C. LES MESURES ANTHROPOMETRIQUES
1. Le poids
L'indice Poids (kg) montre une moyenne de 17.03 #177; 8.04
plus élevée par rapport aux séropositifs avec une
différence statistiquement significative. Beau et al retrouvent un poids
moyen bas dans les deux groupes sans différence statistiquement
significative.(8)
2. La taille
La taille moyenne était plus élevée chez
les enfants séronégatifs par rapport aux séropositifs mais
sans différence statistiquement significative. Ce résultat est
superposable à celui de Beau et al. (8)
3. Poids pour Taille (WHZ)
Un total de 20.5 % d'enfants ont présenté une
moyenne de Z score < - 2 chez les enfants infectés contre 0% chez les
non infectés. Aucun résultat similaire n'a été
retrouvé dans d'autres études.
Concernant la moyenne globale de l'écart type, elle
était de -1.2 #177; 2.5 chez les enfants infectés avec une
différence significative par rapport aux enfants non infectés. Ce
résultat est plus bas que celui retrouvé par Beau et
al(8) qui rapporte -3.9 #177; 0.8. Ceci s'explique par le fait que
les enfants infectés étaient recrutés à des stades
cliniques différents au moment du recrutement alors que Beau et al
(8) ont travaillé sur une population d'enfants malnutris.
La catégorie d'âge de 27 mois apparaît la
plus affectée avec une moyenne globale de -5.4 Zscore. Suivie des
catégories de 5 et 9 mois qui sont < - 2 Zscore. Hormis ces trois
catégories, les résultats étaient presque superposables
aux enfants non infectés. Nos résultats se rapprochent de ceux de
Mc Kinney et al (6) qui retrouvent des résultats
superposables concernant l'indice P/T sur 62 enfants infectés nord
américains contre 108 non infectés sur les deux premières
années de vie.
Lepage P et al(20) retrouve lui aussi des
résultats similaires ayant étudié une série
d'enfants d'âge scolaire infectés par le VIH. Par contre Bailey et
al, (7) Mc Kinney et al (6) n'ont retrouvé aucun
enfant avec Z score <-2.
L'étude a retrouvé 3 catégories
d'âge très affectées parce que ces enfants ont
été recrutés à des stades cliniques avancés
et 90% au stade biologique IV. Webb et al retrouve un P/T augmenté
dès les 4 premiers mois de vie qui décroit significativement
après.(34)
L'indice P/T a longtemps été
considéré comme un indicateur important pour évaluer le
statut de santé.(35,36) Donc un enfant petit
ou émacié a un faible Zscore P/T (< - 2 Zscore). La
physiopathologie du retard staturo pondéral n'est pas assez claire chez
les enfants infectés. Les études faites sur la croissance et les
fonctions endocriniennes n'ont pas retrouvé d'anomalies consistantes.
(37,38)
Concernant la fonction thyroïde, Laue et al sur 9 enfants
infectés ont retrouvé que la plupart d'entre eux avaient un TSH,
un T4 libre et T3 normal.(38) Lepage et al ont constaté que
les taux de TSH, T3 et T4 étaient essentiellement les mêmes chez
les 11 enfants infectés par le virus VIH âgés de plus de 5
ans et égalaient le taux des enfants
séronégatifs.(39) Geffner et al retrouvent des
résultats similaires à savoir que le dosage de TSH, T3 et T4
était similaire chez les 13 enfants infectés et chez les 4 autres
non infectés. (40 )
Concernant la glande surrénale, Laue et al retrouvent
un taux basal normal d'aldostérone et de corticotropine, un taux
élevé de rénine plasmatique chez 6 patients, et un taux
normal ou élevé de cortisol plasmatique.(38) Oberfield
et al ont émis l'hypothèse selon laquelle il existerait un
déficit sélectif dans la production de l'hormone 17
deoxystéroide, mais le déficit semblait marginal et n'avait pas
semblé être la cause des troubles de croissance dans leur
population d'étude. (41)
Quant à l'hormone de croissance et les facteurs de
croissance insuline-like, ses perturbations ont été
décrites dans plusieurs maladies chroniques associant le retard de
croissance et la perte pondérale incluant l'insuffisance
rénale.(42) Comme l'infection à VIH associe les deux
troubles chez l'enfant à savoir l'émaciation et l'insuffisance
rénale, les facteurs de croissance insuline-like et l'hormone de
croissance se retrouvent perturbés et contribuent à ces troubles
de croissance. Il a été évoqué chez les adultes
qu'un traitement à base de l'hormone de croissance chez ceux
infectés par le virus VIH entraînerait une reprise
pondérale, donc cet axe est impliqué dans la physiopathologie des
troubles de croissance dans l'infection à VIH.(43)
Laue et al retrouvent un taux normal de l'hormone de croissance en
réponse aux tests de stimulation chez 8/9 enfants infectés par le
virus VIH.(38) Lepage et al quand à lui retrouvait un taux
basal d'hormone de croissance similaire chez les enfants infectés comme
chez les non infectés alors que le facteur 1 de l'hormone de croissance
insulin-like (IGF-1) était abaissé de manière
significative chez les enfants infectés.(39) Par contre
Geffner et al n'a pas retrouvé de différence concernant le taux
du facteur 1 de l'hormone de croissance insuline-like (IGF-1).
(40)
Selon Yip et al, un faible poids pour taille (wasting) est
souvent associé à une affection sévère aigue
récente et traduit généralement une malnutrition aigue,
majoritairement à cause de la diarrhée
persistante.(44) L'émaciation chez les personnes
infectées par le VIH serait due à plusieurs facteurs associant la
baisse des apports oraux, la malabsorption, les désordres endocriniens
et autres désordres métaboliques comme l'effet de TNFá
selon Abrams et al.(45)
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