Chapitre I : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. INTRODUCTION
Les recherches sur le safoutier se sont orientées sur
deux axes principaux :
- L'axe agronomique orienté vers l'étude de la
biologie, de l'écologie, de la phytosociologie, et de la botanique de
l'arbre (Mulumba C., 2007) ;
- L'axe technologique où est vérifiée la
composition physico-chimique des ses produits et de leurs
dérivés afin d'en définir l'utilisation. Sur ce point, un
grand regard a été tourné jusque là vers la
composition chimique des fruits afin de déterminer leur valeur
biologique et nutritionnelle (Mulumba C., 2007).
I.2. GENERALITES SUR LE SAFOU
I.2.1. Importance et usage du safou
Selon Mulumba C., (2007), l'importance attribuée
à cette essence se justifie par les multiples fonctions qu'accomplissent
ses produits dans la vie de l'homme. Mais ce qui fait du safoutier une plante
d'avenir c'est la richesse de ses fruits en huile susceptible même de
servir à une exploitation industrielle.
Sur le plan gastronomique, depuis de longues années, le
safou, cuit dans un peu d'eau ou sous la cendre, est consommé
traditionnellement seul, comme légume ou sous forme de beurre à
tartiner le pain. La macération obtenue après cuisson donne une
pâte huileuse à laquelle sont ajoutés divers condiments et
aromates locaux comme des crevettes consommées avec des aliments de base
tels que le plantain ou le manioc. Le safou entre dans la composition de
plusieurs recettes telles que la préparation des galettes, des biscuits,
des gâteaux, des beignets, etc. (Kengue J., 2003).
La pulpe des fruits mûrs est consommée crue ou
plus souvent cuite. Les fruits sont grillés ou bouillis dans l'eau. Leur
saveur est légèrement amère. La pulpe est riche en
féculents, protéines et vitamines (Hugues D. et Philippe L.
1987).
Son l'huile peut devenir un bon ingrédient dans
l'industrie des corps gras. Elle peut être utilisée sous forme
brute, sous forme de triglycérides raffinés tels que les acides
gras ou sous forme des dérivées lipidiques dans plusieurs
industries de fabrication des résines alkyles, des peintures, des
vernis, du savon, des lotions, des pommades dermiques ainsi que des huiles de
tables et des graisses alimentaires (Mulumba C., 2007).
Les tourteaux recueillis peuvent être incorporés
dans l'alimentation des enfants et servir d'ingrédient dans la
préparation des aliments pour bétail. (Kengue J., 2003).
I.2.2. Systématique du safoutier
La classification des angiospermes a été
établie selon le système de Cronquist (Cronquist, 1981 ; 1988 in
Ondo A, 2009). Cette classification est la plus récente des
classifications majeures basées essentiellement sur les critères
morphologiques, anatomiques et chimiques. Elle se base sur la subdivision
classique des angiospermes en deux classes : monocotylédones et
dicotylédones, ayant chacune d'elles des sous-classes (Ondo A.,
2009).
Suivant cette hiérarchie, l'espèce
Dacryodes edulis peut être classée comme suit :
Règne : Plantae - Végétal
Sous-règne : Tracheobionta - Plantes vasculaires
Division : Magnoliophyta - Angiospermes - Phanérogames
Classe : Magnoliopsida - Dicotylédones
Sous-classe : Rosidae
Ordre : Sapindales
Famille : Burseraceae
Genre : Dacryodes
Espèce : Dacryodes edulis.
Ainsi, le safoutier (Dacryodes edulis) appartient
à la famille des Burséracées qui était incluse dans
l'ordre des Géraniales. Récemment reclassifiées, les
Burséracées se retrouvent dans l'ordre des Sapindales, classe des
dicotylédones et sous-classe des Rosidées (Ondo A., 2009).
Les feuilles sont composées d'une douzaine de
folioles. Elles ont tendance à tomber. Jeunes, elles sont roses ou
rouges, plus âgées, elles sont d'un vert foncé. Le
feuillage est dense (Hugues D. et Philippe L. 1987).
Les fleurs sont mâles ou femelles. Elles sont
regroupées en grappes et ont une couleur jaune. Les fruits sont
globuleux et plus ou moins allongés. Ils ont de 5 à 10 cm de
longueur selon les variétés. Jeunes, ils sont jaunes ou
roses ; à maturité ils deviennent violets ou noirs (Hugues
D. et Philippe L. 1987).
Son histoire a évolué également avec le
changement du nom vernaculaire français. Jadis, le safoutier
était appelé « prunier », en
référence à la ressemblance des safous avec les fruits du
vrai prunier. Le nom vernaculaire actuellement en usage est le safoutier, il
dérive de lingala « safou » et
« Nsafou » en Kikongo.
En anglais, il est appelé « Bush butter
tree », « African plum tree » (prunier
d'Afrique), « African pear » (avocatier d'Afrique), en
référence, respectivement, à sa richesse en acides gras et
son exploitation à l'état sauvage ; à la ressemblance
de ses fruits à ceux du prunier, et de l'avocatier. (Kengue J. 2003).
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