Section II : l'avenir des journalistes
Même si nous vivons dans un contexte de
précarité, la crise doit nous imposer de penser à la
survie de la profession. Le journalisme dans le monde de la presse
indépendante a ceci de particulier qu'il permet un véritable
épanouissement intellectuel. Le bémol se trouvant dans
l'épanouissement matériel.
Pourtant la presse privée regorge de dynamisme, on a
qu'à observer la plupart des salles de rédaction. De plein fouet
on fait face à la jeunesse de leurs reporters. Norbert Ouendji dans une
interview avec le journaliste Vincent Tridon le jeudi 10 août 2006
déclarait : « Il faut bien qu'un jour, on
arrête avec la politique du chacun pour soi, pour regarder dans la
même direction. La situation actuelle ne profite qu'au régime, qui
s'en sert pour diviser davantage les journalistes et prendre des mesures
liberticides contre la presse. Il y a beaucoup de journalistes imaginaires ou
fantômes, qui sillonnent les salons d'hôtels et autres lieux de
conférences pour racketter les organisateurs d'événements
(...). La question qui se pose aujourd'hui est celle de savoir si ceux qui
déshonorent ainsi le métier de journaliste méritent la
solidarité de ceux qui se considèrent comme "vrais
journalistes".» Alors, pour que le métier de journaliste de
la presse écrite indépendante se dote d'un avenir
prospère, plusieurs voies sont à explorer.
Nos hommes de médias doivent d'abord s'organiser dans
les regroupements professionnels pour créer une force persuasive
vis-à-vis des employeurs. Ils doivent aussi s'organiser pour
améliorer les conditions d'exercice de la profession et la
qualité des journaux de façon à accroitre les
consommateurs des produits médiatiques. Développer un esprit de
corps, une véritable conscience collective qui engendrerait une
similitude d'intérêts.
Penser à faire pression sur les pouvoirs publics pour
obtenir des facilités de travail pour les entreprises de presse.
Il est nécessaire pour l'Etat d'appliquer la
convention de Florence et son protocole additionnel de Nairobi, afin de ne pas
voir sa presse mourir. Pour cela le gouvernement travailler de concert avec le
ministère de a culture et de la communication, pour alléger tout
ce qui concerne l'achat du matériel nécessaire à la
confection d'un journal au support papier. De plus, le pouvoir en place
devrait exempt les entreprises de presse de textes et impôts ce qui
permettraient aux patrons de dégager des moyens afin d'améliorer
les conditions de travail et de rémunération des journalistes.
L'Etat devrait également penser à réduire le pourcentage
de la maison de distribution qu'est MESSAPRESSE, on observe qu'elle engloutit
une grande partie des recettes et des bénéfices des entreprises
de presse.
Il faudrait que les pouvoirs publics songent à
réformer les textes sur la presse et faire des entreprises de presse,
des entreprises à part entière, leur imposer l'application de la
Convention Collective. De plus, les entreprises de presse gagneraient à
recevoir davantage une aide matérielle que financière de la part
des services publics ou du ministère sous tutelle.
L'on pourrait assurer une gestion rigoureuse des entreprises
de presse, afin qu'il y ait des fonds de garantie pour la presse et qu'elle
puisse avoir accès aux crédits bancaires. Garantir par la
même occasion un équilibre dans la distribution de la
publicité venant des institutions publiques et para publiques.
Ces suggestions renforceraient l'éthique, ainsi que les
responsabilités des journalistes. Mais amélioreront sans conteste
le cadre socio professionnel du journaliste de la presse privée au
Cameroun
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