La critique existentialiste du rationalisme chez Sàśren Kierkegaard( Télécharger le fichier original )par Eric MBOCK ABOUBAKAR Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua - Mémoire fin de cycle de philosophie 2008 |
III.1.2.1. L'existentialiste comme discipline philosophiqueNous constatons avec ce courant qu'une simple description de l'existence de l'homme a fait d'elle une pensée philosophique. Mais pourrait-on réduire la philosophie à un aspect descriptif ? Dans sa critique contre HEGEL, l'existentialisme a raison car il n'est pas possible de construire a priori une représentation du monde et une conception de l'homme ; ceci en ce sens qu'il faut toujours partir de l'expérience qui seule nous met en contact avec le réel. Cependant, il faudrait remarquer qu'une simple description du concret est une affaire de littérature. C'est pourquoi plusieurs critiques pensent que le travail des existentialistes n'a rien de philosophique. Car ce qui caractérise la philosophie c'est précisément de ne pas se contenter des faits mais d'en tirer des idées par un travail d'abstraction, de manière à pouvoir répondre à la question : « qu'est ce que c'est » et d'autre part d'en chercher l'explication, de manière à pouvoir répondre à la question : « pourquoi est-ce ? Pourquoi est- ce ainsi ? »109(*). Ce double effort répond à un besoin humain inné en l'homme de vouloir comprendre ce qui l'entoure. III.1.2.3. Le rejet du général et de l'universelPar général ou universel, nous voulons parler des concepts qui englobent un groupe d'individus. Par exemple un concept comme l'être. KIERKEGAARD est particulièrement allergique aux concepts qui généralisent. Mais dans sa pensée ou dans sa réflexion comme nous pouvons le constater, il n'échappe pas à ce genre de concept. Sa pensée à bien voir, n'est dans son ensemble qu'une tentative d'universalisation où il essaye de communiquer un message. Lorsqu'il parle d'existence il fait là sans le savoir allusion au général ou à l'universel dont il récuse l'usage. Ainsi dans la catégorie de l'individu, à quoi fait-il référence quand il parle d'individu ? Il ne fait certainement pas référence à monsieur X ou madame Y ; mais plutôt référence à moi, à toi, à tous, pris de manière individuelle. La notion d'individu chez KIERKEGAARD, dans son intention de séparer, fait d'une manière inconsciente, une sorte de généralisation où chacun se retrouve indexé d'une certaine façon. De là le terme individu devient universel en ce sens qu'il désigne un élément de chaque groupe d'êtres vivants. La construction des sphères est aussi un exemple frappant. Elle est frappante par le simple fait que partir d'une existence ne suffit pas pour échapper à la spéculation philosophique ; ce n'est pas une preuve qu'on n'use pas de la spéculation. L'esthétique à des personnages comme Don Juan ou le démoniaque sensuel ; le juif errant ou le désespoir ; l'éthique a sa description de l'homme idéal qui vit selon les normes sociales ; le religieux avec toutes les descriptions que fait l'auteur sont des preuves qu'il use plus de l'abstraction qu'il ne le pense. Mais abstraire ou faire appel à la raison est-ce mentir ? * 109 _ Cf. http://sites.rapidus.net/neturcot/textes/2000/critique.html. |
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