Extraction pétrolière et protection de l'environnement dans le golfe de Guinée( Télécharger le fichier original )par Stan Atangana Université de Limoges - Master II droit international de l'environnement 2008 |
Paragraphe II : Destruction de la faune et de la flore.Le Golfe de Guinée est d'une richesse faunique et floristique marine insoupçonnable. On rencontre dans cette zone des stocks pélagiques côtiers à l'instar des sardinelles et des stocks pélagiques hauturiers notamment les thonidés15(*), et une flore marine immense telle que les forêts de mangrove. Cependant l'intense activité pétrolière observée dans cette zone du globe entraine la destruction aussi bien de la faune (B) que de la flore (A) marine. A-Destruction floristique. La flore aquatique est constituée d'algues, d'espèces immergées (Ottelia ulvifolia) et d'espèces émergées telles que les Nénuphars, les Hydrocharis, les Anubias, la Jacinthe d'eau, des espèces flottantes telles que pistia stratiotes, Azolla, Marsilea, Lemna paucicostata ou lentille d'eau. La flore marécageuse est formée essentiellement de Cypéracées, de Graminées, des Fougères, des Maranthacées, des aracées et des Raphias. La flore des mangroves est constituée de paletuviers utilisés comme bois de chauffe et de service, de Fougères caractéristiques telle Nypa fructicans et de palmacée du genre Acrostichum aureum . Cette richesse floristique présente dans le milieu marin est importante pour la nutrition du zooplancton. Sa disparition a pour conséquence première le bouleversement de la chaine alimentaire marine, et la disparition progressive des espèces fauniques aquatiques. B-Destruction faunique. La richesse halieutique du Golfe de Guinée est inestimable. C'est pour cette raison, qu'en 1992, l'Organisation des Nations Unis pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), a mis sur pied un « Guide de terrain des ressources marines commerciales du Golfe de Guinée »16(*). Ce guide de terrain comprend les espèces marines et d'eaux saumâtres, des poissons osseux, des requins, des poissons batoïdes, des langoustes, des crevettes, des crabes, des céphalopodes, des bivalves, des gastéropodes et des tortues marines. Les tortues marines. En 1997, ECOFAC (Ecosystèmes Forestiers d'Afrique Centrale), un projet régional financé par l'Union Européenne a mis sur pied un plan régional pour la conservation des tortues marines. Il faut ici reconnaitre que la tortue marine est l'animal emblématique dans la préservation des écosystèmes marins du Golfe de Guinée. Cinq des huit espèces de tortues vivant dans l'océan mondial sont présents dans le Golfe de Guinée dont quatre sont considérées comme menacée par les scientifiques17(*).La tortue verte (chelonia mydas), la tortue caret ou tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), la tortue luth (Dermochelys coriacea), la tortue olivatre (Lepidochelys olivacea). Une est classée comme vulnérable : La tortue Caouanne (coretta coretta). La tortue verte est plus appréciée pour sa viande et ses oeufs, collectés et vendus comme aphrodisiaques. Les tortues marines sont fortement migratrices à travers le monde (plusieurs milliers de kilomètre par an). Une femelle adulte revient sur la plage de sa naissance trente ans après, pour y pondre ses oeufs18(*). Le sud du Golfe de Guinée comporte deux sites majeurs d'importance écologique internationale pour les tortues marines. Une première aire de ponte s'étend sur une bande côtière de 94 kilomètres de longueur, de la ville de Mayumba (Gabon), jusqu'à la frontière du Congo. La deuxième zone qui présente un grand intérêt pour l'alimentation des tortues marines, est la baie de Corisco située au sud-ouest de l'embouchure de Rio Muni. Ces reptiles marins de l'ordre des Chéloniens font partie des espèces animales dont les capacités d'adaptation au monde contemporain (pollution marine, pêche industrielle...). D'une manière générale, « dans cette région de l'Afrique, la nidification est menacée par l'érosion des plages, la pollution marine, les marées noires, la prédation des femelles et de leur nids. * 15 _ Levy Cardel PAYIMA « les multinationales pétrolières et la protection de l'environnement en Afrique Centrale » Mémoire présenté à l'Université de Limoges. * 16 _ Guide préparé par Wolfgang Schneider, service des ressources marines, Division des ressources halieutiques et de l'environnement, Département des pêches, FAO. 1992. 268 P. * 17 _ Sounguet (P.H), 1998. * 18 _ In « les cahiers d'outre- mer », revue géographique de Bordeaux. |
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