2.3 Catégories de
pêche
Les pêches maritimes mondiales présentent
aujourd'hui des aspects très variés. Deux critères de
classification peuvent êtres utilisés (ROMELUS, 2005).
1. Suivant le mode de gestion des moyens de production, on
distingue :
a. Pêche artisanale (embarcation de
petite taille avec équipage limité, sorties limitées
à quelques jours à proximité de la zone de
débarquement)
b. Pêche industrielle (sorties de plus
longue durée, pêcheries caractérisées par la
capacité de stockage, de traitement à bord, l'autonomie des
embarcations).
2. Suivant le marché de destination, on distingue
a. Pêche artisanale
La pêche se situe au niveau de subsistance avec une
faible capacité d'investissement, la majeure partie des captures est
donc consommée par le pêcheur et sa famille, le surplus est vendu
au marché local.
Pêche côtière à grande
échelle
Le pêcheur quitte le degré de subsistance,
utilise des techniques relativement simples. La pêche offre une
rentabilité économique raisonnable.
b. Pêche hauturière
S'effectuant en haute mer, les exigences en matériels
dans cette catégorie sont grandes, car plus on s'éloigne des
côtes, plus le caractère périssable du poisson est
important. La pêche hauturière est caractérisée par
un volume beaucoup plus important de capture par rapport aux autres
catégories.
2.4 Surpêche ou
surexploitation
C'est le fait d'exploiter à un taux trop
élevé une ou plusieurs classes d'âge d'un stock alors que
sa biomasse, son potentiel reproducteur et les perspectives de captures sont
réduits en deçà des niveaux de sécurité.
2.5 Situation de la pêche
en Haïti
La plupart des ressources démersales du plateau
continental d'Haïti font l'objet d'une forte exploitation du fait d'une
augmentation de la pression exercée par un nombre croissant
d'unités de pêche et de la détérioration de certains
écosystèmes favorables à la reproduction des poissons et
crustacés. Le processus de dégradation des
écosystèmes côtiers qui augmente inexorablement en raison
de l'absence de politiques environnementales effectives (eaux de ruissellement
chargées de sédiments, polluants divers, destruction des
mangroves, exploitations en masses de coraux) ne fait qu'aggraver la situation.
Ceci se manifeste par une diminution du nombre et de la taille des prises. De
ce fait, les pêcheurs tentent d'exploiter d'autres milieux, notamment la
haute mer, mais la majorité d'entre eux manque de moyens pour
cela ; les temps de déplacements élevés limitent la
durée de pêche, la vétusté des embarcations augmente
le risque en mer et réduit le nombre de jours de pêche, les outils
disponibles limitent les types de pêche praticables.
Il existerait en Haïti quelques 52 000 familles de
pêcheurs répartis en 26 000 unités de pêche
(pirogues, barques à fond plat, bateaux à voile) et plus de 420
localités de pêche. La production annuelle du secteur serait de
l'ordre de 15 000 TM de poissons, 600 TM de langoustes, 200 TM de chair de
lambi et 50 TM de crevettes, pour une valeur globale de plus de 3 milliards de
gourdes et une valeur ajoutée annuelle de 2 milliards de gourdes (DAMAIS
et al, 2007).
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