Le bon fonctionnement des entreprises publiques comme facteur du développement, cas de l'office national des transport (ONATRA)( Télécharger le fichier original )par Eric milord Magela Kindomba Université de Kinshasa - Gradué en Relations Internationales 2008 |
2.3.3. LE RÔLE RESPECTIF DES POUVOIRS PUBLICS ET DES FORCES DU MARCHÉ.Ils constituent un troisième domaine d'options des stratégies du développement. Là encore les pays en développement vont partir d'une position très affirmée, en faveur d'un rôle central à donner à l'Etat. Le contexte de cette option est celui des accessions à l'indépendance, c'est-à--dire d'une affirmation de la souveraineté des Etats nouveaux et de leur émancipation de la tutelle coloniale, ce qui entraine aussi l'émancipation par rapport à l'ensemble des forces capitalistes qui appuyaient et bénéficiaient de cette colonisation. A cette ambition s'ajoute au moins pour certaines régions (l'Afrique noire plus que l'Amérique Latine et l`Asie), l'absence ou l'insuffisance d'une classe d'entrepreneurs autochtones. L'Etat se voit donc normalement investi d'une responsabilité globale du développement : non seulement des fonctions traditionnelles de l'Etat libéral, mais aussi des pouvoirs de conception, d'impulsion et de réglementation très large, la prise en charge d'un secteur public productif considérablement étendu. 2.3.4. LES RELATIONS EXTÉRIEURESElles sont exactement considérées comme le degré et mode d'ouverture des économiques vers l'extérieur. Ces relations constituent une quatrième préoccupation centrale des stratégies de développement. De ce point de vue, on peut distinguer schématiquement deux modèles des relations. Le premier modèle est celui de l'ouverture de l'intégration dans l'économie mondiale, fut-ce position donnée. Il est associé à la confiance dans les forces du marché : pas seulement le marché national, souvent de dimension trop restreinte, mais aussi et surtout les marchés internationaux, dont on entend l'impulsion qui permettra la croissance interne. L'objectif sera de vendre à l'extérieur des produits miniers, des produits agricoles voire des produits manufacturés ou de la forme de travail émigré ; on pourra ainsi importer des équipements, le savoir-faire, les capitaux nécessaires à l'expansion internationale. Ce schéma de croissance fondé sur l'exploitation est également adopté par les pays moins avancés, en Afrique notamment parce qu'ils pensent ne pas avoir d'autres choix ; mais aussi la voie suivie, avec le succès que l'on sait, par les nouveaux pays industrialisés en Asie du Sud-est. Les traits dominants de type de stratégie sont la référence à la demande mondiale plutôt qu'aux besoins internes pour choisir ce que l'on va produire, critère de la productivité internationale indispensable pour pouvoir répondre à cette demande. S'il n'est pas rentable sur les marchés internationaux, une production doit être abandonnée, quelle que soit son utilité interne. Donc, la théorie traditionnelle du commerce international a conduit à la formulation d'une double thèse optimiste : l'échange extérieur serait un facteur de transmission d'un élan dynamique et mettrait en marche les mécanismes qui tendent à égaliser les rémunérations des facteurs dans les divers pays. En d'autres termes : le développement tendait à se répandre et les différences des niveaux de vie entre pays tendraient à diminuer. Or, le commerce international a produit des résultats inverses en rendant possibles la concentration du revenu au bénéfice des pays industrialisés, grâce à la détérioration à long terme de l'échange des pays spécialisés dans l'exploitation des matières premières. Cette détérioration des termes de l'échange est due à la baisse du coût des matières premières et à la réduction de la demande provoquée par des produits de remplacement (produits synthétiques). En définitive, le déclin du tiers monde dans le commerce mondial a son rôle marginal dans la vente des produits industriels et de sa spécialisation dans des matières premières. La raison en est simple. La demande des matières premières croît aussi vite, car elle suit des possibilités toujours nouvelles par la technique, qui d'ailleurs permet d'économiser ou de remplacer les matières premières. La contrepartie de cette orientation vers l'exploitation, c'est l'accès aux ressources extérieures, mais aussi la dépendance à leur égard : rôles dominants des firmes multinationales. C'est en réaction contre cette dépendance et des inconvénients des échanges internationaux qu'un schéma aux caractéristiques opposées va être préconisé par des Etats sous-développés, insistant sur la priorité de la satisfaction des besoins internes. C'est aussi une option naturelle de développement des économies des grandes dimensions telles que celle du brésil, ou plus encore de l'Inde et de la chine, dont les populations constituent des gigantesques marchés intérieurs potentiels. Au-delà des expériences réelles, sinon entièrement réussies, de développement « vers l'intérieur », on verre aussi émerger des multiples formes de protestation contre la tyrannie économique et culturelle de l'extérieur et naître de l'ambition correspondante d'un développement « autocentré » ou « endogène ». Celui-ci est souvent associé à diverses formes de « déconnexion » par rapport à l'ensemble des échanges internationaux. En définitive, les quatre thèmes évoqués ci-dessus ne sont que des exemples, particulièrement significatifs. Ils ne constituent pas une liste exhaustive. Il faudrait lui ajouter un ensemble de choix qui concerne le partage des avantages et des coûts de ces stratégies entre les divers acteurs et groupes sociaux en présence ou, si l'on veut, l'arbitrage entre les divers intérêts en jeu (ruraux et urbains, fonctionnaires et paysans, salariés et non-salariés, hauts et bas revenus, groupes ethniques et régionaux, etc.). On peut donc conclure ces choix des stratégies de développement par trois propositions.26(*) - Il faut admettre le pluralisme des objectifs du développement, respecter et sauvegarder la liberté de choix des responsables nationaux du développement. Cette liberté de choix concerne aussi bien le choix des objectifs que la réponse aux contraires. - Si cette liberté de choisir a un sens, il faut abandonner l'idée de se référer à un modèle de développement qu'il s'agirait de respecter ou d'imiter, ni le mimétisme, ni l'imposition des normes universelles ne paressent défendables en la matière ; - Cependant, pour que les choix se traduisent concrètement les stratégies réalistes opérationnelles, il faut les détailler progressivement et confronter systématiquement des objectifs et les contraintes à chaque niveau de décision : c'est la fonction essentielle de la planification du développement et des relations qu'elles doivent garder avec le jeu du marché. * 26 _ ELIO COMARIN et ALLI, Op.cit., p.274. |
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