I.2.4.2. La conservation
Le safou est un fruit périssable qui se conserve
difficilement, en moyenne pendant trois jours à l'air libre et à
température ambiante. Le ramollissement naturel des fruits occasionne
des pertes post-récoltes pouvant atteindre 50 % de la production au
Congo et plus de 50 % au Nigeria (Ondo A., 2009).
Seule la mise au point d'une technique de conservation
prolongée ou de transformation en beurre et en huile de safou peut
réduire les pertes post-récoltes et encourager la culture
à grande échelle pour une meilleure rentabilité de
l'espèce (Ondo A., 2009).
Par contre, dès que le safou est récolté,
il faut le mettre dans des conditions de températures et
d'humidité qui limitent son ramollissement précoce,
c'est-à-dire à température ambiante peu
élevée et dans un milieu où l'air circule. C'est pourquoi
il est abimé à la récolte et ne peut être
conservé que pendant 5 à 6 jours (Ngakinono M., 2007).
L'emballage pour le transport se fait de
préférence dans les filets à grosses mailles pour
permettre la circulation de l'air (Ngakinono M., 2007).
I.2.5. Production et Composition chimique de safou
A l'heure actuelle, il est impossible de trouver des
données chiffrées sur le volume de la production de safous dans
le différents pays producteurs. Toutefois, certaines indications
disponibles peuvent être exploitées et extrapolées. Ainsi,
dans certains pays comme au Nigeria on a mentionné des rendements de
l'ordre de 200kg de fruits/arbre adulte/an (Ondo A., 2009).
Silou et al. cité par Ondo A. (2009) ont proposé
des rendements compris entre 30 et 100kg de fruits par arbre par an. Les
rendements annuels présentés par l'ICUC (International Centre for
Unutilized Crops, 2001) sont plus élevés, ils oscillent entre 223
et 335kg de fruits par arbre par an.
La production moyenne du safoutier s'évalue à
10-20 tonnes/ha. Elle est soit autoconsommée soit commercialisée
pour autofinancement (Ngakinono M., 2007).
Le safou a une valeur alimentaire avérée, sa
pulpe contient en moyenne, par rapport à la matière
sèche, 50% des lipides, 10 % des protéines, et 27 % des fibres
et 10 % des glucides digestibles et apporte, en plus, des minéraux et
des vitamines. L'huile extraite de la pulpe de safou est également
intéressante sur le plan nutritionnel par la présence de l'acide
linoléique (C18 : 2, n - 6) de 18 à 27 % (acide gras
indispensable) et celle de l'acide oléique de 10 à 30 %. La
quantité (1 à 2 %) et la qualité (tocophérols,
stérols, alcools triterpéniques, ...) de son insaponifiable lui
garantissent des propriétés cosmétiques (Tshiombe E.
2008).
L'huile brute de safou contient également des
minéraux tels que le fer dont la teneur diminue au cours de sa
purification. Ces éléments sur les vertus alimentaires du safou
corroborent ce que disent les associations de consommateurs selon lesquels
« tout ce qui vient de la terre est merveilleusement bon »
(Tshiombe E. 2008).
De tous les principes organiques, le safou contient beaucoup
plus de lipides. Sa teneur en huile élevée le classe parmi les
oléagineux de très grande importance. A température
ordinaire, l'huile extraite de la pulpe de safou présente
généralement deux phases ; une liquide et l'autre solide
(Ngakinono M., 2007).
Malgré tout, l'huile de safou se solidifie très
lentement. L'essai de séparation par décantation conduit à
deux fractions lipidiques composées d'acides gras et de
triglycérides très voisines l'une de l'autre et semblables
à celles de l'huile totale. Elle renferme les mêmes acides gras
que ceux rencontrés dans d'autres huiles végétales comme
l'huile de palme.
Elle contient, en proportions élevées, les
acides gras suivants :
- Acide palmitique 35-65%
- Acide oléique 16-35%
- Acide linoléique 14-27% (Ngakinono M., 2007).
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