La critique existentialiste du rationalisme chez Sàśren Kierkegaard( Télécharger le fichier original )par Eric MBOCK ABOUBAKAR Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua - Mémoire fin de cycle de philosophie 2008 |
I.2.2. L'école existentialisteL'école existentialiste se scinde en deux principales tendances. Ces tendances selon HEIDEGGER, peuvent être appelées la gauche et la droite. Ce qui les distingue c'est la position de chacune d'elle par rapport à Dieu. La gauche se réclame athée et la droite théiste ou chrétienne. De là sortira une différence considérable dans la description de l'homme. I.2.2.1. L'existentialisme athée.Fondé sur une négation, l'athéisme est un mot qui vient du grec a, qui signifie « non » et théos qui veut dire « dieu », est une doctrine ou attitude niant l'existence de Dieu. Il en sort de cette doctrine que l'homme est abandonné à lui-même, l'absurdité est la loi de son existence. Cet existentialisme aboutit d'une manière à un pessimisme absolu. Il a pour maître à penser plusieurs grandes figures de la philosophie à l'instar de Martin HEIDEGGER et Jean-Paul SARTRE qui seront rangés parmi les existentialistes. I.2.2.1.a. Martin HEIDEGGERLe but de Martin HEIDEGGER est de constituer une ontologie générale et de répondre à la question : qu'est-ce que exister ? Pour cela, il propose de réfléchir sur l'être humain -Dasein- qui est le seul être capable de réfléchir et de s'interroger sur son être. Il distingue deux types d'existence : l'existence banale et l'existence authentique. · L'existence banale Ici l'homme n'est qu' un numéro interchangeable, une sorte d'automate sans responsabilité -Das man - pour qui son être se réduit à sa fonction sociale et qui considère les choses comme des instruments, des ustensiles et est dominé par le souci du pain quotidien. Pour Martin HEIDEGGER ce type d'être vit mais n'existe pas. · L'existence authentique Cette existence se fait à l'aide de l'angoisse. L'auteur du Sein und Zeit trouve que tous les hommes sont angoissés mais certains la dissimulent, la repoussent et se cantonnent dans l'existence banale. L'angoisse nous révèle la condition humaine, l'étude de l'homme non pas sous une forme conceptuelle et abstraite, mais concrète par une sorte d'expérience métaphysique. Il suit de là quatre traits de l'existence humaine à savoir : -La déréliction ou exister ; c'est être plongé dans un monde austère, écrasant et menaçant dès notre naissance et abandonné. - La mort ; de par ce phénomène, l'homme est un être destiné à mourir, un être mourrant. Cela non pas seulement suite à un évènement biologique mais parce que c'est une structure permanente propre à notre être. Pour Martin HEIDEGGER, « ce n'est par aucune de ces manières de finir que l'on peut adéquatement caractériser la mort en tant que fin de la réalité humaine »30(*). La mort de l'homme ne rentre pas dans les cadres de ses fins empiriques. Elle consiste en une restriction progressive de ses possibilités et la seule attitude digne face à elle est la résignation et l'acceptation du destin. - La temporalité ou l'historicité est un autre caractère de l'être humain. Pour Martin HEIDEGGER, l'homme se temporalise car, la temporalité est notre manière d'exister ; c'est une existence dispersée et esthétique. L'homme est dans l'avenir et « en avant de soi » car, il anticipe sans cesse le présent par ses projets et il est dans le passé, « en arrière de soi » par cette partie de lui-même qu'il ne peut changer. D'où, pour lui, la temporalité est une double extase qui se fonde sur le présent ou l'homme se fonde lui-même. - La liberté. Il pense que la liberté fonde l'essence même de l'homme. Elle consiste à transcender, dépasser, la situation où nous nous trouvons soit en l'acceptant soit en la réfutant. Cette liberté ne disparaît qu'à la mort qui est la suppression de toutes nos possibilités. C'est pourquoi chacun se fait librement et n'est rien d'autre que ce qu'il s'est fait. Donc en raison de nos projets, nous sommes responsables du monde. * 30 _M. HEIDEGGER, L'être et le temps, Qu'est ce que la métaphysique?. Paris, Gallimard, 1964, p. 130. |
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