une dépression inter-dunaire
ensablée de plateau depuis le sud de Dyabou jusqu'à la confluence
avec le Goroubi et le fleuve Niger. Sur l'ensemble du linéaire du kori
de Tyala, le lit a un cours sinueux. Tout le long de son cours, on observe la
présence de sable blanc témoignant de l'existence d'une
vallée fossile. La pente est très faible, et le kori est
très peu encaissé en amont. La pente augmente relativement vers
l'aval ; les berges atteignent 1 à 3 m de hauteur (photo 18).
Photo 18 : Berge droite du kori de Sibili Goungou : elle
est taillée dans des matériaux sableux épaisseur environ 3
m.
La particularité de ce kori est liée à
l'existence de résurgences liées à l'infiltration dans le
faciès sableux du plateau. En effet, nous avons observé lors de
notre visite sur le terrain des ravines qui se jettent dans ce kori et dont
l'écoulement est lié aux apports de ces résurgences photo
19.
Photo 19 : Source liée aux caractéristiques
des formations superficielles : cellesci soutiennent l'écoulement dans
le kori de Sibili Goungou.
Celles-ci sont dues à la perméabilité des
formations superficielles (caractéristiques granulométriques
sableuses reposant sur la cuirasse). Ces formations (dépôt
éolien et cuirasse) sont favorables à l'infiltration des eaux de
pluies, si bien que les traces d'érosion linéaire n'existaient
pas avant. En fait, l'écoulement a toujours existé en direction
du fleuve sous forme d'écoulement souterrain, et aujourd'hui sous
l'effet
des changements d'usage des sols, il apparaît à
ciel ouvert. Ces résurgences se jettent dans le kori de Sibili Goungou.
Certaines ravines donnent un bon exemple de ces deux ravines (photos 20) ;
celle qui est à droite a 3 ans et, celle qui se trouve à gauche a
2 ans.
Photo 20 : Sources liées à la nouvelle
dynamique de l'occupation du sol et jetant dans le kori de Sibili Goungou,
celle qui est à gauche sur la photo (1) a 3 ans et, celle qui se trouve
à droite sur la photo (2) a 2 ans.
A la date du 31 mars 2007, l'écoulement a atteint la
latitude du village de Ouro Djoga X= 430717 et Y= 1425523 (photo 21).
Photo 21 : Niveau où l'écoulement des
résurgences a atteint à la date du 31/03/2007 juste à la
latitude du village de Ouro Djoga
Cependant, il faut noter que l'érosion latérale
se matérialise par un élargissement du lit de ce kori et par
conséquent une perte en terre importante et un risque de destruction de
tous les arbres se trouvant à côté de ses berges et des
champs de cultures pluviales. Cette situation est illustrée par les
images ci-dessous.
Le kori de Sibilli Goungou se jette dans le Goroubi avec
lequel il forme un large cône coalescent au contact du fleuve Niger (les
caractéristiques du cône ont été
énumérées précédemment).
De par cette caractérisation, on observe de vastes
surfaces de déflation sur la bordure du plateau. Le ruissellement en
nappe y exerce ses effets et s'organise avec la pente vers l'aval pour se
concentrer en formant des ravines qui attaquent le rebord des plateaux en
reculant leurs têtes. Ces ravines collectent et drainent les eaux et les
acheminent dans les koris. Les écoulements parfois à
caractère torrentiel, sapent les berges qui s'élargissent par
effondrement au détriment des champs, des sites maraîchers ou des
maraîchers le long de ces koris.
Les conséquences sont parfois désastreuses
lorsque l'homme modifie la morphologie du chenal d'écoulement en
réalisant des ouvrages. Le meilleur exemple est celui du pont-barrage
réalisé sur le Goroubi qui a perturbé sa dynamique
géomorphologique entraînant ainsi la destruction des cultures de
manguiers par inondation, mais également l'élargissement du lit
du Goroubi par sapement des berges.
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